Jean-paul enthoven

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Jean-Paul Enthoven

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Jean-Paul Enthoven, en 1949, est un intellectuel, universitaire, journaliste et critique français.

Sommaire

Biographie

à Mascara près dOran le 11 janvier 1949, Jean-Paul Enthoven est issu dune famille bourgeoise dont le chef était un homme daffaires ayant fait fortune dans limmobilier et la gestion de salles de cinéma. Dans ce milieu familial juif complètement agnostique, sa socialisation politique seffectue dans une atmosphère très républicaine, attachée à des considérations morales comme la défense des droits de l'homme et se retrouvant dans la figure politique d'un Clemenceau.

Sa famille est liée à lélite intellectuelle oranaise, notamment avec le philosophe André Bénichou, directeur du cours Descartes que nombre duniversitaires français fréquentent au cours de la guerre d'Algérie. C'est ainsi que ses parents deviennent proches de Pierre Nora et que ce dernier aide leur fils lorsquil devient pensionnaire au Lycée Lakanal de Sceaux. Jean-Paul Enthoven côtoie alors beaucoup la « famille Nora », Pierre Nora étant son « Cicéron »[1]. Après un passage au lycée Buffon, il entre au lycée Janson-de-Sailly il suit les cours de philosophie de Maurice Clavel. Ce dernier le remarque parmi les têtes de classe et lui fait rencontrer Gabriel Marcel mais surtout Pierre Boutang dont linfluence le plonge un temps dans la « haine de soi »[1].

Quittant la Faculté de Lettres avec une licence d'Histoire, il obtient, après son diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris, un DES de droit public et de science politique à la Faculté de droit de Paris. Il sest alors lié damitié avec Gilles Hertzog, par le biais de Françoise Cachin, la femme de Pierre Nora. Mais sil est ancré à gauche, il passe à côté de Mai 68 en préférant la littérature aux débats idéologiques. Les lectures quil effectue chez Gallimard vers 1971/1972 lui valent de rencontrer Raymond Aron. Sil nen devient pas un disciple, ce dernier lamène à se détacher très rapidement dun marxisme auquel des lectures lavaient amené à adhérer. Et il se définit comme spinozo-nietzschéen lorsque, en 1973, il devient assistant de Maurice Duverger à la Sorbonne.

Assistant à partir de 1973, il fait la connaissance dun jeune agrégé de philosophie tout juste rentré du Bangladesh, Bernard-Henri Lévy. Tombant sous le charme du normalien, il le présente à l'automne 1974 à son ami Gilles Hertzog qui participe ainsi à léphémère quotidien L'Imprévu (janvier-février 1975). Malgré léchec du journal de Bernard-Henri Lévy, les liens damitié du trio se renforcent autour de ce dernier au point dapparaître comme une véritable « fratrie »[2] Jean-Paul Enthoven serait, selon ses propres termes, « plutôt le ministre de l'Intérieur de Bernard, et Gilles, son secrétaire d'État aux Affaires étrangères »[3].

Parallèlement, ses liens avec Pierre Nora[4] lamènent à entrer en contact avec Jean Daniel et léquipe du Nouvel Observateur.

À partir de décembre 1973, il y publie donc des critiques dessais de philosophie et de sciences humaines. C'est alors quen 1975, il napprécie pas dêtre sollicité par Maurice Duverger comme témoin de moralité dans un procès sur son passé vichyste. Il donne donc sa démission de lenseignement et se tourne vers le journalisme. Le départ dOlivier Todd (mai 1977) lui donne alors la possibilité dêtre titularisé au Nouvel Observateur. Chargé de couvrir les débats intellectuels, il soccupe ainsi des interviews avec les grandes figures intellectuelles, des comptes rendus dessais de nature politique ou philosophique, et de lensemble de lactualité qui touche le milieu intellectuel.

Proche de Maurice Clavelquil remplace épisodiquement pour sa rubrique télévisuelle –, il nen est pas moins très apprécié par le directeur de la rédaction du journal qui le consulte pour le choix dun mot de son éditorial[5] ou sur les débats en cours dans le microcosme parisien. Avec ses deux derniers, il soutient activement léclosion médiatique des « Nouveaux Philosophes » et de leur tête de file, son ami Bernard-Henri Lévy. Vouant à ce dernier une immense admiration, il a avec lui des liens si forts quil ne leur manque « que dêtre homosexuels pour se mélanger et se fondre »[6] encore plus qu'ils ne le sont. Témoin à son mariage (comme Gilles Hertzog), déjeunant chaque samedi matin en sa compagnie, il partage ses passions comme son souci de lapparence esthétique.

À partir du début des années 1980, il prend de plus en plus des responsabilités éditoriales. Ainsi, en 1983, il prend la direction de la collection « Biblio-Essais » fondée par Bernard-Henri Lévy chez Grasset. En 1984, il quitte ses fonctions dadjoint à la rédaction en chef du Nouvel Observateur pour diriger Hachette-Littéraire. Mais deux ans plus tard, il revient comme directeur éditorial chez Grasset et Fasquelle. Depuis une quinzaine d'années il est conseiller éditorial de l'hebdomadaire Le Point il publie notamment des critiques littéraires.

Bibliographie

Jean-Paul Enthoven a écrit quatre livres :

  • Aurore, Grasset, 2001
  • Les Enfants de Saturne, Grasset, 1996
  • La Dernière Femme, Grasset, 2006
  • Ce que nous avons eu de meilleur, Grasset, 2008.

Vie personnelle

Il est le père de trois enfants[7] : Raphaël, agrégé de philosophie, chroniqueur dans l'émission télévisée Campus, (qui épousa Justine Lévy, la fille de son meilleur ami[réfnécessaire] Bernard-Henri Lévy), Julien et Mathilde. Il a épousé Corinne Pécas le 4 décembre 1981.

Il a eu une relation avec Carla Bruni, avant qu'elle ne devienne la compagne de son fils Raphaël.

En novembre 2007 il participe au tournage de Cinéman, un film de son ami Yann Moix.

Notes

  1. a et b Selon lexpression de Jean-Paul Enthoven dans son entretien avec François Kraus le 2 septembre 2004.
  2. Expression dOlivier Orban citée par Daniel Garcia in « Un homme de l'ombre », Lire, mai 2004
  3. Daprès Jean-Paul Enthoven, cité par Daniel Garcia in « Un homme de l'ombre », Lire, mai 2004
  4. Daprès Jean-François Sirinelli, entretien avec François Kraus le 8 avril 2004.
  5. Collectif, Pour Jean Daniel, Dreux, 1990, p. 80-82.
  6. Jean Daniel, Avec le temps (1998) in Œuvres Autobiographiques, Paris, Grasset et Fasquelle, 2003, p. 1141.
  7. cf. Who's who
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