- Jean-Pierre Tirouflet
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Né le 14 octobre 1950 à Boulogne-Billancourt, il est le fils de Jacques Tirouflet, vice-président du Conseil général de la Sarthe. Il est aussi le frère de Michel Tirouflet, célèbre conseil en gestion de patrimoine. Diplômé de Sciences-Po et de l’ENA (promotion Guernica), il débute une carrière administrative avant d’entrer, en 1983, à la direction financière du Groupe Rhône-Poulenc, qu’il dirige pendant une dizaine d’années. Il introduit à cette occasion un certain nombre de montages financiers complexes, que les milieux financiers de l’époque finissent par surnommer par le terme ambigu de « tiroufletteries ».
En 1998, il prend la présidence de Rhodia, avec le soutien de Jean-René Fourtou. Ce dernier a en effet décidé de fusionner Rhône-Poulenc et Hoechst pour créer Aventis en 1999, mais la Commission européenne a autorisé cette fusion en échange du retrait du nouveau groupe de Rhodia. Mal capitalisé au moment du retrait d’Aventis en 2002, Rhodia est rapidement en difficulté et les actionnaires minoritaires demandent la démission de Jean-Pierre Tirouflet.
L'affaire Rhodia
La fronde est menée par le financier Hugues de Lasteyrie associé avec le groupe Bruxelles Lambert (Albert Frère), le financier Edouard Stern et par l’Association des actionnaires minoritaires (Adam), présidée par Colette Neuville. Ils reprochent à Aventis, qui reste le principal actionnaire de Rhodia, d’avoir géré l’entreprise pour son seul intérêt : Aventis aurait conservé les activités rentables, tandis que Rhodia aurait repris les sites chimiques pollués et la gestion des retraites de plus de 13 000 ex-salariés de Rhône-Poulenc. Selon les minoritaires, Jean-Pierre Tirouflet aurait produit de l’information financière trompeuse, ce qu’un rapport de l’Autorité des marchés financiers de mars 2005 semble confirmer.
En octobre 2003, Jean-Pierre Tirouflet démissionne. En 2004, Rhodia affiche une perte de 626 millions d’euros. En mars 2004, il touche une indemnité de départ se montant à 2,1 millions d’euros. En mars 2005, une retraite chapeau de l’ordre de 5,3 millions d’euros lui est allouée.
Suites judiciaires
Les juges financiers Henri Pons et Jean-Marie d'Huy sont saisis à partir d’octobre 2004 d'une enquête visant le groupe Rhodia pour "présentation de comptes inexacts, diffusion d'informations fausses et mensongères sur la situation d'un émetteur coté sur un marché réglementé". Cette enquête fait suite à des plaintes déposées en 2003 par le banquier Edouard Stern - assassiné en février 2005 à Genève - et en août 2004 par le financier Hughes de Lasteyrie - décédé d'un infarctus en juillet 2007. En juin 2007, l’Autorité des Marchés a infligé 750.000 euros d'amende à Rhodia et 500.000 euros à Jean-Pierre Tirouflet pour communication financière "inexacte, imprécise et trompeuse" entre 2001 et 2003. Le 27 juin 2008, à l’issue de deux jours de garde à vue, Jean-Pierre Tirouflet est mis en examen par les juges Pons et d'Huy. Il est accusé de « diffusion d'informations fausses ou mensongères sur la situation d'un émetteur coté sur un marché réglementé, délit d'initié et recel de délit d'initié ».
Catégories :- Naissance à Boulogne-Billancourt
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