Jean-Pierre Falret

Jean-Pierre Falret
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Jean-Pierre Falret (1794, Marcilhac-sur-Célé, Lot1870, Marcilhac-sur-Célé, Lot) est un psychiatre français.

Sommaire

Biographie

Jean-Pierre Falret fait ses humanités à Cahors. Il commença ses études de médecine à l'âge de 17 ans. Il travailla particulièrement sur les pathologies mentales.

  • Etudes à la Faculté de Montpellier, puis à Paris.
  • Intégration dans le service de Pinel (1745-1826). Rencontre avec Esquirol (1772-1840) qui va devenir son maître.
  • Soutenance de sa thèse, en 1819.
  • Nomination comme médecin de la « section des idiotes » à la Salpêtrière en 1831
  • Nomination comme médecin de la section des aliénées adultes à la Salpêtrière en 1841

Il entreprend de faire un enseignement clinique de cette branche nouvelle de la médecine qu’on n’appelait pas encore psychiatrie, enseignement qui connaît un vif succès, puisqu’à l’époque, il n’y avait pas à la Faculté de Paris de chaire correspondante. (elle ne sera créée qu’en 1875, à Sainte Anne). On peut citer parmi ses élèves Claude Bernard (1813-1878) et Paul Gachet, surtout connu par les portraits que fit de lui Vincent Van Gogh (1853-1890) quand ce médecin-peintre amateur le reçut à Auvers-sur-Oise.

Durant 36 ans, de 1831 à 1867, il occupe un poste de médecin aliéniste à l'hospice de la Salpêtrière. Il est le fondateur de la pratique de la présentation de malade. Jean-Pierre Falret a été l’un des plus éminents psychiatres et chercheurs du milieu du XIXe siècle. Ses découvertes et son humanisme ont fait évoluer la condition des personnes touchées par les troubles mentaux et ouvert la voie de la psychiatrie moderne.

Jean-Pierre Falret, un grand clinicien

Surtout connu pour ses travaux cliniques et l’utilisation de « tableaux cliniques » aujourd’hui utilisés par tous, Jean-Pierre Falret est célèbre pour ses découvertes en psychiatrie, notamment à propos de la description de ce qu’il a nommé la « folie circulaire ». Il a en effet en 1854, démontré que les accès de manie et de mélancolie, considérées jusque là comme deux maladies différentes survenant chez le même individu ne sont en fait que deux phases dans l’évolution cyclique d’une seule et même maladie. KRAEPELIN la nommera un siècle plus tard psychose maniaco-dépressive, dénomination qu’elle a conservée jusqu’à il y a peu. On parle plutôt de nos jours de « troubles bipolaires ». Il décrit aussi la maladie mentale comme « la forme la plus inhumaine de la maladie, celle qui défigure l’esprit ». Une vision qui étonne encore aujourd’hui par sa modernité. Avec lui, on passe de l’aliénation mentale aux maladies mentales. On « reconnait » progressivement « tout l’humain dans les malades ».

Jean-Pierre Falret, un humaniste visionnaire

Farouchement opposé à une pratique de la psychiatrie réduite à l’enfermement et la privation des droits, le fondateur de l’Œuvre Falret s’est battu pour lui opposer une conception profondément humaine, respectueuse des personnes et ouverte sur la société. Ainsi, après avoir visité les asiles d'Angleterre et d'Écosse en 1835, il prend une part active à la préparation de la fameuse loi du 30 juin 1838 visant à rétablir les droits civiques des malades mentaux pour en faire des citoyens à part entière. Véritable pionnier, il a la conviction que les « aliénés pouvaient guérir de leur maladie et que leur donner une place dans la société et un travail était un gage de leur salut ».

« Toutes les circonstances les plus fâcheuses se réunissent pour décourager l’aliéné convalescent à sa rentrée dans le monde. La famille ne veut plus ou ne peut plus le recevoir ; la société le repousse avec effroi, et, avec des forces de réaction insuffisantes, il est obligé de se créer… une nouvelle existence… Incapables de vaincre tant d’obstacles, … ils aboutissent en définitive à l’immoralité, au crime ou au suicide, ou bien ils ne tardent pas à retomber dans la cruelle maladie à laquelle ils avaient si heureusement échappé. »

Conscient de la fragilité de ses patients et des risques de rechute, il fonde en 1841 la Société de Patronage pour les Aliénés sortis guéris de l’Hôpital de la Salpêtrière.

Cette société de patronage deviendra par la suite l’Œuvre Falret.

1843 : création d’un asile ouvroir

Le 10 mars, la Société est pourvue d’un « asile ouvroir » au 35 de la rue Plumet (Paris XVe). Sa gestion est confiée aux Sœurs Notre Dame du Calvaire, congrégation fondée par le Père Bonhomme. Il s’agit d’un patronage spécial accueillant dans un établissement particulier les cas d’extrême misère parmi les aliénées les plus démunies. Ce lieu leur offre refuge, travail, soins et secours de la religion. « Grâce aux progrès des traitements et à l’impulsion donnée par quelques hommes d’élite, la dignité humaine est réhabilitée dans la personne des aliénés, ils ne sont plus assimilés aux criminels et confondus avec eux dans un même lieu et sous une même direction ; On ne les voit plus non plus errants dans les cités, objets de dérision et d’insultes, à la merci du désordre de leurs idées et de leurs sentiments, troublant le repos public, offensant les bonnes mœurs et exposés à toutes les embûches que pouvaient leur tendre l’intrigue et la cupidité. Maintenant ces infortunés reçoivent des soins empressés, qui, nous l’espérons, deviendront de plus en plus efficaces, et leurs intérêts sont bien protégés par la loi de 1838, pendant leur séjour dans les hôpitaux qui leur sont spécialement consacrés. Mais, à leur sortie, que deviennent les convalescents pauvres, et quelles sont les dispositions de la société à leur égard ? ». (Extrait du rapport du comité administratif au conseil général de l’œuvre, séance du 25 mars 1845)

1848 : l’accueil s’étend aux hommes

En 1848, l’œuvre s’élargit en accueillant aussi les hommes aliénés convalescents sortis de Bicêtre et les enfants des uns et des autres. Un décret en Conseil d’état du 18 décembre 1848 modifie partiellement le nom de l’association en y ajoutant « … sortis guéris des asiles de la Salpêtrière … et de Bicêtre ».

1849 : la Reconnaissance d’Utilité Publique

Le 16 mars 1849, par arrêté n°15831, publié au Bulletin des lois partie supplémentaire n°1007 et signé Louis Napoléon Bonaparte, la société de patronage obtient sa Reconnaissance d'Utilité Publique et définit son objet : « L’œuvre a pour but de prévenir le retour ou le développement héréditaire de l’aliénation mentale en assurant le bienfait d’une assistance matérielle, morale et religieuse aux indigents et aux enfants des indigents des deux sexes qui sortent des deux hôpitaux consacrés dans le département de la Seine au traitement des affections cérébrales ».

1855 : l’asile ouvroir déménage…

En 1855 est créé un asile ouvroir installé à Vaugirard, rue des Vignes, sous le nom d’ « asile ouvroir Sainte Marie » et confié aux Sœurs Notre Dame du Calvaire. Il est transféré avec elles en 1864 à Grenelle au n°95 de la rue du Théâtre. Il n’accueille que des femmes.


1864 : acquisition d’un nouveau centre, actuellement siège de l’Œuvre Falret

Les religieuse font l’acquisition aux enchères d’une maison de campagne dotée d’un parc, au n°50-52 rue du théâtre à Paris, où il fonctionne encore aujourd’hui.

1865 L’œuvre change de nom et de statuts Par décret impérial n°17955 signé Napoléon, Bulletin des lois n°1107 partie supplémentaire, le nom de la société de patronage est modifié. Elle s’intitule désormais : « Œuvre de patronage pour les aliénés indigents des hôpitaux de la Seine». Les nouveaux statuts de l’œuvre sont approuvés. La création de l’asile ouvroir est entérinée et son fonctionnement arrêté. « Toutes les circonstances les plus fâcheuses se réunissent pour décourager l’aliéné convalescent à sa rentrée dans le monde. La famille ne veut plus ou ne peut plus le recevoir ; La société le repousse avec effroi, et, avec des forces de réaction insuffisantes, il est obligé de se créer… une nouvelle existence…Incapables de vaincre tant d’obstacles, … ils aboutissent en définitive à l’immoralité, au crime ou au suicide, ou bien ils ne tardent pas à retomber dans la cruelle maladie à laquelle ils avaient si heureusement échappé ».

(Extrait d’un rapport administratif de 1865)

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