- Jean-François Champagne
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Jean-François Champagne, né à Semur-en-Auxois (Côte-d'Or) le 1er juillet 1751 et mort à Paris le 14 septembre 1813, est un universitaire français, enseignant puis administrateur du lycée Louis-le-Grand, qu'il a notamment préservé pendant la Révolution, helléniste, traducteur et membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.
Sommaire
Biographie
Formation à Louis-le-Grand
Il avait commencé ses études à Semur-en-Auxois et vint les finir au collège Louis-Le-Grand, qui était organisé à l'époque en de multiples collèges de boursiers, la plupart sous l'égide d'institutions à caractère religieux, tel le collège Dainville patronné par le chapître de l'évéché de Noyon.
Le collège Louis-le-Grand fut dans les années 1760-1780 le creuset de formation de nombreux acteurs de la Révolution. Maximilien Robespierre et son frère Augustin, Camille Desmoulins, Pierre Henri Hélène Tondu[1],[2] (connu plus tard comme ministre des Affaires étrangères, d'août 1792 à juin 1793, sous le nom de Lebrun), La Fayette (qui n'y restera que jusqu'à l'adolescence) tous nés, comme Jean-François Champagne, entre 1750 et 1760, y ont fait l'essentiel de leurs études. Dans ce cadre se mêlent des fils de grande (La Fayette) ou petite (Dumouriez) noblesse et des bourgeois de statuts d'aisance très variés grâce au système de bourses.
Boursier de 1767 à 1778, il y enchaîne une carrière d'enseignant et y fut ensuite nommé professeur de 6e et sans doute successivement de différentes classes. Il devient par la suite abbé puis diacre, évolution naturelle dans le contexte de l'établissement.
Directeur de Louis-Le-Grand
Il enseigne depuis une dizaine d'années lorsqu'éclate la Révolution. Le 3 mai 1791, il est nommé principal du collège.
Ses collègues, la plupart prêtres, abandonnent leur chaire au fil des mois, mais lui reste à son poste. Il parvient à le maintenir ouvert pendant toute la période, un cas unique parmi tous les établissements français de ce type. Les biens de l'établissement sont saisis et vendus et il ne reçoit aucune allocation de l'État. Il doit user d'expédients divers, y compris pour nourrir les élèves. En 1793, une partie du site est utilisée comme prison, mais il parvient à y maintenir le collège et ses élèves.
Membre actif du comité révolutionnaire, section Panthéon-Français, il est constamment confirmé dans ses fonctions et devient ainsi successivement, au fil des avatars de l'établissement, directeur du Collège Égalité (1793), de l'Institut des Boursiers Égalité (1796), du Prytanée Français (1798), du Collège de Paris (1800), puis proviseur du Lycée de Paris (1803) et du Lycée Impérial (1804)[3].
En janvier 1794, il recueille la famille de Lebrun-Tondu, son ancien condisciple et ami, exécuté le 28 décembre 1793. Il épouse sa veuve et assure l'éducation de ses enfants. En parallèle, Jean-François Champagne entre à l'Institut de France, classe des Sciences morales et politiques, en 1795, et courtise la politique en étant élu au Conseil des Cinq-Cents, où il semble toutefois ne pas avoir siégé.
Napoléon Bonaparte crée les lycées par la loi du 11 floréal de l'an X (1er mai 1802). Louis-le-Grand devient le Lycée de Paris et de nombreux anciens élèves deviennent les cadres des lycées impériaux créés par la nouvelle administration. Jean-François Champagne règne avec fermeté pendant plus de dix ans sur l'établissement. Â partir de 1801, les cachots où les élèves étaient mis au pain et à l'eau se trouvaient en permanence occupés et, en 1803, le proviseur Champagne demandait la création de nouveaux cachots, estimant qu'il en fallait un pour cent élèves.
Admis à la retraite en 1810, il meurt à Paris trois plus ans plus tard, le 14 septembre 1813.
Distinctions
- Membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (1797)
- Membre de la Légion d'honneur
Principales publications
- La Politique d'Aristote, ou la science des gouvernemens : ouvrage traduict du grec, avec des notes historiques et critiques, par le citoyen Champagne, 2 volumes, 1797
- Vues sur l'organisation de l'instruction publique dans les écoles destinées à l'enseignement de la jeunesse, par le citoyen Champagne, 1799-1800
- Sur l'Éducation. Notions générales qui peuvent et doivent être adaptées à tous les degrés d'instruction, 1802
- La Mer libre, la Mer fermée, ou Exposition et analyse du traité de Grotius intitulé la Mer libre et de la réplique de Selden intitulée la Mer fermée, 1803
Notes et références
- ISBN 978-2-87456-036-1) Daniel Droixhe, Une histoire des Lumières au pays de Liège, Université de Liège, 2007 (
- Œuvres complètes de l'abbé Proyart, Proyart, Méquignon fils aîné, n° 11, 1819.
- R.R. Palmer, The School of the French Revolution: a documentary history of the College of Louis-le-Grand and its director Jean-François Champagne, 1762-1814, Princeton, Princeton University Press, 1975.
Sources
- Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, p. 392-395
- Site web du Lycée Louis-le-Grand
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