- Java (danse)
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La java est la danse la plus typique du répertoire du musette. Elle est d'origine populaire apparue dans les années 1930 à Paris chez les accordéonistes de la rue de Lappe.
Sommaire
Une étymologie incertaine
Selon le Dictionnaire étymologique du français, le Nouveau Dictionnaire étymologique et historique et le Trésor de la Langue Française, le mot est dérivé du nom de l'île de Java[1]. En revanche, dans le Dictionnaire culturel en langue française, « 1922, argot faire la java(1901) danser en remuant les épaules ; origine inconnue . Sans rapport avec l'île de Java ou avec une corruption supposée auvergnate de ça va en cha va, java. Le mot s'est répandu dans l'usage populaire avec le sens d'astuce, manœuvre (1935) connaitre la java "connaitre la musique", sorti d'usage) » [2].
Histoire
La java s'est développée dans les milieux très populaires, par réaction contre le formalisme de la valse. En recherchant une danse plus simple, plus sensuelle, mais aussi nécessitant moins de place dans les dancings encombrés. C'est une valse rapide qui se danse à petits pas, de manière très rapprochée, avec un mouvement très typique du bassin. Les rythmes de croche pointée-double et les triolets sont caractéristiques de cette danse dont les temps, notamment le premier, sont très marqués. La java se danse avec des petits pas à trois temps, non pas tournés comme dans la valse, mais dandinés. C'est une danse très machiste, affirmant la domination de l'homme sur la femme, les mains dans les poches, la casquette sur la tête et la cigarette au bec.
Le danseur met souvent les mains sur les fesses de la danseuse qui elle-même accroche ses mains autour du cou du danseur. Cette attitude a paru indécente et a parfois conduit dans le passé à l'interdiction de la java dans certains milieux.
La java comporte une figure tout à fait originale [3]: le déroulé. Le couple est en position fermée, mais les partenaires se tiennent avec leurs bras dans le dos et sur un côté. Par exemple, le garçon met ses bras dans son dos vers sa droite, et la fille dans son dos vers sa gauche. Lors d'une phrase musicale forte, le couple pivote sur lui-même, le garçon se retrouve avec les bras sur sa droite et la fille ses bras sur sa gauche.
Cette forme nécessite de soigner la position de départ : le garçon doit mettre son bras droit au-dessus du bras gauche. En effet, en cas de position inverse, les bras se croisent lors du pivot qui devient impossible.
La java est tombée en désuétude dans les années 1950.
Titres de java dans la chanson française
- Georgius : La plus bath des javas, 1925 (paroles de Georgius, musique de Trémolo).
- Alibert et Gaby Sims : Un petit cabanon, 1935.
- Darcelys : Une partie de pétanque, 1941.
- Léo Ferré : Java partout, 1958.
Les deux titres qui suivent portent mention de java : ce sont tout de même deux valses... (voir partition d'origine)
- Fréhel - la Java bleue, 1938, (Koger/V. Scotto) Editeurs associés et SACEM dans "Cent ans de chansons françaises: 1929-1939"
- Édith Piaf - L'Accordéoniste, 1942 (Michel Emer) Ed. SEMI Meridian
Livre et Film
- Touchez pas au grisbi d'Albert Simonin « Tu penses pas que Riton va maintenant rabattre dans le secteur pour vous emmener en java ? Vaudrait certainement mieux vous casser aussi »[4].
Notes
- Albert Dauzat, Jean Dubois et Henri Mitterand, Nouveau Dictionnaire étymologique et historique, Librairie Larousse, Paris, 1971, s.v. java et Trésor de la langue française informatisé. Jacqueline Picoche, Dictionnaire étymologique du français, Dictionnaires Le Robert, Paris, 1992, p. 562,
- Alain Rey Dictionnaire culturel en langue française 2006, page 2164.
- ISBN 2-9506937-0-9 Anne Marie Fighiera : 25 danses pour apprendre chez soi, Éditions AMF/Danse, Rambouillet, 4T 1993,
- Dictionnaire culturel en langue française.
Bibliographie
- Henri Joannis Deberne : Danser en société, Éditions Bonneton, 3/1999, ISBN 2-86253-229-0 p. 144-145
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