Jacques Le Nantec

Jacques Le Nantec

Jacques Le Nantec, né Jacques Métayer, le 28 décembre 1940 à Nantes, est un sculpteur français.

Formation

Buste de Catherine, 1959

Jacques Le Nantec dessine depuis sa petite enfance. À treize ans, il restaure une statuette brisée et se découvre une passion pour la sculpture. Cependant, aucune école d’Art n’existe encore à Chambéry, où son père, militaire, vient d’être affecté. Avec de la terre à poterie, il va donc s’initier seul à la sculpture, dans un petit local prêté par la Maison des Jeunes.

En octobre 1957, la galerie Peuple et Culture à Annecy, expose ses quinze premiers travaux, dont deux pièces grandeur nature. Entre-temps, le premier bac a été passé avec, en prime, une présentation au Concours Général en trois matières. Mais, l’année suivante, le deuxième bac n’est obtenu que de justesse: il s’y est présenté en candidat libre et, hormis la Sculpture, il ne veut plus entendre parler d’études.

En 1959, son père est muté à Paris. Jacques Le Nantec peut accéder à l’École nationale supérieure des beaux-arts… mais c’est en section Architecture (Atelier Noël Le Maresquier) qu’il doit s’inscrire, pour satisfaire aux exigences de ses parents. Une seule issue, pour une « fuite honorable » : il s’engage par devancement d’appel.

Il rentre d’Algérie en 1962. Pour vivre et financer ses sculptures, il est tour à tour décorateur, dessinateur de bandes dessinées (journal Spirou) et modeleur de figures de cire. Autodidacte, il persiste et signe, continuant d’étudier l’Anatomie…Celle, bien sûr, que révèlent les femmes du temps présent et bien éloignée des “académies” d’antan.

Les débuts

Monument au Maréchal Jean de Lattre de Tassigny. 1970

En 1964, mariage avec Annick Kauffmann (divorce en 1971). En 1965 naissance de Sophie. Ils partent habiter dans les Yvelines(78), où Jacques Le Nantec a pu se doter d’un véritable atelier. L’exécution de nombreux bustes, pour une clientèle privée, permet une certaine aisance.

En mai 1968, la source se tarit, en même temps que sonne le glas des Trente Glorieuses. Jacques le Nantec essaie de décrocher des commandes publiques.

En 1969 Le Petit Prince, pour une école maternelle (78 Le Val Fourré). En 1970 le Monument au Maréchal Jean de Lattre de Tassigny, à Mantes la Jolie, pour l’Association des Anciens de la 1^re Armée. Puis viennent des propositions d’architectes, au titre du “1 % artistique” des édifices publics. Or, tous les projets à connotation figurative sont alors rejetés par les Conseillers Artistiques Régionaux, qui ont tout pouvoir de faire appliquer les directives ministérielles. Un seul sera retenu: Eclosion, pour un C.E.S. (71 Marcigny): une commande pour laquelle Le Nantec doit se résoudre à composer avec le "système officiel" voué à l’Abstrait.

L’édition

Edition en "multiples": Sidonie. 1981

Dans l’intention de s’assurer un fond de ressources régulier, Le Nantec se tourne vers l’édition. Mais faute de trouver une sous-traitance appropriée, c’est à lui qu’incombe, outre la création proprement dite, la fabrication et les nécessaires innovations techniques. Aucune galerie, d’ailleurs, ne veut s’impliquer dans le projet. « Les sculptures ne se vendent pas », lui dit-on, et à fortiori encore moins… des nus réalistes.

Pourtant, en 1974, ses collections réalisées en polybronze (résines chargées de grenailles de bronze) sont lancées en vente directe : le succès, grâce au public, est au rendez-vous. Quelques pièces seront signées Gaumondy, du nom de la grand-mère de l’artiste, Francine Gaumondy.

En 1974, il épouse en secondes noces Armelle Le Caruyer de Lainsecq.

Il faudra près de vingt ans, jusqu’au déclin de l’Abstrait, pour qu’éclosent des vocations dans le sillon qu’il a lui-même tracé : aujourd’hui, nombreux sont les petits nus féminins présents dans les galeries.

Naissance de Pierre-François en 1981. En 1983, départ pour l’Asie, où Jacques et Armelle Le Nantec installent à Macao leur “factory”. À présent, ils exportent et participent régulièrement à de nombreux salons internationaux. Ateliers d’Art, Frankfurt Messe, New York Art Expo, Hong Kong Art Fair, Singapour Art Fair, Europ’Art Genève, Shanghai Art Fair. À Macao, un vaste atelier de création permet enfin à Le Nantec de reprendre ses recherches.

La recherche

Les Ptahs

Ptah: L'envol. 1985

L’expérience plutôt contrainte qu’il avait dû faire de l’Abstraction lui a appris, au moins, l’intérêt de cette démarche en tant qu’exercice et surtout le parti à tirer d’un support informel pour lancer dans l’espace les figures humaines qu’il voudrait libérer de la pesanteur. Les “Ptahs” seront l’expression de ce rêve plastique auquel il consacrera dix années de son travail.

Mais la maîtrise du Bronze reste un souci majeur. Après des essais en France, en Espagne, au Portugal et au Japon, c’est en Thaïlande près d’Ayutthaya qu’il trouve réunies les meilleures conditions d’implantation d’une petite fonderie. Il a 50 ans lorsque sont édités les premiers bronzes à la fois signés et estampillés de son nom. Ses ouvriers, recrutés “dans la rizière”, sont devenus des collaborateurs de premier ordre.

Naissance de Vincent en 1992. La famille repart en France en 1993 et y restera pendant huit années, tandis que Le Nantec multiplie les voyages entre Paris, Macao et la Thaïlande. En 2001, parents et enfants se regroupent à Macao.

Les drapés

Drapés: Raphaëla. 2000

Après les “Ptahs”, en 2000, le Nantec renoue avec le drapé. Rien de “classique”, pourtant, dans le déploiement de ces lourdes étoffes lacérées sur les corps . Bien qu’il en parle lui-même comme du “vrai retour aux sources: le cul et la chemise”, il s’agit surtout d’un jeu où l’imaginaire peut découvrir, sous les voiles, des nus partiellement occultés.

Les météorites

Découvrant en 2005 les fantastiques rochers de l’Ile de Coloane, Le Nantec se projette dans un univers de météorites habitées: un nouveau thème de travail qui a déjà fait l’objet de quatre années de recherches et toujours en cours.

Le Musée

En 2009 Il rassemble à Macao plus de 120 bronzes de toutes ses “époques” dans ce qu’il appelle son Musée Secret –puisqu’il ne songe pas encore à l’ouvrir au public.

Bibliographie

• 2001 Erika Dagadoway, Le Nantec , Éditions Le Léopard d'Or, Paris.

• 2006 Erika Dagadoway, Le Nantec Volume I (réédition), Éditions Lei A-Mei, Macao.

Lien externe

• (fr+en) Site de l'artiste

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