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Jacques Lanctôt
Jacques Lanctôt (Montréal, 5 novembre 1945 - ) est un éditeur québécois. Dirigeant d'une maison d'édition reconnue, Lanctôt Éditeur pendant 25 ans, il est maintenant pigiste pour les éditions Fides[1]. Membre du Front de libération du Québec en 1969 et 1970, il a été condamné à trois ans de prison en novembre 1979 pour sa participation à l'enlèvement d'un diplomate britannique dans le cadre de la Crise d'octobre.
Biographie
Né dans le quartier Rosemont, il est le troisième d'une famille de 10 enfants. Son père, Gérard Lanctôt, est un petit commerçant propriétaire d'une quincaillerie et le chef du Parti de l'Unité nationale, un mouvements d'inspiration fasciste hostile au nationalisme québécois et favorable à un nationalisme canadien centralisateur et loyaliste. Jacques Lanctôt est le frère de François et de Louise Lanctôt, membres également du FLQ en 1969-70.
Dès 1963, Jacques Lanctôt a fait partie du FLQ. De 1963 à 1969, il a fréquenté les milieux de gauche québécois au RIN, au comité Vallières-Gagnon et au Front de libération populaire (FLP). Après ses études collégiales classiques, il a enseigné le français dans une école publique de Saint-Hyacinthe.
A la fin des années 1960, il est devenu chauffeur de taxi à Montréal. C'est ainsi qu'il a été l'un des principaux meneurs du Mouvement de libération du Taxi (MLT), qui a mené une dure lutte visant à faire abolir le monopole de la Murray Hill Limousine, à l'aéroport de Montréal. Il a d'ailleurs participé à plusieurs manifestations contre cette compagnie, notamment le 7 octobre 1969, lors de la grève de la police. De plus, il a été responsable du journal du MLT, le Journal du Taxi.
Jacques Lanctôt a rencontré Paul Rose lors de la violente manifestation de la Saint-Jean en juin 1968. Ensemble, ils entreprennent de reconstruire le FLQ après l'arrestation de la cellule de Pierre-Paul Geoffroy.
À la suite de la division du réseau Lanctôt-Rose, il forme la cellule Libération en septembre 1970 avec Louise Lanctôt, Jacques Cossette-Trudel, Marc Carbonneau et Yves Langlois et quelques autres militants. Le 5 octobre 1970, ils enlevèrent l'attaché commercial britannique James Richard Cross, dans ce qui est considéré comme l'élément déclencheur de la Crise d'octobre au Québec. Il était considéré comme le leader de la cellule Libération du FLQ. Il a d'ailleurs été l'un des principaux rédacteurs du Manifeste du FLQ, lu à la télévision de Radio-Canada quelques jours après l'enlèvement.
Après la Crise d'octobre et un exil forcé à Cuba et en France, en compagnie de ses camarades de la cellule Libération, il revient au Québec en janvier 1979 et plaide coupable à une série d'accusations liées à l'enlèvement de James Cross pour lesquelles il est condamné à trois ans de prison. Libéré sous conditions après deux ans, il rejoint la maison d'édition Victor Lévy-Beaulieu puis devient lui-même éditeur quelques années plus tard en publiant, notamment, les premiers romans de Dany Laferrière et le théâtre de Marie Laberge. En 2005, Jacques Lanctôt a vendu sa maison d'édition à Michel Brûlé, éditeur des Éditions des Intouchables. En 2006, il a ouvert «Les Utopistes», un café-librairie sur l'avenue du Mont-Royal, à Montréal, mais cet établissement a fermé ses portes six mois plus tard pour des raisons économiques.
En 2004, Jacques Lanctôt est apparu dans le documentaire L'otage de Carl Leblanc. [1] Le cinéaste y mettait en opposition des extraits d'entrevue avec Jacques Lanctôt et James Richard Cross.
Jacques Lanctôt est actuellement chroniqueur pour Canoë.ca[2]. Il est également père de huit enfants.
Notes
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