- Jacques Besson
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Jacques Besson (né vers 1530 Colombieres - mort vers 1572 à Paris) est un mathématicien et ingénieur français, écrivain technique.
Sommaire
Biographie
La première mention historique de Jacques Besson date de 1557 et fait référence à l’installation de pompes pour les fontaines publiques de la ville de Lausanne.
En 1559 il publia De absoluta ratione extrahendi olea et aquas e medicamentis simplicibus à Zurich, livre dans lesquels il décrit la façon de construire des fours pour distiller les huiles et décrits plusieurs éléments de pharmacopée. La même année, il déménagea à Genève, y est marié par Jean Calvin et demanda à y résider, exerçant alors comme professeur de mathématique. En 1562 il devint pasteur de l’Église protestante réformée en France à Villeneuve-de-Berg, communauté à laquelle appartenait Olivier de Serres qui fut chargé de se rendre à Genève pour chercher un « fidelle ministre pour les enseigner en la parolle de Dieu ». Il est logé et nourri par Olivier de Serres, jusqu'en 1564, période qui correspond à la mise en valeur du domaine de ce dernier, auteur d'un Théâtre d'Agriculture au début du XVIIe siècle. En 1564-1565, alors qu'Olivier de Serres lui retire son soutien il quitta la ville, affamé pour venir à Lyon, où il utilise vraisemblablement ses talents en pharmacopée. Après 6 mois, il part pour Orléans, ville où le parrain de sa fille François Beraud est professeur de grec. Il enseigne alors les mathématiques sur la place publique. Il écrit son second livre, Le Cosmolabe édité à Paris en 1567. Dédié à la reine, ce livre est une réponse à un plagiat, un de ses élèves ayant publié un an plus tôt son propre Cosmolabe. Cet ouvrage, qui présente la description d’un instrument destiné à la navigation, la cartographie et l’astronomie, contient une liste d’inventions qu’il souhaite pouvoir décrire dans un prochain ouvrage.
En 1569, Jacques Besson est contraint de monter vivre à Paris, où il travaille de nouveau pour un apothicaire. Protestant, il se place sous la protection de Renée de Ferrare à Montargis, où il rencontre Jacques Androuet du Cerceau. Il fait sans doute plusieurs aller-retours entre Paris et Montargis. Dans ces années là, il rédige un exemplaire manuscrit, dédié à Charles IX de son livre de machines, mais celui-ci ne sera jamais mis sous presse. Et c'est sans doute avec l'aide et sous l'influence de Jacques Androuet du Cerceau que Besson publie vers la fin de l'année 1571, début de l'année 1572, son "Livre premier des instruments mathematiques et mechaniques". Ce livre vise vraisemblablement à aider l'ingénieur à obtenir un poste à la cour de Charles IX.
Ce livre est exceptionnel pour deux raisons : la première est qu'il possède un privilège qui protège Besson du plagiat "tant en la peinture qu'en la fabrique". C'est la première occurrence d'un privilège protégeant la propriété intellectuelle des inventions. De plus, le livre de Jacques Besson (dont le projet initial était manuscrit rappelons-le) est le premier livre de ce type à être imprimé. Présentant des machines de divers usages en séries, il est très différents des sommes plus spécialisées de Roberto Valturio sur la guerre, de Vannoccio Biringuccio sur l'artillerie ou d'Agricola sur les mines, mais il se rapproche beaucoup des livres manuscrits réalisés et largement copiés de Francesco di Giorgio Martini ou de Taccola.
Oeuvre de sa vie, il ne profitera sans doute pas beaucoup du profit que lui apporte la publication, car il meurt entre 1572 et 1573 (peut-être lors du Massacre de la Saint-Barthélemy en août 1572). Sa femme est en effet dite "veuve" en 1573 dans un acte notarié où associée à un libraire genevois, elle rentre à Genève.
C’est chez Besson que l’on trouvera les premiers tours irréguliers (avec les premières représentations d’engrenages irréguliers), après les dessins probablement sans suite de Léonard de Vinci[1].
L’occasion lui fut donnée de présenter son travail à Charles IX lorsque celui-ci vint à Orléans en 1569, ce qui lui permit de l’accompagner à Paris avec le titre de Maître des machines du roi. La même année, Charles IX lui attribua une exclusivité et Besson commença à publier son livre des instruments mathématiques et mechaniques. Cet ouvrage fut écrit en latin mais traduit en français, en allemand et en espagnol, comporte soixante planches qui furent dessinées, ou simplement gravées selon les recommandations de Besson, par Jacques Androuet du Cerceau.
Il semble que cet ouvrage ait été publié dans l’urgence, sans doute du fait des troubles liés aux guerres de religions.
En 1578 fut publié, à Genève, le Théâtre des instruments mathématiques et mécaniques de Besson dans lequel on note une évolution des techniques de tournage, avec l’apparition des premiers mandrins et des premières lunettes fixes[1]. D'autres éditions genevoises suivront en français, latin, italien, allemand et enfin espagnol en 1602. En 1683, une exposition mentionnée dans un catalogue intitulé « Explication des modèles des machines et forces mouvantes que l’on expose à Paris, dans la rue de la Harpe, vis-à-vis de Saint-Cosme » présenta vingt et un modèles de machines dont onze furent exécutées d’après les planches de Jacques Besson[1].
Notes et références
- Bertrand Gille Histoire des techniques -
Liens externes
Bibliographie
- (s. dir.), Bertrand Gille : Histoire des techniques, Gallimard, coll. « La Pléiade », 1978 (ISBN 978-2-07-010881-7)
- Russo, F.: Deux ingénieurs de la Renaissance - Besson et Ramelli. In: Thalés 5 (1948) 108-112
- Keller, A.: The missing years of Jacques Besson, inventor of machines, teacher of mathematics, distiller of oils, and Huguenot pastor. In: Technology and Culture 14 (1973) 28-39
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