- Ira Einhorn
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Ira Samuel Einhorn, né le 15 mai 1940, est un ancien militant hippie américain d'extrême-gauche et un gourou des années 60 et 70, condamné à la prison à perpétuité pour le meurtre de sa compagne Holly Maddux en 1977. Il était surnommé "La Licorne" (traduction de son nom en allemand)[1].
Sommaire
Activisme politique
Actif durant les années 60 et 70 dans l'opposition à la guerre du Viêt Nam, Einhorn était considéré comme le leader du mouvement hippie de Philadelphie[2].
Militant écologiste actif, il revendiqua être l'un des créateurs de la "Journée de la Terre" en 1970, ce que les autres organisateurs contestent[1].
Vie personnelle
Après ses études en Pennsylvanie, il entretint pendant 5 ans une relation conjugale avec Holly Maddux, une jeune étudiante originaire de Tyler au Texas.
Einhorn était alors considéré comme une sorte de gourou qui professait des théories scientifiques élaborées sur la psychotronique mais aussi revendiquait la liberté sexuelle pour lui-même. Il fut également candidat à la mairie de Philadelphie.
En 1977, Maddux rompait sa relation avec Einhorn et s'enfuit à New York où elle commença une liaison avec Saul Lapidus.
Le 9 septembre 1977, Einhorn parvint par téléphone à la convaincre de revenir à Philadelphie pour avoir une explication de vive voix.
Elle revint alors chez Einhorn et on ne la revit plus jamais. Questionné par la police, Einhorn indiqua qu'Holly Maddux avait prétendu avoir besoin de passer un coup de fil et était partie sans jamais revenir. Sa version commença à s'effriter après que ses voisins se furent plaints d'odeurs nauséabondes provenant de son appartement. C'est la famille d'Holly Maddux qui poussa la police criminelle à ouvrir une enquête et ce sont des détectives privés, engagés par le père d'Holly Maddux, qui les convainquirent de perquisitionner l'appartement de Einhorn.
Affaire criminelle
Dix-huit mois après sa disparition, Holly Maddux fut alors découverte morte, en état de décomposition avancée, dans une malle située dans une réserve de l'appartement d'Ira Einhorn. L'autopsie révéla que la jeune femme était morte des suites d'un traumatisme cranien mais avait été enfermée vivante dans la malle. La caution pour la libération d'Einhorn fut fixée à 40 000 dollars. Son avocat était Arlen Specter. La caution fut payée par Barbara Bronfman, une militante socialiste de Montréal, par ailleurs issue d'une riche famille canadienne.
En 1981, peu de temps avant l'ouverture de son procès pour meurtre, Einhorn prit alors la fuite à l'étranger, où il vécut sous des noms d'emprunt. Il voyagea en Europe pendant les 16 années suivantes. Il se maria avec Annika Flodin.
En 1993, il fut condamné par contumace à la prison à perpétuité.
En 1997, Einhorn fut identifié en France, où il s'était installé avec son épouse et vivait sous le nom d'"Eugene Mallon" à Champagne-Mouton[3].
Cependant, des incohérences dans le traité d'extradition empêchait la France de renvoyer Einhorn aux États-Unis du fait que la contumace en Pennsylvanie ne prévoyait pas de possibilité de nouveaux procès. Les partisans d'Einhorn invoquaient aussi le risque que ce dernier soit condamné à la peine de mort en cas de nouveau procès. C'est pourquoi, la cour d'appel de Bordeaux refusa de valider la demande d'extradition de Einhorn et le libéra sous contrôle judiciaire. L'arrêt de la Cour fut très mal perçu par les États-Unis. Trente-cinq membres du Congrès signèrent une lettre envoyée à Jacques Chirac demandant l'extradition du criminel mais il refusa invoquant la séparation des pouvoirs. L'assemblée de Pennsylvanie décida en 1998 de voter une loi spéciale permettant aux condamnés par contumace de bénéficier d'un second procès.
Le profil politique de Einhorn, qui prétendait être victime d'un complot politique de la CIA, du KGB voire de l'extrême-droite, lui permettait facilement de bénéficier du soutien des personnalités connues pour leur aversion des États-Unis comme Noël Mamère, des adversaires du système juridique américain comme la Ligue française des droits de l'homme ou encore des partis politiques écologistes (Les Verts). Une pétition contre son extradition fut signée par Roselyne Bachelot, Jack Lang, Robert Hue, Daniel Cohn-Bendit et José Bové[4].Le 10 janvier 1999, l'émission de la chaine Canal +, "Le Vrai journal" produit et présenté par Karl Zéro se fit l'avocat médiatique du meurtrier prétendant que la CIA, le FBI et de puissants groupes intégristes faisaient pression sur la procédure d'extradition et manipulaient l'opinion américaine[3] pour obtenir gain de cause.
Le gouvernement français de Lionel Jospin accepta finalement en 2001 de procéder à son extradition[3].
Lors de son procès, Einhorn n'apporta aucune preuve du complot politique dont il prétendait avoir été victime[1] : le témoignage de plusieurs anciennes compagnes le fit au contraire apparaître comme un tyran domestique capable de graves violences[5]. Le 17 octobre 2002, le jury n'eu aucun doute sur sa culpabilité et, après deux heures de délibération, le condamna à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle[6],[7].
Notes et références
- http://www.dallasobserver.com/content/printVersion/280724
- http://www.time.com/time/nation/article/0,8599,168382,00.html
- http://www.amgot.org/einhorn/c-m9b6.htm
- Faits et documents numéro 98, 15 octobre 2000, page 5.
- http://www.nbc10.com/news/1725567/detail.html
- http://www.trutv.com/library/crime/notorious_murders/famous/einhorn/updates_8.html
- http://www.citypaper.net/articles/2002-10-24/cb2.shtml
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