- Invictus (poème)
-
Pour les articles homonymes, voir Invictus.
Invictus est un court poème de l'écrivain William Ernest Henley qui fut cité à de très nombreuses reprises dans la culture populaire et qui contribua à le rendre célèbre. C'est le poème préféré de Nelson Mandela. Il est notamment repris dans le film Invictus de Clint Eastwood.
Sommaire
Publication
Le titre latin signifie « invaincu, dont on ne triomphe pas, invincible »[1] et se fonde sur la propre expérience de l'auteur puisque ce poème fut écrit en 1875 sur son lit d'hôpital, suite à son amputation du pied. William Henley disait lui-même que ce poème était une démonstration de sa résistance à la douleur consécutive à son amputation.
Lorsque le texte est écrit, William Henley a vingt-cinq ans. Il survivra à son opération et vivra avec un seul pied jusqu'à l'âge de cinquante-trois ans. Ce poème est publié pour la première fois en 1888 dans un recueil d'Henley, au sein d'une série de quatre textes sur la vie et la mort. À l’origine, ce poème ne possédait pas de titre, celui-ci fut ajouté par Arthur Quiller-Couch en 1900.
Texte et traductions
Original[2] Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.
In the fell clutch of circumstance
I have not winced not cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbowed.
Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.
It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate:
I am the captain of my soul.Traduction littéraire [Note 1] Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière,
Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,
En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,
Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.Autres versionsTraduction littéraire [Note 2],[3] Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les dieux qui me donnent
Une âme, à la fois noble et fière.
Prisonnier de ma situation,
Je ne veux pas me rebeller.
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout bien que blessé.
En ce lieu d'opprobres et de pleurs,
Je ne vois qu'horreur et ombres
Les années s'annoncent sombres
Mais je ne connaîtrai pas la peur.
Aussi étroit soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse, qu'on me blâme,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.Traduction littérale [Note 3] Hors de la nuit qui me recouvre,
Noire comme un puits d'un pôle à l'autre,
Je remercie les dieux, quoi qu'ils puissent être
Pour mon âme indomptable.
Tombé dans l'étreinte des circonstances
Je n'ai pas gémi ni pleuré à voix haute.
Sous les coups de la fortune
Ma tête est ensanglantée, mais redressée.
Au-delà de ce monde de colère et de pleurs
Ne plane que l'Horreur de l'ombre.
Et pourtant la menace du temps
Me trouve et me trouvera, sans peur.
Peu importe l'étroitesse de la porte,
Le nombre des punitions sur le parchemin,
Je suis le maître de mon destin :
Je suis le capitaine de mon âme.Traduction littérale [Note 4] Depuis l'obscurité qui m'envahit,
Noire comme le royaume de l'enfer,
Je remercie les dieux quels qu'ils soient
Pour mon âme indomptable.
Dans l'étreinte féroce des circonstances
Je n'ai ni bronché ni pleuré.
Sous les coups de l'adversité
Mon esprit est ensanglanté mais inflexible.
Au-delà de ce monde de colère et de larmes
Ne se profile que l'horreur de la nuit,
Et pourtant face à la grande menace
Je me trouve et je reste sans peur.
Peu importe combien le voyage sera dur,
Et combien la liste des châtiments sera lourde,
Je suis le maître de mon destin :
Je suis le capitaine de mon âme.Traduction personnelle, en rimes Dans la nuit qui m'étreint,
Noire comme un puits sans fin,
Je bénis quelque dieu improbable
Pour mon âme indomptable.
De l'engrenage de la destinée,
Je ne me suis plaint, ni n'ai pleuré.
Sous les coups répétés du sort,
Mon esprit, en sang, reste fort.
Par delà la colère et la douleur
Surgit la crainte du néant.
Et pourtant, la menace des ans
Me trouve et me trouvera sans peur.
Peu importe l'étroitesse du chemin,
Et que la peine soit infâme,
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme.Influences
Ce poème joue un grand rôle dans la vie de Nelson Mandela durant sa période d'incarcération à Robben Island. À ce titre, il donne son nom au film de 2009.
Il est également cité par le psychiatre Parris Mitchell (joué par Robert Cummings) dans le film Crimes sans châtiment à son ami Drake McHugh (joué par Ronald Reagan) avant de lui révéler que son amputation n'était pas nécessaire.
Plusieurs références à ce poème se retrouvent dans la première saison et lors de l'épisode 6 de la troisième saison de la série Les Frères Scott.
Notes
- Invictus Youtube Cette traduction est tirée du film
- La traduction qui suit accentue le caractère religieux du poème, ce qui n'est pas le reflet exact du texte original
- Plus fidèle au texte original bien que moins poétique que la précédente.
- Traduction sans contraintes poétiques ni littérales mais plus proche de l'esprit original du poème.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Invictus » (voir la liste des auteurs)
- Dictionnaire Gaffiot Latin-Français, édition Hachette, 1934
- Invictus. Texte original dans le Oxford Book of English Verse 1250-1900 par Arthur Quiller-Couch en 1931 par les Clarendon Press. Disponible sur la Wikisource anglophone :
- http://www.youtube.com/watch?v=i4yKRQ-L1P0
Lien externe
Catégorie :- Poème anglais
Wikimedia Foundation. 2010.