Intrruption médicale de grossesse

Intrruption médicale de grossesse

Interruption médicale de grossesse

L'interruption médicale de grossesse (IMG) peut être indiquée lorsque la grossesse met en danger la vie de la mère, ou lorsque le fœtus est atteint d'une maladie grave ou incurable au moment du diagnostic. Elle est possible en France à tout âge, et jusqu'au terme de la grossesse.

Sommaire

Aspects légaux

France

En France, "La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie" (art. L2211-1 du code de la santé publique).

En revanche, le fœtus n'a, aux yeux de la loi française, pas d'existence en tant que personne légale. L'État considère que l'on obtient le statut de personne vivante à la naissance.

Les modalités pratiques de « l'interruption médicale de grossesse » ont été précisées, entre autres, par l'article 13 de la loi 94-654 du 29 juillet 1994, qui précise que : « En outre, si l'interruption de grossesse est envisagée au motif qu'il existe une forte probabilité que l'enfant à naître soit atteint d'une affection d'une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic, l'un de ces deux médecins doit exercer son activité dans un centre de diagnostic prénatal pluridisciplinaire ».

Indications

Pathologie maternelle

Toute maladie maternelle, dont l'évolution peut être gravement perturbée par une grossesse, même normale, peut être indication à une IMG. Ces indications sont rares aujourd'hui.

  • Pathologie cardiaque grave, avec risque de décompensation cardiaque durant la grossesse
  • Pathologie cancéreuse, où le retard de traitement occasionné par la grossesse peut être gravement préjudiciable à la survie maternelle.
  • Pathologie psychiatrique, lorsque la grossesse entraîne la décompensation d'une névrose préexistante avec risque suicidaire.

Dans ces cas de pathologies maternelles, l'avis de deux médecins experts, dont l'un expert de la pathologie maternelle et l'autre, si possible, membre d'un centre de diagnostic anténatal, est requis.

Pathologie fœtale

Tout risque important de pathologie fœtale grave, reconnue comme incurable au moment du diagnostic.

  • Malformation d'un organe fonctionnel létale à plus ou moins brève échéance (agénésie rénale, hypoplasie pulmonaire, extrême prématurité inéluctable)
  • Atteinte cérébrale ou nerveuse risquant d'entraîner un déficit neurologique grave (hydrocéphalie, agénésie de diverses régions cérébrales, atteinte infectieuse cérébrale)
  • Anomalie chromosomique avec déficit intellectuel
  • Autres malformations ou maladies fœtales entraînant une qualité de vie gravement perturbée

Dans ces situations, l'avis des parents est prépondérant. Après consultations auprès de plusieurs spécialistes concernés (obstétricien, chirurgien infantile, neuro-pédiatre, cardio-pédiatre, généticien, psychiatre...), le couple formule une demande, qui est examinée par un centre de diagnostic anténatal pluridisciplinaire. Le centre de diagnostic antenatal rend alors un avis (favorable ou défavorable) sur l'IMG.

Technique

Elle varie en fonction du terme de la grossesse au moment de l'interruption.

Avant 22 semaines d'aménorrhée

Préparation par la prise d'anti-progestérone, puis 48 heures après déclenchement du travail par prise orale ou vaginale de prostaglandines, médicaments entraînant une dilatation du col et des contractions utérines avec expulsion de la grossesse. Une perfusion d'antalgiques à la demande est instituée (morphiniques).

Dans les rares circonstances où la voie basse est impossible (placenta devant le col, par exemple), une mini-césarienne est possible.

Après 22 semaines d'aménorrhée et jusqu'au terme

La limite de 22 semaines est essentielle puisqu'au-delà de ce terme l'enfant est considéré comme tel (droit à l'inhumation, congé maternité et également congé paternité depuis l'arrêté du 9 janvier 2008) ce qui n'était pas le cas avant.

Le risque d'obtenir un enfant vivant à la naissance étant important, on réalise avant toute chose un fœticide qui a pour but d'entraîner la mort du fœtus in utero. Elle est réalisée par injection dans le cordon ombilical (cordocentèse) par voie transabdominale (comme pour une amniocentèse) d'un morphinique puissant (Sufentanyl) pour anesthésier le fœtus suivi de l'injection du produit aux propriétés fœticides (Xylocaïne) si besoin de façon répétée. En cas d'échec de la procédure, le geste fœticide peut être complété par l'injection de chlorure de potassium qui s'utilise exclusivement par voie intracardiaque.

Le déclenchement du travail est ensuite obtenu par prise de prostaglandines, avec éventuellement rupture de la poche des eaux, sous la forme d'un accouchement dirigé, le plus souvent sous anesthésie péridurale.

Aspects moraux

Le centre de diagnostic anténatal doit apprécier en conscience si le risque théorique justifie ou non d'interrompre la grossesse.

La notion de « handicap mental » est entièrement soumise à l'idée que s'en fait la société.

Pour limiter les possibilités de dérives, les conditions pour accorder une IMG sont très strictes.

Aspects psychologiques

Des alternatives, selon les pathologies, peuvent exister : soins palliatifs en maternité, adoption, accouchement sous X.

Références

  • Excommunication de la mère d'une fillette de 9 ans, et des médecins ayant pratiqué l'IMG, prononcée par l'archevêque José Cardoso Sobrinho en mars 2009 au Brésil.


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