- Insurrection du Constantinois
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Massacres du Constantinois (1955)
Les massacres des 20 et 21 août 1955 dans le Constantinois constituent une répétition des évènements de mai 1945.
Les émeutes ont éclaté à l’initiative de Zighout Youcef, responsable du Nord-Constantinois du FLN dans le but de relancer un mouvement qui s'essouffle et de contrecarrer les avances faites par Jacques Soustelle, proconsul à Alger.
Sommaire
Déroulement des massacres
Dans la zone Collo-Philippeville-Constantine-Guelma, d’une part quelques centaines de soldats de l’ALN s’attaquent sans grand succès à des gendarmeries et des postes de police, d’autre part plusieurs milliers de paysans mal armés se lancent à l’assaut d’une trentaine de villes et villages et assassinent à coup de haches et de pioches. À la mine de Pyrite d'El Halia, 140 personnes dont 70 des 130 européens sont massacrés, parfois dans d'horribles souffrances[1],[2]. Dans le reste du Constantinois, une trentaine de personnes, et plusieurs personnalités (le neveu de Ferhat Abbas, etc.) sont assassinés.
Il n'y eut aucune statistique officielle des morts, et la propagande s'acharna à en minimiser le nombre. Ainsi, Claire Mauss-Copeaux affirme que lors des affrontements 26 militaires ont été tués, et seulement 92 civils dont 71 européens ont été massacrés [3]. Suivant d'autres sources, le total des morts atteint au total, 171 européens [4].
Jacques Soustelle (proconsul à Alger) va à El Halia. Plus tard, il écrit:
« Les cadavres jonchaient encore les rues. Des terroristes arrêtés, hébétés, demeuraient accroupis sous la garde des soldats….Alignés sur les lits, dans des appartements dévastés, les morts, égorgés et mutilés (dont une fillette de quatre jours) offraient le spectacle de leurs plaies affreuses. Le sang avait giclé partout, maculant ces humbles intérieurs, les photos pendues aux murs, les meubles provinciaux, toutes les pauvres richesses de ces colons sans fortune. A l'hôpital de Constantine des femmes, des garçonnets, des fillettes de quelques années gémissaient dans leur fièvre et leur cauchemars, des doigts sectionnés, la gorge à moitié tranchée. Et la gaieté claire du soleil d'août planant avec indifférence sur toutes ces horreurs les rendait encore plus cruelles [5]. »Au plan politique il en conclut qu'il n'est pas possible de discuter avec l'ALN, qualifiée de « terroriste ». Le gouvernement d'Edgar Faure riposte en décidant le rappel du contingent libéré et ainsi que le rappel du premier contingent de 1954. La répression par l'armée française, disproportionnée, fait plusieurs milliers de victimes[6], l'armée évoquant officiellement le nombre de 1 273 morts et le FLN 12 000.La violence conjointe du FLN et de l'armée française provoquèrent un commencement de rupture entre les Pieds-Noirs et les musulmans français d'Algérie, communautés vivant à l'époque dans des départements français.
Discours de Constantine de Sarkozy
Le 5 octobre 2007, le président Nicolas Sarkozy déclare, à l'occasion du discours de Constantine, et au sujet de ces massacres:
« Le déferlement de violence, le déchaînement de haine qui, ce jour-là, submergea Constantine et toute sa région et tua tant d'innocents étaient le produit de l'injustice que depuis plus de cent ans le système colonial avait infligé au peuple algérien. L'injustice attise toujours la violence et la haine. Beaucoup de ceux qui étaient venus s'installer en Algérie, je veux vous le dire, étaient de bonne volonté et de bonne foi. Ils étaient venus pour travailler et pour construire, sans l'intention d'asservir, ni d'exploiter personne. Mais le système colonial était injuste par nature et le système colonial ne pouvait être vécu autrement que comme une entreprise d'asservissement et d'exploitation. [7] »Notes et références
- ↑ Pierre Miquel, La Guerre d'Algérie, Fayard 1995, page 204
- ↑ René Rostagny, La Grande Honte, Vicente Gonzalés, 1967, page 45
- ↑ « l’insurrection du Constantinois, 20 août 1955, par Claire Mauss-Copeaux », LDH de Toulon, 5 avril 2007.
- ↑ Historia, n° 206, décembre 71, page 406
- ↑ Aimée et souffrante Algérie, pages 119 et 120
- ↑ Sylvie Thénault, Histoire de la guerre d’indépendance algérienne, éd. Flammarion, avril 2005, pages 47-52 voir en ligne.
- ↑ discours de Constantine, prononcé par Nicolas Sarkozy, à l'Université Mentouri, le 5 octobre 2007
Bibliographie
- L’insurrection du Constantinois, 20 août 1955, par Claire Mauss-Copeaux
- Sylvie Thénault, Août 1955 : massacres dans le Constantinois
- [1] Août 1955 en Algérie
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