- Institutions politiques de l'Arabie saoudite
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Conformément au principe de partage du pouvoir entre autorités religieuses et autorités temporelles, l'Arabie saoudite est contrôlée conjointement par la famille royale - et particulièrement par l'Al Saoud ayant le titre de roi - et les leaders religieux du pays, les oulémas.
Ces derniers influencent le choix du prince héritier de la couronne et ils interviennent quand le roi se départit des principes de l'islam conservateur. Le roi est ainsi confronté à des contraintes pesant sur sa politique et ses décisions ponctuelles, en ce qui concerne la modernisation par exemple. Pourtant les pressions et les besoins croissants en faveur de la libéralisation à la fin des années 1980 et à partir de 1990 ont poussé le gouvernement à l'action dans ce domaine.
Comme par le passé, les Saouds ont recherché l'équilibre entre conservatisme et modernisme - dans ce cas ils se sont efforcés de satisfaire les demandes des jeunes Arabes éduqués et plus progressifs tout en ménageant le traditionalisme de leurs aînés, plus religieux et conservateurs. En mars 1992, le gouvernement a annoncé une nouvelle constitution qui prévoit la création d'un Conseil Consultatif de 60 membres (majlis al-shura) qui peut présenter des projets de lois et contrôler les politiques mises en œuvre, la rédaction d'une Déclaration des Droits calquée sur le Bill of Rights britannique, et la pratique d'une approche plus libérale des relations politiques. Le pouvoir réel de la monarchie semble sortir non diminué de ce train de réformes, et le roi a par la suite déclaré que des élections libres, quelque adaptées qu'elles soient aux démocraties occidentales, n'étaient pas appropriées aux sociétés traditionnelles de la péninsule arabique. Il n'a pas non plus été fait mention d'un quelconque changement dans le statut des femmes du royaume.
Ainsi, les progrès réalisés ont été limités et précautionneux, en harmonie avec la pratique politique traditionnelle des Saouds, toute faite d'évolutions graduelles afin de prévenir toute révolution, révolutions qui, selon la famille royale, sont à l'origine des situations délicates de l'Iran, de l'Irak et du Yémen. Tiraillé entre les revendications politiques de l'opposition progressiste relayées par les pressions occidentales, d'un côté, et les traditionalistes (eux-mêmes poussés par les extrémistes fondamentalistes), d'autre part, le roi Fahd n'a mené à bien, deux ans après l'annonce des réformes, qu'une libéralisation limitée à portée symbolique. Comme on pouvait le prévoir, les Saoudiens les plus libéraux ont été déçus par la faible étendue des réformes et les plus conservateurs par l'ampleur de ces dernières.
Règle de succession au trône
La règle de succession simple au départ était basé sur le fait que le roi Abdel Aziz Ibn Saoud, le fondateur de la dynastie, avait choisi pour lui succéder l'aîné de ses fils, le roi Saoud IV.
La règle dynastique des tribus prévoit la transmission du pouvoir aux frères, puis aux demi-frères du roi, par rang d'âge, l'héritier étant confirmé lors d'un conseil de famille. cependant cette loi a l'inconvénient majeur de mettre en place rapidement une gérontocratie, ce qui peut être un frein majeur aux évolutions nécessaires d'un pays moderne. Ainsi, le roi Fahd (né en 1921) est monté sur le trône en 1982 à l'âge de 61 ans, et il est mort en 2005 à l'âge de 83 ans. Le prince héritier désigné Abdallah, né en 1921 accède au trône à l'âge de 82 ans, le prince Sultan nouveau prince héritier étant né en 1924 a plus de 80 ans.
En 1992, le roi Fahd, conscient du problème, avait fait apporter une modification de la loi, dans le but de permettre le transfert du pouvoir au « plus apte » des petits-fils du roi Abdel Aziz Ibn Saoud, c'est-à-dire à ses enfants ou à ceux de ses frères. L'avantage avancé était la désignation d'un roi plus jeune. L'inconvénient étant que ce mode de désignation allait monter les clans, issus des différentes épouses, les uns contre les autres. Considéré de par le nombre de ses princes, de par les postes clés qu'ils occupent, et de par la puissance de ses soutiens, le clan des princes issus de Hassa bint Ahmed Al Soudayri du puissant clan des Soudayri, semble le plus à même de remporter la mise, avec comme challengers, les princes issus de Fahda bint Assi Al Churaym du non moins puissant clan des Chammar, et comportant dans ses rangs, un atout majeur : le roi Abdallah, qui dirigeait déjà de facto le royaume saoudien depuis l'accident cérébral de son demi-frère le roi Fahd.
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