- Industrie lithique
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En archéologie et en particulier en archéologie préhistorique, l'expression « industrie lithique » désigne l'ensemble des objets en pierre transformés intentionnellement par les humains. Dans la pratique, cette expression désigne les outils finis, les armes mais aussi l’ensemble des sous-produits liés à leur fabrication (nucléus, ébauches, certains éclats, etc.). En revanche, elle exclut généralement les productions purement artistiques (figurine de « Vénus » par exemple).
Sommaire
Signification des termes
Le terme « industrie » est entendu ici selon son ancienne acception de « Ensemble des activités, des opérations ayant pour objet la production et l'échange des marchandises ou la production de produits destinés à être utilisés ou consommés sans être vendus au préalable » [1].
L’adjectif « lithique », du grec ancien lithos, signifie simplement « de pierre ».
Intérêt en archéologie
Les industries lithiques ont été utilisées pour définir les différentes périodes successives de la Préhistoire. Pour les périodes anciennes (Paléolithique inférieur et moyen), elles constituent même les éléments de définition essentiels avec la position chronologique et les datations éventuelles. Pour la définition des périodes plus récentes, elles jouent toujours un rôle important mais sont progressivement accompagnées d’autres éléments de définition : industrie osseuse (à partir du Paléolithique supérieur), céramique (à partir du Néolithique), etc.
Pour des raisons évidentes de problèmes de conservation des matériaux organiques, l’industrie lithique est souvent le seul témoignage de la culture matérielle préhistorique qui nous soit parvenu. Il faut toutefois garder présent à l’esprit que la pierre n’était pas le seul matériau utilisé pour confectionner des outils. De nombreux outils de pierre taillée ne devaient d’ailleurs pas fonctionner tels qu’ils sont mis au jour dans les sites archéologiques mais avec des manches comme l’attestent les études tracéologiques.
Évolution
Selon André Leroi-Gourhan, l'évolution des méthodes de taille du silex pourrait se mesurer à la longueur de tranchant produit par kilogramme de matière première :
- au Paléolithique archaïque (-2,5 M d'années), les hominines obtenaient en moyenne 10 cm de tranchant utile pour 1 kg de silex ;
- au Paléolithique inférieur (vers - 500 000 ans), ils obtiennent 40 cm ;
- au Paléolithique moyen (- 40 000 ans environ), 2 mètres ;
- et au Paléolithique supérieur (- 10 000 ans environ), entre 6 et 20 mètres.
Les conclusions de cette étude ont été nuancées par Leroi-Gourhan lui-même dans une publication ultérieure : la longueur de tranchant produite par kg de roche pour réaliser des haches polies au Néolithique est proche de celle du Paléolithique ancien. Par ailleurs, les hominines utilisaient peut-être aussi les tranchants des éclats issus de la taille des galets aménagés, et le tranchant n'était pas le seul objectif du débitage puisque certains outils étaient utiles pour leur pointe, servant les uns à couper, les autres à gratter ou perforer[2].
Voir aussi
Notes
- TLF
- ISBN 9782271066640) Sophie A. De Beaune, L'homme et l'outil, l'invention technique durant la préhistoire, CNRS éditions, 2008, (
Références
- Inizan, M-L., Reduron-Ballinger, M., Roche, H. et Tixier, J. (1995) - Préhistoire de la Pierre Taillée - t. 4 : Technologie de la pierre taillée, Meudon, CREP, 199 p.
Liens internes
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