- Inconnu à cette adresse
-
Inconnu à cette adresse est le premier livre de Kathrine Kressmann Taylor, écrit sous le pseudonyme de Kressmann Taylor, publié pour la première fois dans sa version intégrale dans Story Magazine en 1938 aux États-Unis, soit un an avant que n’éclate la Seconde Guerre mondiale.
Il prend la forme d'une correspondance épistolaire fictive étalée du 12 novembre 1932 au 3 mars 1934 entre deux amis, Martin Schulse, 40 ans, marié et père de trois garçons, et Max Eisenstein, 40 ans, célibataire, associés de longue date dans une affaire prospère de commerce de tableaux à San Francisco, la Galerie Schulse-Eisenstein. Martin est allemand, Max est un Américain ayant fait des études en Allemagne d'origine juive retourné vivre en Amérique.
Il fut l'objet d'une adaptation cinématographique en 1944, réalisée par William Cameron Menzies.
Histoire
À la fin des années 1931, Martin décide de retourner au pays avec Elsa sa femme, et leurs enfants. L'argent qu'il a gagné aux Etats Unis lui permet de vivre comme un milliardaire en Allemagne dans son petit château de Bavière. Les premières lettres sont banales et traitent d'affaires, de la hausse des prix en Allemagne, de la sœur de Max, Griselle, actrice certaine de faire carrière en Allemagne. Max s'inquiète toutefois à propos de la montée d'Adolf Hitler « qui semble en voie d’accéder au pouvoir en Allemagne » et dont ce qu'il lit sur son compte l'inquiète. Martin, « esprit libéral » et « cœur chaleureux », s'interroge lui aussi: « Franchement, Max, je crois qu’à nombre d’égards, Hitler est bon pour l’Allemagne, mais je n’en suis pas sûr; […] il possède une force que seul peut avoir un grand orateur doublé d’un fanatique. Mais je m’interroge : est-il complètement sain d’esprit ? »
Toutefois, à mesure que Max s'inquiète, Martin adhère à l'esprit nazi, obtient une position de plus en plus privilégiée et finalement, le 9 juillet 1933, annonce à Max qu'il ne peut plus correspondre avec un juif. Max insiste cependant, non pour tenter de raisonner Martin, mais parce qu'il est sans nouvelles de sa sœur et une lettre d'Allemagne lui a été retournée précisant qu'elle était « Inconnue a cette adresse » . Mais il ne peut obtenir aucune précision. Max insiste, arguant de la liaison que Martin aurait eu autrefois avec Griselle. Finalement, Martin lui apprend que sa sœur a été tuée après avoir « stupidement » tenté de se réfugier chez lui.
Le rythme et le ton des lettres changent considérablement : Max simule la préparation d'un complot. On se rend bien vite compte que l'apparente « affaire » entre les deux hommes cache un code visant probablement à assassiner Adolf Hitler. En effet il est peu probable de trouver des reproductions « Picasso, 17 par 81, en rouge » ainsi que des « Rubens, 15 par 204, en bleu et jaune »[réf. nécessaire] ( lettre du 29 janvier 1934 ). Au cours d'une ultime lettre, Martin le supplie d'arrêter ce qu'il est en train de faire. Heinrich a été exclu des Jeunesses Hitlériennes sous prétexte qu'il était trop faible, Martin a été révoqué de son poste de fonctionnaire. Max continue de lui écrire, il se venge. Enfin, la dernière lettre qu'il lui envoie lui revient avec la mention « Inconnu à cette adresse » car les nazis l´ont tué pour avoir eu une correspondance avec un juif et pour avoir voulu attenter à la vie d'Hitler.
Catégories :- Roman américain
- Roman paru en 1938
- Littérature de la Shoah
Wikimedia Foundation. 2010.