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Inconnu à cette adresse
Inconnu à cette adresse est le premier livre de Kathrine Kressmann Taylor, écrit sous le pseudonyme de Kressmann Taylor, publié pour la première fois dans sa version intégrale dans Story Magazine en 1938 aux États-Unis, soit un an avant que n’éclate la Seconde Guerre mondiale.
Il prend la forme d'une correspondance épistolaire fictive étalée du 12 novembre 1932 au 3 mars 1934 entre deux amis, Martin Schulse, 40 ans, marié et père de 3 garçons, et Max Eisenstein, 40 ans, célibataire, associés de longue date dans une affaire prospère de commerce de tableaux à San Francisco, la Galerie Schulse-Eisenstein. Martin est allemand, Max est un Allemand d'origine juive installé en Amérique.
Histoire
Au début des années 1932, Martin décide de retourner au pays. Les premières lettres sont banales et traitent d'affaires, de la sœur de Max, Griselle, comédienne certaine de faire carrière en Allemagne. Max s'inquiète toutefois à propos de la montée d'Adolf Hitler « qui semble en voie d’accéder au pouvoir en Allemagne » et dont ce qu'il lit sur son compte l'inquiète. Martin, « esprit libéral » et « cœur chaleureux », s'interroge lui aussi: « Franchement, Max, je crois qu’à nombre d’égards, Hitler est bon pour l’Allemagne, mais je n’en suis pas sûr; […] il possède une force que seul peut avoir un grand orateur doublé d’un fanatique. Mais je m’interroge : est-il complètement sain d’esprit ? »
Toutefois, à mesure que Max s'inquiète, Martin adhère à l'esprit allemand, obtient une position de plus en plus privilégiée et finalement, le 9 juillet 1933,
« Nous devons présentement cesser de nous écrire. Il devient impossible pour moi de correspondre avec un Juif ; et ce le serait même si je n’avais pas une position officielle à défendre […]. La race juive est une plaie ouverte pour toute nation qui lui a donné refuge. Je n’ai jamais haï les Juifs en tant qu’individus –toi, par exemple, je t’ai toujours considéré comme mon ami-, mais sache que je parle en toute honnêteté quand j’ajoute que je t’ai sincèrement aimé non à cause de ta race, mais malgré elle. »
Max insiste cependant, non pour tenter de raisonner Martin, mais parce qu'il est sans nouvelles de sa sœur. Les lettres qu'il lui envoie reviennent avec la mention Inconnu à cette adresse, et il ne peut obtenir aucune autre précision. Max insiste, arguant de la liaison que Martin aurait eu autrefois avec Griselle. Finalement, Martin lui apprend que sa sœur a été tuée, après avoir « stupidement » tenté de se réfugier chez lui.
Le rythme et le ton des lettres change considérablement : Max simule la préparation d'un complot.On se rend bien vite compte que l'apparente "affaire" entre les deux hommes cache un code visant probablement à assasiner Adolf Hitler.En effet il est peu probable de trouver des reproductions "Picasso en 17 par 81" ainsi que des "Rubens, 15 par 204" . Au cours d'une ultime lettre, Martin le supplie d'arrêter ce qu'il est en train de faire. Martin risque d'aller en camps de concentration si Max n'arrête pas de lui écrire .La vengeance de Max s'accomplit cependant, lorsqu'une lettre postée à Martin lui revient, avec la mention Inconnu à cette adresse (adressant unbekannt) .
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