- Imad Mougniyah
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Imad Moughniyah
Imad Mougniyah ((ar)( عماد فايز مغنية), né le 7 décembre 1962 et mort à Damas le 12 février 2008 était un des dirigeants du Hezbollah chiite libanais.
Il meurt dans une mystérieuse explosion et a été enterré à Tair Dibba, un petit village à proximité de la ville de Tyr au sud Liban.
Carrière politique et jihadique
Il était depuis les années 1980, un des chefs Hezbollah chiite libanais dont il fut un des plus dangereux activistes, un partisan de la guerre clandestine et un théoricien de l'attentat à la voiture piégée et de la prise d'otages. Il fut alternativement décrit comme la tête de sa section sécurité, un important officier de son service de renseignements, et comme un fondateur de cette organisation. Il dirigeait la branche internationale du Hezbollah en particulier des liaisons avec la Syrie et l'Iran. Il incarnait les années de plomb du terrorisme au Liban
C'est en réaction contre l'occupation israélienne du Liban en 1982 qu'il rejoignit le mouvement chiite Amal. Il est soupçonné d'être l'organisateur des attaques meurtrières contre l'ambassade américaine à Beyrouth et contre les bases des Marines américains et des paras français, qui en 1983, avaient forcé les Occidentaux à se retirer du Liban.
Il utilisait le nom Hajj (ou Hajj Radwane) comme pseudonyme et était recherché par le Mossad israélien, la CIA américaine et Interpol qui le recherchait à la demande de l'Argentine suite à sa participation présumée à l'attentat de 1994 contre l'Association mutuelle israélite argentine [1].. Il faisait aussi partie de la liste européenne des terroristes recherchés [2].
Selon Robert Baer[3], Imad Moughniyah était le chef du Jihad islamique, responsable d'un grand nombre d'attentats et d'enlèvements dans les années 1980, notamment :
- l'attentat-suicide contre l'ambassade des États-Unis à Beyrouth le 18 avril 1983 ;
- les attentats-suicide du 23 octobre 1983 contre les casernements américain et français à Beyrouth, ayant fait 350 morts ;
- l'enlèvement tout au long des années 1980 de plusieurs occidentaux et en particulier le rapt et de l'exécution en 1984 du chef du bureau de la CIA au Liban, William Buckley ;
- le détournement sur Beyrouth du vol TWA 847 en 1985 (un mort américain) ;
- l'enlèvement et l'exécution du journaliste français Michel Seurat en 1986 ;
- et, l'attentat antijuif qui avait fait 85 morts à Buenos Aires en 1994 contre une centre communautaire juif, présenté comme une riposte à la liquidation par Israël d'Abbas Moussaoui un autre chef du Hezbollah.
Recherché activement par les services secrets israéliens, américains et français, il s'était réfugié en Iran vers la fin des années 1980 où il collabora avec les responsables du ministère du Renseignement et de la sécurité avant de devenir le chef des opérations extérieures du Hezbollah [4]. En 1994, son frère trouve la mort dans l'explosion d'une voiture piégée à Beyrouth, une opération imputée au Mossad israélien. À l'époque, des informations laissaient entendre qu'Imad était déjà la personne visée.
Depuis Téhéran, Moughnieh revenait périodiquement au Liban, passant par l'aéroport de Damas avant de prendre la route.
Le 12 février 2008 à 22 heures, il est tué lors de l'explosion d'une bombe posée dans sa voiture — une Mitsubishi Pajero — à Damas en Syrie [5]. Le Hezbollah a accusé Israël d'avoir assassiné Moughniyeh ce que nie le gouvernement israélien.
L’ancien conseiller aux affaires du Proche-Orient de trois présidents américains Bruce Riedel, qui a occupé des positions élevées au sein de la CIA pendant près de trente ans, a aussi affirmé que « le Mossad est derrière l’assassinat de Imad Moughnieh ». Selon lui les États-Unis ne seraient pas impliqués : « Car un attentat à la voiture piégée s’inscrit dans le cadre des méthodes traditionnellement employées par le Mossad [5][1].
Selon des sources pro-israéliennes le Hezbollah était depuis quelque temps divisé entre ses chefs. D'après Salim Neqqash, un ami de Moughniyah, la photo publiée par le FBI n'est pas celle de Moughniyah et ajoute qu'il n'a subi aucune chirurgie esthétique [6]. Selon un diplomate occidental en poste à Beyrouth [7], la mort de Moughniyeh est un sérieux coup porté au Hezbollah et qui « implique une pénétration du mouvement au plus haut niveau ». Le gouvernement américain a jugé que le monde était « meilleur » depuis la mort de Mougnieh.
Références
- ↑ (en) The 5 Iranians and 1 Lebanese on Interpol wanted , 8 novembre 2007, Ya Libnan
- ↑ Liste des personnes recherchées par l'Union européenne
- ↑ Robert Baer La chute de la CIA : les mémoires d'un guerrier de l'ombre sur les fronts de l'islamisme (trad. Daniel Roche de See not evil, Three Rivers Press, New York, 2001), collection Folio documents, Gallimard, 2002 ISBN 2-07-042854-0
- ↑ Le Figaro du 14 février 2008 : Un chef terroriste du Hezbollah liquidé à Damas
- ↑ a et b Un chef recherché du Hezbollah tué par une bombe à Damas Le Monde (consulté le 13 fevrier 2008)
- ↑ (ar) Alarabiyah (consulté le 21 février 2008)
- ↑ Le Figaro du 25 mars 2008 : La liquidation de Moughniyeh place le Hezbollah devant des choix difficiles
Lien externe
- (en) Avis de recherche du FBI à l'encontre d'Imad Mougniyah.
- (ar) من هـو القائد الجهادي الكبير الحاج عماد مغنية
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