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Alfred von Tirpitz
Pour les articles homonymes, voir Tirpitz.Alfred von Tirpitz Naissance 19 mars 1849
Custrin, Nouvelle-Marche de Brandebourg, PrusseDécès 6 mars 1930, (à 80 ans)
Ebenhausen, AllemagneOrigine Allemand Allégeance Empire allemand Grade GrossAdmiral (Grand Amiral du Reich) Service 1865 - 1916 Conflits Première Guerre mondiale Commandement Chef de la Kaiserliche Marine (1914-1916) Hommage Anobli en 1900 Image : Alfred von Tirpitz Alfred von Tirpitz (19 mars 1849 à Küstrin, Allemagne - 6 mars 1930 à Ebenhausen, Allemagne) était un militaire et homme politique allemand. Avec le titre de grand-amiral (deutscher Großadmiral), il est à l'origine de la marine impériale allemande qui participe à la Première Guerre mondiale.
Alfred Tirpitz naît à Küstrin, une localité du Brandebourg, il est le fils d'un conseiller à la cour de justice prussienne : Rudolf Tirpitz (1811-1905). Il grandit pourtant à Francfort-sur-Oder, à l'est de Berlin. En 1865, à l'âge de 16 ans, il incorpore la marine prussienne puis sert à l'École navale de Kiel. Il en sort sous-lieutenant en 1869, puis est nommé lieutenant (1872), lieutenant de vaisseau (1875) et capitaine de corvette (1881).
Tirpitz épouse Maria Auguste Lipke (1860-1941) le 18 novembre 1884 à Berlin.
Le grand amiral Alfred von Tirpitz est considéré comme le fondateur de la flotte de haute mer allemande. Il s'inscrit dans le Neue Kurs (nouveau cours) allemand : une fois l'unification terminée, il s'agit désormais de s'intéresser à la puissance allemande à l'extérieur de ses frontières. Le but était de créer une flotte qui pourrait être une menace en cas de guerre et qui pourrait servir de base à la Weltpolitik lancée à partir de 1890. Ainsi il en venait à la course aux armements germano-britannique. Des désaccords avec Guillaume II sur l'utilisation de la flotte à la guerre menaient vers la démission du grand amiral du service militaire.
Sommaire
Le plan Tirpitz, instrument de la Weltpolitik
Le projet est accepté par le Reichstag
Le 6 décembre 1897 au Reichstag, Bernhard von Bülow, secrétaire d'État aux Affaires étrangères, déclare que l'Allemagne veut une place au soleil. Comme le souhaitait Guillaume II, la présence allemande dans les eaux territoriales mondiales devenait urgente, il fallait une flotte digne de ce nom. L'affaire est confiée à Tirpitz. En décembre 1895 déjà, il avait été nommé comme expert pour une étude sur la construction d'une flotte de guerre. Au printemps 1897, il devient secrétaire d'État à la Marine. Le but de l'amiral est clair : convaincre le Reichstag de lui accorder les moyens budgétaires de son projet. Pour cela, sa mission est d'informer le peuple de la nécessité de telles mesures ; le ministère de la Marine devient un foyer de propagande. En mars 1898, le Reichstag vote 400 millions de marks pour la construction de 16 gros bateaux de guerre, des garde-côtes et plusieurs dizaines de croiseurs. A cette époque, la mer devenait un enjeu de puissance important en Europe, et l'Allemagne aspire à devenir une grande puissance maritime. La Royaume-Uni renforce, seulement à partir de 1889, la Royal Navy par de grands bateaux.
« Une politique mondiale pour tâche, une puissance mondiale pour but, et pour instrument, la flotte » (Guillaume II)
En juin 1900, les députés votent une nouvelle loi qui permet d'augmenter les effectifs de la Flotte : 6 000 hommes (1875), 35 073 (1903) et jusqu'à 80 000 (1914). A la veille de la Première Guerre mondiale, la flotte allemande est la deuxième du monde avec 980 000 tonnes de navires de guerre. L'ouvrage de Tirpitz, L'influence du pouvoir maritime dans l'Histoire, est une référence centrale pour toutes les puissances maritimes à cette époque-là. Il estime à 20 ans le temps nécessaire pour s'approprier la mer du Nord alors que Bülow pense plutôt renforcer la paix. Pourtant, le chancelier a reçu l'ordre de satisfaire toutes les conditions nécessaires pour que le plan Tirpitz puisse être réalisé : des années 1880 aux années 1900, l'Allemagne se tient à l'écart des conflits internationaux jusqu'à ce que la flotte soit prête. En parallèle, l'Allemagne marque le début de la seconde Révolution industrielle européenne à partir des années 1880, le pays connaît des problèmes démographiques croissants et la nécessité d'ouvrir de nouveaux marchés pour une expansion industrielle.
L'Allemagne, pays colonialiste : le rôle de Tirpitz
Le règne de Guillaume II sera très favorable à la Weltpolitik (politique mondiale) en rattachant à son nom des colonies : le Cameroun et le Togo (1884), le Sud-Ouest africain allemand (actuelle Namibie, 1884) et l'Afrique orientale allemande (actuelle Tanzanie, 1885) pour l'exemple africain. Le Kaiser hésite entre construire une flotte de croiseurs, qui permettraient une présence allemande sur toutes les mers du monde ou une flotte de guerre pour s'emparer de la mer du Nord au dépens de la Grande-Bretagne. Tirpitz de son côté, rédige un nouvel ouvrage intitulé : Allgemeine Gesichtspunkte bei der Feststellung unserer Flotte nach Schiftsklassen und Schiftstypen (Les points de vue généraux sur l'établissement de notre flotte d'après les types de bateaux). Le Reich s'intéresse également à l'Asie; dans cette partie du monde, l'Allemagne est la dernière venue, ici comme ailleurs. À partir de 1884, elle s'établit en Nouvelle-Guinée, puis dans l'archipel Bismarck : elle devient une puissance du Pacifique. C'est à Tirpitz que revient l'initiative d'une installation allemande en Chine. Le 14 novembre 1897, un comptoir est fondé dans la baie de Kiao-Tchéou (Tsingtao), il explique : « Si le commerce allemand devait cesser d'être un intermédiaire porteur des productions anglaises et chinoises, et s'il voulait jeter des produits allemands sur le marché chinois, il lui fallait à lui comme à notre escadre son propre Hong-Kong. » (Tirpitz, Mémoires). Cette possession devient ainsi une base pour la flotte de guerre mais également un centre économique et culturel. Au sommet de sa gloire, Tirpitz est anobli par le Kaiser le 12 juin 1900 : Alfred Tirpitz devient Alfred von Tirpitz.
Le réveil de la Grande-Bretagne et la fin du plan Tirpitz
Von Tirpitz voue à la fois une haine et une admiration profonde pour le voisin britannique. Pour lui, la stratégie des croiseurs est inutile et ne met pas en avant la puissance allemande. Il faut au contraire développer une flotte de guerre et ne pas tenir compte de la diplomatie (au contraire de Bismarck) pour combattre les Britanniques : c'est-à-dire envoyer 2 escadres de 8 vaisseaux jusqu'en 1905. Entre 1898 et 1918 la flotte est construite, en vain. Pour la Grande-Bretagne, il est hors de question d'attaquer l'Allemagne, mais plutôt d'établir des alliances : avec la France (1904) et avec la Russie (1906). Un vif sentiment anti-allemand se développe. En 1906, la flotte britannique est renouvelée et renforcée. L'Allemagne se rend rapidement compte que le plan Tirpitz n'est qu'une illusion. En 1911, von Tirpitz est nommé Grand Amiral d'Allemagne. Au cours du premier conflit mondial, malgré une flotte de 300 vaisseaux, cela reste insuffisant. À partir de 1915, les tensions montent entre le Kaiser et l'Amiral. Ce dernier démissionne de son poste de Secrétaire d'État à la Marine le 15 mars 1916. En 1917, il fonde avec Wolfgang Kapp le parti nationaliste Vaterlands partei. Il s'agit de ne pas reconnaître le Diktat des vainqueurs : à son apogée en 1918-1919, le parti compte 1,25 million d'adhérents.
À partir de 1924, von Tirpitz est élu député du DNVP (Deutschnationalen Volkspartei). L'année suivante, il soutient la candidature de Paul von Hindenburg à la présidence de la République.
Il meurt à Ebenhausen, dans la banlieue de Munich, le 6 mars 1930, âgé de 80 ans et est enterré au cimetière Waldfriedhof à Munich.
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