- Identité sociale
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Identité (psychologie)
Pour les articles homonymes, voir Identité.Psychologie Approches et courants Psychodynamique • Humanisme • Béhaviorisme • Cognitivisme • Neuropsychologie • Psychanalyse
Méthodes Psychologie expérimentale • Psychologie clinique • Psychométrie • Psychologie différentielle
Branches d'études Psychologie sociale • Psychologie cognitive • Psychopathologie • Psychologie du développement
Concepts majeurs intelligence • attitudes • cognition • Identité • comportement • souffrance • motivation • émotion • relation humaine • Apprentissage • maladie mentale
Auteurs Sigmund Freud • Carl Gustav Jung • Abraham Maslow • Carl Rogers • Jean Piaget • Françoise Dolto • Daniel Widlöcher • Jacques Lacan • Serge Lebovici • Ivan Pavlov • Burrhus F. Skinner • Kurt Lewin • Stanley Milgram • Daniel Kahneman • Herbert Simon
Champs d'application psychologie scolaire • psychologie du conseil • Pédagogie • psychologie du travail • psychothérapie •
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L'identité est la reconnaissance de ce que l'on est, par soi-même ou par les autres.
Sommaire
L'identité personnelle
« Subjective », elle renvoie le sujet à ce qu'il a d'unique, à son individualité. « Elle englobe des notions comme la conscience de soi et la représentation de soi. » Codol[1] estime qu'il ne s'agit en fait que d'une « appréhension cognitive de soi ». Elle englobe trois caractères qui vont ensemble : « constance, unité, reconnaissance du même. » Il ne s'agit cependant pas d'une constance mécanique et d'une analogie réifiée, ni de l'adhésion stricte à un contenu invariant et figé mais d'une « constance dialectique [2] » et dynamique impliquant le changement dans la continuité, dans une dynamique d'aménagement permanent des divergences et des oppositions.
L'identité sociale
Plus « objective », elle englobe tout ce qui permet d'identifier le sujet de l'extérieur et qui se réfère aux statuts que le sujet partage avec les autres membres de ses différents groupes d'appartenance (sexe, âge, métier, ...). L'identité sociale comprend les attributs catégoriels et statutaires qui se réfèrent à des catégories sociales où se rangent les individus (groupes, sous-groupes : « jeune », « étudiant », « femme », « cadre », « père »…). C'est souvent une identité « prescrite » ou assignée, dans la mesure ou l'individu n'en fixe pas, ou pas totalement, les caractéristiques. Cette identité sociale situe l'individu à l'articulation entre le sociologique et le psychologique. Elle envisage, comme le souligne Tajfel, le rôle joué par la catégorisation sociale qui selon lui « comprend les processus psychologiques qui tendent à ordonner l'environnement en termes de catégories : Groupes de personnes, d'objets, d'évènements […] en tant qu'ils sont équivalents les uns aux autres pour l'action, les intentions ou les attitudes d'un individu.[3] »
La théorie de l'identité sociale
- Les individus tentent d'accéder à (ou de maintenir) une identité sociale positive.
- L'identité sociale positive est basée, pour une large part, sur les comparaisons favorables qui peuvent être faites entre le groupe d'appartenance et certains autres groupes pertinents. Le groupe doit être perçu comme positivement différencié ou distinct des autres groupes pertinents.
- Lorsque l'identité sociale est insatisfaisante, les individus tentent soit de quitter leur groupe pour rejoindre un groupe plus positif, et/ou de rendre leur groupe distinct dans un sens positif.
D'après Tajfel, H. & Turner J.C., The social identity of intergroup behaviour in S. Worchel & W.G. Austin (Eds), Psychology of intergroup relations , Nelson-Hall, 1986.
L'identité culturelle
Elle regroupe tout ce qui est commun avec les autres membres du groupe, telles les règles, les normes et les valeurs que le sujet partage avec sa communauté. On peut également parler de l'identité interculturelle dans les cas de contacts entre cultures différentes (donnant lieux à des processus d'enculturation et d'acculturation), identité qui comme le soulignent T. Rimoux et G. Hervelin [4] est alors « organisée autour d'une pluralité de systèmes autonomes les uns par rapport aux autres mais dépendants du contexte dans lequel ils s'actualisent. » L'identité culturelle renvoie donc aux descripteurs identitaires liés aux valeurs et aux codes auxquelles tiennent ou que revendiquent les individus, aux représentations sur ce que sont et doivent être les choses, et donc plus globalement à la question du sens.
L'appartenance à une culture se traduit ainsi par l'adhésion aux normes et valeurs de cette culture. Selon Zavalloni[5] les valeurs sont le point de rencontre entre l'individu et la société, l'une des caractéristiques primordiales de l'identité étant qu'elle possède un noyau central de valeurs difficilement amovibles qui sont la liaison essentielle entre l'individu, sa culture et ses différents groupes d'appartenance.
L'identité sociale peut créer une dérive identitaire, en cas de centrage quasi exclusif sur le groupe et indifférence, voire hostilité, vis à vis des autres groupes, et perte en parallèle d'une partie de l'identité personnelle et du sentiment d'appartenance à l'ensemble de l'humanité (identité planétaire)
L'identité du territoire (pays, provinces, régions naturelles, petit pays) est un facteur essentiel de l'identité culturelle. La France apparaît d’ailleurs comme : « un pays de pays [...] tirant son identité de sa diversité unique, et construisant son unité sur la richesse et la complémentarité de ses différences » (Revel). Cette identité, ainsi que le montre l'exemple de la Touraine et du Vendômois, apparaît comme une construction résultant notamment des travaux d'érudition des XIXe et XXe siècles.[6]
Paul Valéry explique[7] quant à lui que l'identité européenne vient probablement du confluent de trois influences : l'abstraction de la pensée grecque, l'organisation romaine et les valeurs de solidarité de toute l'humanité propagées par le christianisme même si celui-ci n'en fut pas l'inventeur.
Bibliographie
ouvrage général:
- Edmond Marc Lipiansky, Psychologie de l'identité, Paris, Dunod, 2005
approches philosophiques de la notion d'identité personnelle :
- Stéphane Chauvier, Qu'est-ce qu'une personne, Paris, Vrin, 2003
- Stéphane Ferret, Le philosophe et son scalpel, Paris, Les éditions de minuit, 1993
- Stéphane Ferret, L'identité, Paris, Flammarion, 1998
- Mikaël Mugneret, Ontologie, sciences cognitives et identité personnelle (thèse de doctorat), Nancy, 2006, pour un panorama de différentes approches philosophiques du problème.
- Bruno Marchal, Calculabilité, physique et cognition (thèse de doctorat), Lille, 1998
- Laurent Licata, La théorie de l’identité sociale et la théorie de l’auto-catégorisation : le Soi, le groupe et le changement social [1]. Revue Electronique de Psychologie Sociale, 1, 19-33, 2007.
- Nicolas Sarrasin, Qui suis-je ? Redécouvrir son identité, Montréal, Éditions de l'Homme, 2006, 287 p.
- Le moi et le soi dans la litterature, à ce sujet lire en italien le recit de Gianfranco Brevetto, Ghost Track (éd. Aracne 2009)
Identité de groupe : monographies sur les « jeunes »
- Joëlle Bordet, Les "jeunes de la cité", PUF, 1999 : bilan d'une recherche menée entre 1987 et 1993 sur la vie des adolescents dans les quartiers d'habitat social d'une banlieue parisienne.
- Nacira Guénif-Souilamas, Des "beurettes" aux descendantes d'immigrants nord-africains, Grasset, 2000 (réédition Des beurettes, Hachette, 2003).
- Lamia Missaoui, Les étrangers de l'intérieur. Filières, trafics et xénophobie, Payot, 2003 : le commerce de l'héroïne entre la France et l'Espagne par des jeunes de bonne famille.
- Gloria Diogenes, Itinerário de Corpos Juvenis: o Baile, o Jogo e o Tatame, Annablume, 2003 : l' « inclusion à l'envers » des gangs de jeunes au Brésil.
Notes
Collège François-Xavier Garneau
- ↑ Codol J-P., Une approche cognitive du sentiment d'identité, in « Information sur les sciences sociales », SAGE, Londres et Beverly Hills, 20,1, 111-136.
- ↑ Hanna Malewska-Peyre, L'identité comme stratégie, in « Pluralité des cultures et dynamiques identitaires, Hommage à Carmel Camilleri », Jacqueline Costa-Lascoux, M-A Hily et G. Vermès (sous la dir. de), l'Harmattan, 2001.
- ↑ Tajfel H., Bilig M., Bundy R.P., Flament C., Social catégorisation and intergroup behavbiour, European Journal of Social Psychology , 1, 149-178 cité et traduit par Geneviève Vinsonneau, Inégalités sociales et procédés identitaires, Armand colin, Paris, 1999.
- ↑ Zohra Guerraoui, Bertrand Troadec, op. cité, 2000.
- ↑ M. Zavalloni, Values, in H. Triandis and J. Berry (Eds.), Handbook of cross-cultural psychology , Allyn & Bacon, 1980.
- ↑ Daniel Schweitz, L'Identité traditionnelle du Vendômois : des travaux d’érudition locale à la reconnaissance d’un pays de la Vieille France (XVIIIe-XXe siècle), Vendôme, Editions du Cherche-Lune, 2008 ; id., Histoire des identités de pays en Touraine (XVIe-XXe siècle), Paris, L’Harmattan, 2001, 463-p.-XXVII p. de pl.
- ↑ Mais qui est donc européen ?, Paul Valéry, 1919
Voir aussi
- Communautarisme identitaire
- Identité numérique (Internet)
- Psychanalyse
- Subjectivité
- Médiation interculturelle
- Portail de la psychologie
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