- Hôtel-Dieu de Paris
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L’hôtel-Dieu de Paris est le plus ancien et fut le seul hôpital de la capitale jusqu'à la Renaissance. Fondé en 651 par l'évêque parisien saint Landry, il fut symbole de la charité et de l'hospitalité.
Modeste à l'origine, il est construit du VIIe au XVIIe siècle sur la rive gauche de l'île de la Cité, au sud du Parvis Notre-Dame - place Jean-Paul-II ; deux bâtiments étaient reliés par le pont au Double.
Les constructions actuelles abritant l'hôpital datent du XIXe siècle.
L'hôtel-Dieu est desservi par la station de métro Cité.
Sommaire
Histoire de l'hôtel-Dieu
L’histoire des hôpitaux parisiens date du Moyen Âge. La pauvreté étant très importante à l’époque, elle devient une occasion de rédemption pour beaucoup de bourgeois et de nobles, qui voient en elle une façon de racheter leurs péchés en leur venant en aide. Les œuvres permettent alors de créer l’hôpital de la Charité, dont la structure lie immanquablement piété et soins médicaux. L’Église est alors toute-puissante, tant d’un point de vue administratif que thérapeutique. La création de l’hôtel-Dieu de Paris procède de cette tradition de charité, qui dure jusqu’au XIXe siècle, malgré une remise en cause régulière.
Au XVIe siècle, l’hôtel-Dieu connaît une crise financière, puisqu'il était seulement financé par les aides, subsides ou privilèges. Celle-ci occasionne la création en 1505 d’un conseil de huit gouverneurs laïcs : les présidents du Parlement, de la Chambre des Comptes, de la Cour des Aides, et le prévôt des Marchands. L’État intervient progressivement, d’abord par l’intermédiaire du lieutenant général de police, membre du Bureau de l’hôtel-Dieu de Paris en 1690, puis par l'intermédiaire de Necker, qui crée au XVIIe siècle les charges d’« inspecteur général des hôpitaux civils et maison de forces » et de « commissaire du Roi pour tout ce qui a trait aux hôpitaux ».
À cette période, l’image du pauvre change. Il devient socialement dangereux car marginal. Pour le contrôler, les élites du XVIIe siècle brandissent des arguments moraux et créent des établissements permettant d’enfermer les pauvres. L’hôpital est alors un lieu de réclusion, permettant par la même occasion d’assainir le monde urbain. L’hôpital prend alors le nom de « hôpital général » ou plus simplement « hôpital d’enfermement », dont l’hôtel-Dieu fait partie.
Le rôle de madame Necker, aux côtés de son mari, modifie progressivement la symbolique de l’hôpital : de la charité, on passe à la bienfaisance. Le malade est mieux considéré. On voit même apparaître des maisons de convalescence. De plus, les idées prônées par le siècle des Lumières permettent une importante réflexion sur le milieu hospitalier. Mais ce n'est qu'à la fin du XVIIIe siècle, que l’hôpital devient une « machine à guérir », où le malade y est soigné et en ressort guéri. Il faut cependant attendre le XIXe siècle, pour que l’hôpital devienne un lieu de pratique de la médecine et de la science, mais aussi, un lieu d’enseignement et de la recherche médicale.
En 1772, un incendie détruit une grande partie de l’hôtel-Dieu. D’autres plans sont alors construits et de nombreuses modifications sont apportées.
En 1801, les hôpitaux parisiens se dotent d’un cadre administratif nouveau : le Conseil général des hôpitaux et hospices civils de Paris. La volonté d’une meilleure gestion occasionne la création de nouveaux services : Bureau d’admission et Pharmacie centrale, par exemple.
D'autre part, à cette époque, l’hôtel-Dieu prône la pratique de la vaccination. Le duc de La Rochefoucauld-Liancourt en est d’ailleurs un fervent partisan. De même les découvertes de René-Théophile-Hyacinthe Laennec permettent d’affiner les méthodes de diagnostic, l’auscultation et l’étiologie des maladies.
Face à ce développement de la médecine, l’hôtel-Dieu ne peut faire face. De nouveaux hôpitaux parisiens font leur apparition, chacun se spécialisant sur un ou plusieurs cas cliniques. L’hôpital Saint-Louis devient un grand centre d’études et de soins des maladies de peau ; La Pitié devient un centre d'études et de soins des maladies du système nerveux et des centres de gériatrie, etc. Progressivement, chaque hôpital développe son centre de pédiatrie.
Les bâtiments actuels
Durant le Second Empire, les bâtiments deviennent exigus pour faire face à l'évolution de la médecine et des missions des hôpitaux. Ils sont remplacés par de nouvelles constructions élevées sur terrain de 22 000 mètres carrés délimités au nord par le quai aux Fleurs, au sud par la place du Parvis, à l'ouest par la rue de la Cité (ancienne rue de la Juiverie), à l'est par la rue d'Arcole.
Les bâtiments dus aux plans de l'architecte Arthur-Stanislas Diet, furent édifiés de 1866 à 1878, à l'initiative du baron Haussmann dans le périmètre réaménagé de la cathédrale Notre-Dame.La IIIe République achèvera la construction de l'hôpital sur son emplacement actuel à la fin du XIXe siècle, avec l'entrée principale au 1, place du Parvis.
Ce n'est qu'en 1908, que les religieuses augustines quittent définitivement l'hôtel-Dieu.
Rôle au sein du système de santé parisien
Il est actuellement l'un des hôpitaux de l'Assistance publique - hôpitaux de Paris. Ce centre hospitalier dépend de la Faculté de médecine Paris-Descartes.
Depuis 50 ans, l'hôtel-Dieu abrite le service de diabétologie et de maladies endocriniennes. Il se consacre presque exclusivement au dépistage, au traitement et à la prévention des complications du diabète sucré. C'est également un service de référence pour les hypoglycémies. Tourné vers l'information du patient (éducation thérapeutique) et les innovations technologiques, il offre un large choix de structures de soins, des plus légères aux plus lourdes. Il est aussi à la pointe de la recherche diabétologique dans des domaines tels que : nouvelles insulines et nouveaux médicaments, effets de l'alimentation, pompes externes et implantées, capteurs de glucose et pancréas artificiel.
Plus récemment, un service important d'ophtalmologie (urgence, chirurgie et recherche) a été développé à l'hôtel-Dieu sous la direction d'Yves Pouliquen.
Un rôle menacé
Avec le départ programmé de ses services d'hématologie, de pneumologie et de chirurgie thoracique, l'hôtel-Dieu voit son rôle menacé. Il forme depuis janvier 2010 un unique groupe hospitalier (GH) avec l'hôpital Cochin. Sa mise aux normes coûterait 280 millions d'euros[1].
Le 5 mars 2011, un communiqué de Mireille Faugère, directrice générale de l'AP-HP a annoncé le transfert définitif des différents services d'hospitalisation (chirurgie, ambulatoire, hospitalisation) sur le site de Cochin, et le regroupement des différents services du siège de l'institution dans les locaux laissés vacants de l'hôtel-Dieu. Le site conserverait néanmoins son Service d'Accueil des Urgences (SAU), son Service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR), les Urgences Médico-Judiciaires (UMJ) ainsi que le Centre Diagnostic conventionné en secteur 1[2].
Références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Réforme de l'Hôtel-Dieu de Paris, texte de 1479.
- index de l'hôpital
- Monument
Galerie
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