- Hénothéisme
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L'hénothéisme (grec ancien εἷς θεός [heis theos], « Un dieu ») est un concept introduit par Max Müller pour désigner une forme de croyance ni proprement monothéiste, ni proprement polythéiste où un dieu joue un rôle prédominant par rapport aux autres, ce qui lui vaut un culte préférentiel. Contrairement à la monolâtrie, qui en est un cas particulier, l'hénothéisme n'exclut pas nécessairement la vénération d'autres dieux : chacun est libre de vénérer le dieu qu'il souhaite mais continuera de vénérer un dieu supérieur.
Le terme de kathénothéisme, que l'on emploie surtout à propos du védisme à la suite des travaux de Schelling et de Max Müller, a une signification quelque peu différente. Selon Henri Clavier, il désignerait une sorte de « rotation » du culte entre « plusieurs grands dieux »[1].
Sommaire
Définition
Philippe Borgeaud définit l'hénothéisme dans son Dictionnaire des faits religieux comme « l'attention portée à un seul dieu à la fois, celui auquel on adresse sa prière ou son sacrifice, et qui représente à lui seul, dans le temps de cette action, la totalité du divin.». Il attribue également l'introduction du terme par Max Müller pour signifier la première manifestation de la croyance, tout en la distinguant du polythéisme et du monothéisme[2].
Selon certains auteurs (par exemple Ernest Renan dans Légendes patriarcales), la doctrine dénoncée comme impie dans l'Ancien Testament serait une forme d'hénothéisme plutôt qu'un polythéisme à proprement parler.
Littérature
Bernard Werber, dans son roman Le Souffle des dieux, envisage l'hénothéisme comme une troisième voie possible, en dehors du monothéisme et du polythéisme. Il écrit : « L'hénothéisme ne nie pas l'existence de plusieurs dieux, mais propose aux humains de ne s'attacher qu'à un seul d'entre eux. Dans la démarche hénothéiste, il n'y a pas l'idée que ce seul dieu soit supérieur ou meilleur que les autres, mais l'idée que ce dieu a été choisi par ses croyants parmi tous les dieux existants. L'hénothéisme admet implicitement que chaque peuple choisisse son dieu parmi le panthéon des dieux, que chaque peuple peut donc avoir un dieu différent, sans qu'aucun d'eux ait une suprématie sur les autres. »
Notes et références
- In Les Variétés de la pensée biblique et le problème de son unité, p. 86, note 116.
- Philippe Borgeaud, p. 257.
Bibliographie
- Philippe Borgeaud (dir.), Dictionnaire des faits religieux, Paris, Presses universitaires de France, avec le concours du Centre National du Livre, 2010, 257 p.
- Henri Clavier, Les Variétés de la pensée biblique et le problème de son unité, vol. 43, Leyde, Brill, coll. « Novum Testamentum, Suppléments », 1976, xvi + 424 p. (ISBN 9-00404-465-5)
Articles connexes
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