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Hyperacousie
Classification et ressources externesCIM-10 H93.2 CIM-9 388.42 DiseasesDB 29099 MeSH D012001 L'hyperacousie est un dysfonctionnement de l'audition, caractérisé par une hypersensibilité de l'ouïe.
Sommaire
Description détaillée
Selon certains docteurs, l'hyperacousie résulterait d'un dérèglement du schéma auditif neuronal, suite à une lésion de l'oreille interne. Mais à ce jour, il n'existe aucune explication fiable et prouvée de cette pathologie. Il pourrait également s'agir de la lésion ou la destruction de cellules destinées à réguler le son qui parvient à l'oreille. Elle apparaît souvent après une exposition à un niveau sonore très élevé (concerts, discothèques, tir au fusil, chantiers...).
Elle se caractérise par un seuil de tolérance au bruit anormalement bas ; certains sons ou niveaux sonores, qui ne sont pas perçus par les autres comme forts ou désagréables, sont pénibles, douloureux ou engendrent des acouphènes ou une augmentation de leur intensité. Certains sujets hyperacousiques présentent par ailleurs une difficulté à échantillonner les sons : un faible bruit perturbe la perception d'un bruit pourtant plus fort. Ainsi, par exemple, il lui est difficile de suivre une conversation dans un environnement bruyant, comme un restaurant.
Au moins 40 % des sujets atteints d'acouphènes souffriraient également d'hyperacousie[1]. La preuve en est qu'une grande majorité des personnes qui souffrent d'acouphènes voient leurs douleurs et leur acouphènes diminuer lorsqu'elles restent au calme ou lorsqu'elles se protègent des bruits agressifs. Cette pathologie affecte de plus en plus de personnes, nos sociétés étant de plus en plus bruyantes. Il n'y a pourtant que peu de prévention pour enrayer ce phénomène de pollution sonore.
L'hyperacousie est une affection socialement handicapante. Le sujet qui en souffre est contraint de se protéger dans les environnements bruyants voire de les éviter, en cherchant à évoluer, dans la mesure du possible, dans un espace dont le niveau sonore reste modéré, même si cela lui est difficile, en particulier en ce qui concerne les citadins.
Les conséquences de cette pathologie peuvent être nombreuses : Résistance sonore moindre occasionnant des crises de sensibilité auditive, acouphènes ou augmentations de l'intensité de ces derniers, nausées, vertiges, douleurs neurogènes permanentes, céphalées, fatigue permanente, dépression, désociabilisation, tendances suicidaires, irritabilité, sautes d'humeur, pertes de concentration...
Si une personne souffrant d'hyperacousie se force à s'exposer à un son qui lui cause des douleurs, son hyperacousie s'aggrave. L'aggravation est proportionnelle à l'intensité du son et à la durée d'exposition. Un coup de klaxon, une sirène d'ambulance, des cris d'enfants, les voitures qui freinent, les travaux routiers, les tondeuses à gazon, le bruit d'un torrent, le piaillement continuel d'oiseaux, un sèche-cheveux, un micro-ondes, le bruit d'un supermarché, ... Autant de bruits qui non seulement causent des douleurs (parfois intolérables) chez les personnes souffrant d'hyperacousie mais qui sur le long terme aggravent leur hyperacousie. Comme pour les acouphènes, il existe différents niveaux de gravité. Les personnes les moins atteintes sont uniquement affectées par le bruit d'intensité relativement forte qui leur occasionne des douleurs. Chez les personnes les plus atteintes, le bruit de leur propre voix ou de leurs propres pas sur le sol leur occasionne des douleurs. Cela explique pourquoi certaines personnes sont acculées au suicide. Les personnes souffrant d'hyperacousie doivent par conséquent, constamment faire preuve de prudence, un seul coup de klaxon peut leur occasionner des douleurs intolérables voire une aggravation irréversible de leur hyperacousie.
Il n'existe pour l'instant aucun traitement ni aucune thérapie réellement efficace, et cette maladie est mal connue du corps médical. Elle est de plus souvent mal comprise par l'entourage qui croit souvent qu'une personne souffre d'hyperacousie parce qu'elle est restée au calme et qu'il faut donc se réhabituer au bruit. Mais contrairement à une idée reçue, l'hyperacousie n'est pas due à une perte d'habitude du bruit mais à un excès de bruit voire un traumatisme sonore qui a occasionné des lésions voire la destruction des cellules du système auditif chargées de la régulation du son.
L'hyperacousie sévère est une des pathologies les plus handicapantes qu'il soit. Le malade ne peut plus sortir de chez lui, il est contraint de vivre dans un environnement sonore modéré et ne peut plus avoir de vie sociale.
Conséquences sociales
L'hyperacousie est une pathologie qui peut être invalidante: elle est anxiogène du fait que le malade doit constamment faire preuve de prudence; elle rend le quotidien, les conditions de travail (lorsque les personnes peuvent encore travailler) et de vie privée parfois très difficiles, dans les cas les plus graves.
Causes possibles
- Exposition actuelle ou ancienne à des bruits trop élevés (traumatisme sonore)
- Traumatisme crânien
- Prise de certains médicaments
- Dérèglements thyroïdiens
- L'Autisme et le Syndrome de Williams (désordre génétique)
- Surdité brusque (recrutement)
- Malformation
Traitement
- TRT (tinnitus retraining therapy)[2]. La TRT peut très bien fonctionner et améliorer la tolérance auditive de certains patients, contrairement à d'autres, où cette thérapie ne fera qu'aggraver leur hyperacousie : leur désafferentation oto-neurologique ne permettrait plus de supporter certaines fréquences, ce qui provoquerait une intolérance physiologique à cette thérapie. Certains malades, malgré une bonne tolérance de la TRT, n'obtiendront aucune amélioration.
- Méthode Tomatis : rééducation de l'écoute utilisant du son transmis par voie aérienne et par voie osseuse afin de modifier la perception, permettant dans certains cas de diminuer l'hypersensibilité aux sons et de rendre les acouphènes plus acceptables[réf. nécessaire].
- Antiépileptiques (clonazépam) : Certains anti-épileptiques peuvent aider à combattre les douleurs, les gênes voire faire baisser l'hyperacousie et les acouphènes.
- Neuroleptiques (sulpiride) : Plusieurs hyperacousiques ont vu leur symptômes baisser voire disparaître. Cependant, il faut savoir qu'il n'existe pas deux hyperacousies identiques et qu'un médicament peut être efficace sur un malade et pas sur un autre.
- Antidépresseurs (Amitriptyline)
- Acide alpha-lipoïque: là encore, s'il peut être efficace chez certains il peut aggraver l'hyperacousie chez d'autres.
- Cures de magnésium, zinc.
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
- Hyperacousie, hypersonie, sonophonie, Fiche éditée par l'Association pour l'accessibilité du cadre de vie aux personnes sourdes, devenues sourdes ou malentendantes
- TRT : efficacité après un an de traitement
Liens externes
- Catégorie Acouphènes et hyperacousie de l’annuaire dmoz
Catégories :- Ouïe
- Trouble de l'audition
- Terme médical
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