- Hymne à la joie
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Ode à la joie
L'Ode à la joie — appelé également hymne à la joie — est un poème de Friedrich von Schiller écrit en 1785. Il est surtout connu comme pièce chantée du quatrième et dernier mouvement de la neuvième symphonie de Beethoven. Son titre original est An die Freude, mais il est souvent appelé Ode an die Freude.
Le poème célèbre l'idéal de l'unité et de la fraternité humaines (« Millions d’êtres, soyez tous embrassés d’une commune étreinte ! »).
L'Ode à la joie est l'hymne officiel de l'Union européenne.
Sommaire
L’hymne officiel
Plusieurs musiciens (Otto Klemperer, Walter Damrosch) s’élèvent contre cette annexion de l’Ode à la joie au nationalisme allemand et en donnent des interprétations aux États-Unis et au Royaume-Uni. De même, des déportés au camp d'Auschwitz interprètent, en signe de résistance, une version tchèque de l’Ode en mars 1944[1].
L'introduction instrumentale de ce mouvement a été adoptée en 1972 par le Conseil de l'Europe comme hymne de l'Europe, puis en 1985 comme hymne officiel par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union. L'interprétation officielle fut confiée à Herbert von Karajan qui en réalisa trois arrangements : un pour piano, un autre pour instruments à vent et un troisième pour orchestre symphonique.
Texte de l'Ode à la joie (Neuvième Symphonie)
Le texte chanté dans le quatrième mouvement de la neuvième symphonie reprend seulement une partie du poème de Schiller. Il comporte de légères variations par rapport au poème original de 1785 (indiquées en italique).
- Texte original allemand
- O Freunde, nicht diese Töne!
- Sondern laßt uns angenehmere
- anstimmen und freudenvollere.
- Freude!
- Freude, schöner Götterfunken
- Tochter aus Elysium,
- Wir betreten feuertrunken,
- Himmlische, dein Heiligtum!
- Deine Zauber binden wieder
- Was die Mode streng geteilt;
- Alle Menschen werden Brüder,
- (original de Schiller :
- Was der Mode Schwert geteilt;
- Bettler werden Fürstenbrüder,)
- Wo dein sanfter Flügel weilt.
- Wem der große Wurf gelungen,
- Eines Freundes Freund zu sein;
- Wer ein holdes Weib errungen,
- Mische seinen Jubel ein!
- Ja, wer auch nur eine Seele
- Sein nennt auf dem Erdenrund!
- Und wer's nie gekonnt, der stehle
- Weinend sich aus diesem Bund!
- Freude trinken alle Wesen
- An den Brüsten der Natur;
- Alle Guten, alle Bösen
- Folgen ihrer Rosenspur.
- Küsse gab sie uns und Reben,
- Einen Freund, geprüft im Tod;
- Wollust ward dem Wurm gegeben,
- und der Cherub steht vor Gott.
- Froh, wie seine Sonnen fliegen
- Durch des Himmels prächt'gen Plan,
- Laufet, Brüder, eure Bahn,
- Freudig, wie ein Held zum Siegen.
- Seid umschlungen, Millionen!
- Diesen Kuß der ganzen Welt!
- Brüder, über'm Sternenzelt
- Muß ein lieber Vater wohnen.
- Ihr stürzt nieder, Millionen?
- Ahnest du den Schöpfer, Welt?
- Such' ihn über'm Sternenzelt!
- Über Sternen muß er wohnen.
- La section finale répète :
- Freude, schöner Götterfunken
- Tochter aus Elysium,
- Seid umschlungen, Millionen!
- Diesen Kuß der ganzen Welt!
- Traduction française
- Mes amis, cessons nos plaintes !
- Qu'un cri joyeux élève aux cieux nos chants
- de fêtes et nos accords pieux !
- Joie !
- Joie ! Belle étincelle des dieux
- Fille de l'Élysée,
- Nous entrons l'âme enivrée
- Dans ton temple glorieux.
- Tes charmes relient
- Ce que la mode en vain détruit ;
- Tous les hommes deviennent frères
- (original de Schiller :
- Ce que l'épée de la mode sépare;
- Les mendiants seront frères avec les princes)
- Là où tes douces ailes reposent.
- Que celui qui a le bonheur
- D'être l'ami d'un ami ;
- Que celui qui a conquis une douce femme,
- Partage son allégresse !
- Oui, et aussi celui qui n'a qu'une âme
- À nommer sienne sur la terre !
- Et que celui qui n'a jamais connu cela s'éloigne
- En pleurant de notre cercle !
- Tous les êtres boivent la joie
- Aux seins de la nature,
- Tous les bons, tous les méchants,
- Suivent ses traces de rose.
- Elle nous donne les baisers et la vigne,
- L'ami, fidèle dans la mort,
- La volupté est donnée au ver,
- Et le chérubin est devant Dieu.
- Heureux, tels les soleils volent
- Sur le plan vermeil des cieux,
- Courrez, frères, sur votre voie,
- Joyeux, comme un héros vers la victoire.
- Qu'ils s'enlacent tous les êtres !
- Un baiser au monde entier !
- Frères, au plus haut des cieux
- Doit habiter un père aimé.
- Tous les êtres se prosternent ?
- Pressens-tu le créateur, Monde ?
- Cherche-le au-dessus des cieux d'étoiles !
- Au-dessus des étoiles il doit habiter.
- La section finale répète :
- Joie ! Belle étincelle des dieux
- Fille de l'Élysée,
- Soyez unis êtres par million !
- Qu'un seul baiser enlace l'univers !
Media
Notes
- ↑ Bruno Cabanes, « Beethoven et Hitler », L’Histoire n° 233, juin 1999, p 27-28
Bibliographie
- Esteban Buch, La Neuvième de Beethoven. Une histoire politique, Paris, Gallimard, 1999
Voir aussi
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