Humanæ Vitæ

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Humanae Vitae

Humanae Vitae est une lettre encyclique « sur le mariage et la régulation des naissances » promulguée par le pape Paul VI le 25 juillet 1968 et rendue publique quatre jours plus tard. Ce titre correspond aux deux premiers mots de la version latine du texte, qui commence ainsi : « Humanae vitae tradendae munus gravissimum », c'est-à-dire « Le très grave devoir de transmettre la vie humaine »[1].

À l'époque, l'encyclique causa la surprise, car elle déclarait « intrinsèquement déshonnête » toute méthode artificielle de régulation des naissances, réaffirmant ainsi la position traditionnelle de l'Église à l'encontre d'une opinion publique très largement favorable à un assouplissement de la doctrine catholique. Cette prise de position déclencha une profonde crise d'autorité dans l'Église.

En 2008, pour les 40 ans de cette encyclique, le pape Benoît XVI a réitéré la position officielle de l'Église catholique[2],[3].

Sommaire

Réaffirmation de la doctrine catholique

Dans cette encyclique, le Magistère rappelle que la doctrine de l'Église sur le mariage est fondée « sur le lien indissoluble, que Dieu a voulu et que l'homme ne peut rompre de son initiative, entre les deux significations de l'acte conjugal : union et procréation » (HV, 12).

Le pape insiste également sur le concept de « paternité responsable », qui demande l'intervention de la raison et de la volonté. Il est demandé aux époux de conformer leur conduite à l'intention créatrice de Dieu[4].

« Par rapport aux conditions physiques, économiques, psychologiques et sociales, la paternité responsable s'exerce soit par la détermination réfléchie et généreuse de faire grandir une famille nombreuse, soit par la décision, prise pour de graves motifs et dans le respect de la loi morale, d'éviter temporairement ou même pour un temps indéterminé une nouvelle naissance. »

— HV, 10

Le Pape exprime la doctrine de l'Église catholique sur la contraception artificielle :

« En conformité avec ces points fondamentaux de la conception humaine et chrétienne du mariage, nous devons encore une fois déclarer qu'est absolument à exclure, comme moyen licite de régulation des naissances, l'interruption directe du processus de génération déjà engagé, et surtout l'avortement directement voulu et procuré, même pour des raisons thérapeutiques. Est pareillement à exclure, comme le Magistère de l'Église l'a plusieurs fois déclaré, la stérilisation directe, qu'elle soit perpétuelle ou temporaire, tant chez l'homme que chez la femme.

Est exclue également toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation. »

— HV, 14

L'encyclique encourage toutefois le recours aux méthodes naturelles de régulation des naissances, tout en rappelant discrètement que celles-ci ne sont licites qu'à certaines conditions : « Si donc il existe, pour espacer les naissances, de sérieux motifs dus, soit aux conditions physiques ou psychologiques des conjoints, soit à des circonstances extérieures, … » (HV, 16).

Selon l'auteur George Weigel, le cardinal Karol Wojtyla, élu plus tard pape sous le nom de Jean-Paul II, aurait joué un rôle déterminant dans la publication finale du document[5].

La controverse

Dans une atmosphère de remise en cause de l'autorité établie, en Amérique comme en Europe, l'encyclique apparut comme un refus pur et simple de la contraception. L’encyclique souleva « une opposition sans précédent à l’intérieur même de l’Église catholique »[6] dès sa parution, Paul VI étant allé à l'encontre même de l'avis de la commission pontificale d'experts qu'il avait lui-même nommée et qui avait préconisé l’inverse : en effet, sur les 72 membres de celle-ci, la plupart étaient d'accord sur l'autorisation du recours à des moyens artificiels de contraception à l'exception six de ses membres [7].

Le cardinal Joseph Ratzinger notait en 1995 : « Rarement un texte de l’histoire récente du Magistère est devenu à ce point signe de contradiction comme cette encyclique, que Paul VI a écrit à partir d’une décision qui fut pour lui profondément douloureuse. »[8]. Dans ses mémoires, le cardinal français Roger Etchegaray a parlé de « schisme silencieux [qui a] fragilisé l'autorité [papale] ».

Il y a débat sur la portée de cette encyclique, d'aucuns considérant notamment que l'encyclique met en jeu l'infaillibilité pontificale[9] dans une vision qui est assez peu partagée[10].

Au sein de l'institution ecclésiale

Aux États-Unis, dès le lendemain de la publication de l'encyclique, paraissait dans le New York Times un article signé par plus de deux cents théologiens catholiques où l'on déclarait explicitement que « l’encyclique n’est pas un enseignement infaillible » et que par conséquent « les époux peuvent décider de façon responsable en accord avec leur conscience que la contraception artificielle est permise en certaines circonstances »[11].

Dans les semaines qui suivirent, plusieurs conférences épiscopales, un peu partout dans le monde, tout en reconnaissant l'autorité du pape, tentèrent d'adoucir quelque peu le caractère contraignant de l'encyclique en mettant l'accent sur la primauté de la liberté de conscience individuelle[12]. Au Canada par exemple, les évêques publièrent le 27 septembre une déclaration[13] qui reconnaissait aux personnes confrontées à ce « qui leur semble être un conflit de devoirs, par exemple, accorder les impératifs de l'amour conjugal avec ceux de la paternité responsable » le droit de choisir « honnêtement la voie qui leur semblait la meilleure », pourvu qu'elles aient « fait un effort sincère pour se conformer aux directives données, sans toutefois y parvenir ».

En novembre, le Time Magazine, comparant l'importance de l'encyclique à celle des 95 thèses de Luther, faisait le constat suivant : « Parce qu'elle reflétait les opinions d'une minorité distincte de moralistes et de théologiens catholiques, l'encyclique souleva une tempête sans précédent de protestation et d'opposition au sein de l'Église. Des millions de laïques, des prêtres et même des évêques firent clairement savoir qu'ils ne pouvaient tout simplement pas accepter, sans restrictions, l'enseignement d'humanae vitae. En même temps, plusieurs prétendaient que leur opposition n'affectait en rien leur adhésion au catholicisme. Ce faisant, ils soulevaient des questions encore plus profondes et plus troublantes concernant les limites de la liberté et de l'autorité dans l'Église catholique — et le droit pour le pape de parler au nom du magistère de l'Église. »[14].

Même les Pères conciliaires furent ébranlés. En janvier 1969, le cardinal Alfrink, archevêque d'Utrecht, et huit autres évêques de Hollande, déclarèrent l'encyclique « non convaincante sur la base de l'argumentation fournie »[15]. Deux ans plus tard, le théologien allemand Hans Küng remettait pour sa part en cause le principe même de l'infaillibilité[16].

En France, le magazine Témoignage chrétien publia une lettre ouverte intitulée « Si le Christ voyait ça », séparant le pape de l'Église-peuple de Dieu. Certains[Qui ?] rebaptisèrent malicieusement l'encyclique Digitus in Ogino, allusion à Digitus in Oculo, employé par Mgr Duchesne pour qualifier l'encyclique Gravissimo officii munere du pape Pie X[17].

Chercheurs catholiques

Par ailleurs, la publication de l'encyclique Humanae Vitae a joué le rôle de déclencheur chez plusieurs intellectuels catholiques. Ils ont considéré qu'elle manifestait l'incompréhension de leur Église à l'égard de la réalité moderne[18]. Ainsi, des scientifiques catholiques de renom se sont rebellés comme les pionniers du mouvement bioéthique parmi lesquels Daniel Callahan[19]co-fondateur du Hastings Center[20] qui publiera un ouvrage remettant en cause les thèses d'Humanae vitae[21]. André Hellegers, gynécologue catholique et très impliqué vice-président de la Commission pontificale sur la régulation des naissances entre 1964 et 1966, fondateur du Kennedy Institute of Ethics à l'Université jésuite de Georgetown[22], fut extrêmement désappointé[23] et publia un essai à ce sujet[24].

Postérité

Cette encyclique a eu de de profondes répercussions au sein de l'Église en ça notamment qu'elle a marqué une rupture pour de nombreux catholiques[25], étant ressentie comme une intrusion dans la vie intime du couple. Si l'encyclique est présentée comme l'aboutissement d'un long raisonnement sur l'amour humain et la paternité responsable, les spécialistes remarquent le manque d'autonomie laissé à la conscience individuelle et le fossé creusé entre le discours officiel et la pratique des croyants, diminuant l'autorité de l'ensemble du discours de l'Église[26]. La désaffection des fidèles s'est plus particulièrement ressentie chez les femmes opérant un départ silencieux de l'Église, lié entre autres aux positions romaines sur la contraception, en tout cas en Europe occidentale et en Amérique du Nord[27].

Si une grande majorité des évêques ne contesta pas l'autorité du Pape et ne remis pas en cause l'encyclique[28], certains nuancèrent sa portée, à l'instar de l'épiscopat français[29]. Certains théologiens[30], défenseurs d'une morale conservatrice[31] soutinrent par ailleurs également l'encyclique et son aspect infaillible[32].

Quarante ans après sa publication, le texte reste cependant source de division au sein de l'Église catholique, certains groupes de fidèles demandant son abrogation[33]. En octobre 2008, à l'occasion du 40e anniversaire de l'encyclique controversée, le pape Benoît XVI réitère la condamnation de la contraception, admettant cependant que « le monde, et aussi de nombreux fidèles, ont beaucoup de difficultés à comprendre le message de l’Église »[34]; certains observateurs - du moins en France - font valoir que Humanae Vitae ne fait plus guère partie des débats et des préoccupations de la majorité des catholiques, qui se déterminent en conscience[35]. Danielle Hervieu-Léger[36] explique aussi que le clergé de base doit adopter une conduite schizophrénique et doit systématiquement amodier les affirmations de la hiérarchie dans un sens vivable[37].

En 2008, Emma Fattorini, historienne de l'université La Sapienza, explique que cette encyclique fut reçue comme un « coup de froid » à rebours de Vatican II et que les successives positions ultérieures des souverains pontifes concernant l'usage du préservatif à l'époque de l'épidémie de sida ou la condamnation concomitante de l'avortement et de la contraception étaient reçues par de nombreux fidèles comme de l'hypocrisie voire de l'irresponsabilité. Pour l'historienne, l'encyclique a accéléré la coupure entre les pratiques des fidèles et les principes énoncés par la Curie, créant une « situation hypocrite qui arrange tout le monde ». Elle relève cependant l'intuition dont l'encyclique était porteuse concernant la mutation anthropologique qu'a engendré la dissociation de la reproduction et de la sexualité, notamment dans ses aspects négatifs comme des excès scientistes que combattent également certaines féministes ou des écologistes[38].

Bibliographie

  • Albert Chapelle: La régulation des naissances. Sexualité vécue et conscience chrétienne après l'encyclique 'Humanae Vitae', Bruxelles, 1968.

Voir aussi

Notes et références

  1. Paul VI, Encyclique Humanae vitae, 1968 [version latine] [version française]
  2. « Contraception: le pape réitère sa condamnation », AFP, 3 octobre 2008
  3. « Benoît XVI rappelle le sens profond et l'actualité de Humanae Vitae », ZENIT, 3 octobre 2008.
  4. Voir aussi la note pastorale de l'Episcopat français
  5. Weigel, George (1999, 2001). Witness to Hope. HarperCollins ISBN 0-06-018793-X
  6. Gian Maria Vian, « Comment lire l'encyclique Humanæ Vitæ » sur http://infocatho.cef.fr, 27 juillet 2008. Consulté le 15 octobre 2008. « Le directeur de la rédaction de l’Osservatore Romano, l’historien Gian Maria Vian, vient de rappeler, le 25 juillet, la crise qui a suivi la publication de l’encyclique Humanae vitae il y a quarante ans. « Une opposition sans précédent à l’intérieur même de l’Église catholique », écrit-il, reconnaissant ainsi que, prenant la décision de condamner les moyens de contraception, Paul VI est même allé contre l’avis d’un certain nombre de cardinaux, réunis au sein des commissions pontificales, qui, au terme de cinq années de travaux, avait préconisé des assouplissements de la doctrine, allant jusqu'à l’inverse de ce que Paul VI décida en fin de compte. »
  7. Quatre théologiens dont le jésuite américain John Cuthbert Ford, le cardinal Ottaviani, président de la Commission, et le théologien du Pape à la Commission, l'évêque Carlo Colombo; Patsy McGarry "Humanae Vitae" birth control ban set off a wave of dissent, in The Irish Times, 25/07/2008, article en ligne
  8. article 40e anniversaire d'Humanae Vitae, un « signe de contradiction », agence Zenith, 25/07/2008, article en ligne
  9. « Mais lorsque le Magistère traite de ce qui le concerne en propre, la Foi et la morale, et que, sur la question de la nature du mariage, de l’acte conjugal et du caractère coupable de la contraception, le Magistère a parlé de façon répétée, constante et claire pendant des générations, toutes les conditions d’infaillibilité telles que Lumen Gentium les a exposées semblent être réunies, ce qui signifie que les catholiques – y compris les théologiens – doivent donner leur assentiment à ces enseignements »; cf Ralph M. McInerny, Ce qui a mal tourné avec Vatican II : une explication de la crise catholique, 1998 [lire en ligne (page consultée le 2 janvier 2008)].
  10. « Le domaine auquel s'applique cette infaillibilité est strictement circonscrit; il s'agit exclusivement de la définition de points de doctrine concernant la foi et la morale en vue d'expliciter le contenu de la Révélation. Se trouvent exclues de ce domaine, entre autres, les questions de caractère pastoral ou disciplinaire. Ainsi l'encyclique "Humanae vitae" de Paul VI ou des sanctions ecclésiastiques ne relèvent pas du domaine de l'infaillibilité »; cf Église catholique en France : définition de l'infaillibilité.
  11. Ralph M. McInerny, Ce qui a mal tourné avec Vatican II , op. cit.
  12. (en) « Soft Line on Contraception », dans le Time Magazine du 4 octobre 1968 [lire en ligne (page consultée le 2 janvier 2008)].
  13. Surnommée la déclaration de Winnipeg [lire en français une version commentée (page consultée le 2 janvier 2008)].
  14. (en) « Catholic Freedom v. Authority », dans le Time Magazine du 22 novembre 1968 [lire en ligne (page consultée le 2 janvier 2008)].
  15. (en) « Declaration of Independence », dans le Time Magazine du 17 janvier 1969 [lire en ligne (page consultée le 2 janvier 2008)].
  16. Hans Küng, Infaillible ? Une interpellation, Desclée De Brouwer, Paris, 1971, 276 p.
  17. La loi de séparation des Églises et de l’État de 1905. Discours prononcé à l'Académie des Sciences Morales et Politiques.
  18. Hubert Doucet, Religion et bioéthique. Réflexions sur l'histoire de leur relation in Religiologique, n° 13, printemps 1996, note 16 article en ligne
  19. Earl E. Shelp, Theology and Bioethics, éd. Springer, 1985, pp. 1-16, ouvrage en ligne
  20. une des institutions phares de la bioéthique américaine
  21. D. Callahan, The Catholic case for Contraception, éd. Macmillan, 1969
  22. qui fait autorité les discussions bioéthiques à l'échelle de la planète.
  23. Earl E. Shelp, Theology and Bioethics, op. cit.
  24. A. Hellegers, A Scientist's Analysis, in Curran, CE, ed., Contraception: Authority and Dissent, éd. Herder & Herder, 1969, pp. 216-236
  25. Danielle Hervieu-Léger, Catholicisme : la fin d'un monde, éd. Bayard, 2003
  26. Pierre de Charentenay s.j., directeur de la revue Études, Humanae Vitae, ou le non à la pilule, 25/07/2008, article en ligne
  27. « Les observations sociologiques selon lesquelles elles pratiquent plus que les hommes ou que la religion se transmet aux enfants par les femmes sont de moins en moins vérifiées. On peut même dire que le désinvestissement de la culture catholique est autant le fait des femmes que des hommes. Et il est peut-être même plus spectaculaire chez les femmes que chez les hommes », interview de Danielle Hervieu-Légerpar Henri Tincq, in Chrétiens d'aujourd'hui, en ligne
  28. Ralph M. McInerny, Ce qui a mal tourné avec Vatican II, op. cit., chap. V : « En 1985, la confusion des autorités qui a fait suite à la plus célèbre encyclique de Paul VI était devenue institutionnalisée. D’un côté, il y avait le Magistère, le Pape et les évêques; de l’autre, les théologiens qui se considéraient comme un deuxième Magistère rival. »
  29. Note pastorale de l'épiscopat français sur l'encyclique Humanae vitae (8/11/1968) : « 16. La contraception ne peut jamais être un bien. Elle est toujours un désordre, mais ce désordre n’est pas toujours coupable, écrivent les évêques. Il arrive, en effet, que les époux se considèrent en face de véritables conflits de devoirs. (...) », lettre en ligne
  30. Les théologiens américains John Ford s.j. et Germain Grisez, membres de la Commission pontificale sur le contrôle des naissances, avaient par exemple déjà rédigé un rapport minoritaire soutenant que l'Église ne devrait pas et ne pourrait pas changer ses enseignement traditionnels; Eric Marcelo O. Genilo, John Cuthbert Ford, SJ, éd. Georgetown University Press, 2007, pp. IX, 2, 31, 69, 140, extraits en ligne
  31. à l'instar de Germain Grisez, théologien et philosophe moraliste, à la tête d'un groupe de penseurs catholiques conservateurs, le New Natural Lawyers; cf Nicholas Bamforth et David A. J. Richards, Patriarchal Religion, Sexuality, and Gender. A Critique of New Natural Law, éd; Cambridge University Press, 2008, extraits en ligne
  32. John Ford et Germain Grisez, « Contraception and the Infallibility of the Ordinary Magisterium », dans Theological Studies, vol. 39, n° 2 (1978), p. 258-312. [présentation en ligne (page consultée le 14 octobre 2008)]
  33. L'encyclique Humanae Vitae sur la contraception divise toujours l'Eglise, AFP, 25/07/2008, article en ligne
  34. Message de Benoît XVI aux participants à un colloque sur l'encyclique "Humanae Vitae", in La Croix, 03/10/2008, article en ligne
  35. Elodie Maurot, in Les catholiques restent loin d'« Humanæ vitæ », in La Croix, 24/07/08, article en ligne
  36. directrice d'études à l'EHESS
  37. Danielle Hervieu-Léger, Catholicisme : la fin d'un monde, p. 22
  38. Marc Semo, Aujourd'hui, cette prise de position peut paraître prophétique, in Libération, 25/04/2008,article en ligne

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