- Crise
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Sommaire
Etymologie
Étymologiquement parlant, le mot crise -issu du grec, « Κρίσις »- associe les sens de « jugement » et de « décision » mis en œuvre pour dégager une décision entre plusieurs positions ou tendances opposées sinon conflictuelles.
Aujourd'hui, dans l'usage courant le terme peut désigner :- une manifestation violente, l'apparition ou la mutation brutale d'un trouble ou d'une maladie: crise de nerf, crise cardiaque, crise d'asthme...
- une période de tension potentiellement conflictuelle ou une situation de déséquilibre grave ou de rupture préoccupante: crise politique, économique ou sociale
- le manque de quelque chose, ou un état de pénurie: crise du logement, crise de l'épargne.
Gérer la crise
L'expression peut paraitre paradoxale [1]...« "Gérer la crise" est d’un certain point de vue une contradiction dans les termes: On ne gère pas le tourment, le trouble ; on s’efforce d’éviter qu’il se produise, ou d’en minimiser les effets, ou de rétablir l’ordre »[2]
mais les retours d'expérience terrain ont progressivement constitué un corps de "bonnes pratiques" aujourd'hui reconnu.- voir l'article spécialisé :gestion de crise
Gérer par la crise ?
La crise semble parfois même être pour certains un mode de management efficace. Ainsi Claude Rochet et Olivier Keramidas pensent qu'il y a de réelles opportunités dans la gestion des crises et considèrent " que celle-ci est un vecteur de changement organisationnel dans les organisations publiques " [3]
D'après l'économiste russe Kondratiev, les crises peuvent être un moyen de "purger" le système économique, pour le préparer à une phase de croissance [4].
« Crise » : un concept polysémique
Le mot crise renvoie aujourd'hui par exemple à :
- Crise politique ;
- Crise financière;
- Crise économique, une dégradation de la situation économique d’un pays ou d’une zone économique ;
- Crise alimentaire, un risque posé sur la santé d’individus et causé par l’ingestion d’aliments toxiques ou infectueux ;
- Crise sanitaire, une détérioration de la santé d’un nombre significatif d’individus ;
- Crise des medias, la facon dont les medias sont dirigés et utliisés au XXème siecle, et leur redoutable causes sur la société.
- Crise de la modernité : la modernité, au sens des changements rapides de la société, crée des résistances, des oppositions, des conservatismes, voire des tentatives de régression et de repli sur soi ou sur sa communauté de ceux qui s'estiment dépassés par ces évolutions, ou qui voient leurs situations acquises remises en question, ou qui se focalisent sur les risques plus que sur les opportunités que peuvent apporter ces changements. Cela peut se traduire par des affrontements violents et destructifs ;
- Crise existentielle ;
- Crise (médecine) : manifestation aiguë d'une maladie ; en dehors des crises, la maladie peut être muette ou bien présenter des symptômes (par exemple, crise d'épilepsie, ou crise de tétanie (spasmophilie)) ;
- Crise (organisation) : une crise dans les organisations est une situation qui menace les buts essentiels des unités de prise de décision, réduit le laps de temps disponible pour la prise de décision, et dont l’occurrence surprend les responsables. »[5] ;
- Crise énergétique : par exemple, un choc pétrolier ;
- Crise écologique : une crise écologique se produit lorsque le milieu de vie d'une espèce ou d'une population évolue de façon défavorable à sa survie.
- Crise sociale
- Crise de confiance
Typologie des crises
Avec la complexité du monde et l'évolution des connaissances et grâce aux retours d'expérience apparaissent de nouveaux types de crises, incluant celles générées ou potentiellement induties par de « nouveaux risques », des « risques extrêmes », des « menaces globales ». Quelques points communs sont reconnus par les prospectivistes aux nouvelles crises : ce sont
- l’incertitude (interdépendance et effets en cascade dans une large gamme de domaines autrefois moins interdépendants, suite notamment à la globalisation des échanges et à la mondialisation de l'économie ou des medias),
- la réduction des distances,
- la soudaineté,
- le nombre de gens (victimes) potentiellement touchées, directement ou collatéralement,
- une dimension écologique locale et globale (en tant que causes et conséquences),
- les risques sur les infrastructures critiques,
- augmentation de la gravité potentielle des conséquences d'actions malveillantes (virus sur internet, cyberattaque, bioterrorisme, medias oppressant..)
L'évènement redouté par les prospectivistes est la crise majeure résultant de la conjonction de plusieurs grandes crises "classiques", autrement dit : « la crise parfaite » (parfois métaphoriquement qualifié d'ouragan parfait) ; c'est la crise majeure et ultime (collapsus global) incluant un collapsus écologique ou une guerre mondiale, qui pourrait par exemple être induit par la conjonction de plusieurs facteurs de qui naîtrait de la conjonction temporelle d'une crise sociale, d'une crise financière et/ou économique et d'une crise environnementale (crise écologique + crise climatique, avec dépassement de certains seuil d'irréversibilité (définitive ou à échelle humaine de temps) en matière de surexploitation des ressources naturelles et/ou de dérèglement climatique.
Un tel scénario-catastrophe était encore considéré comme très improbable ou complètement irréaliste par la plupart des experts en 2007. mais Début 2009, il ne l'était par exemple plus pour les conseillers du gouvernement anglais : en raison notamment de la violente crise financière puis économique de 2008, puis des très mauvais résultats des indicateurs environnementaux mondiaux (c'est la fourchette haute des prévisions antérieurs des experts du GIEC et des experts en biodiversité qui décrit le mieux la réalité).
Le « Big collapse » n'est plus considéré comme improbable ni lointain par un nombre croissant d'experts, dont par le prospectiviste anglais Jonathon Porritt qui, peu après un discours de John Beddington ayant annoncé un risque élevé de collapsus global vers 2030, a pour sa part estimé que ce dernier était trop optimiste et que la date du collapsus général serait plutôt proche de 2020 que de 2030.Dans la seconde partie du XXe siècle, Patrick Lagadec (directeur de recherche à l’École polytechnique) alertait sur le fait que les crises elles-mêmes ont muté ; induisant de nouveaux effets de surprise, et demandant une préparation accrue à la complexité, à l'accélération et même à l’impensable (ce qui semble un paradoxe : comment penser l'impensable ?). Ses arguments, comme ceux de Beddington et Porrit sont que nous avons individuellement et collectivement à faire face à la montée conjointe de phénomènes géoclimatiques, écologiques et épidémiologiques (chacun des événement météorologique, écologique, épidémiologique peut faire l'objet d'une gestion « classique » quand l’essentiel de l’information est connu, qu'on a le temps de se préparer et qu'il n'est pas trop difficile de faire face, grâce à des administrations, des techniciens et une population relativement bien préparés, avec des moyens de communication opérationnels et des ressources énergétiques et alimentaires suffisantes et disponibles.
Titres d'œuvres
- Crise (Abwege), un film allemand de Georg Wilhelm Pabst (1928) ;
- Crise (Kris), un film suédois d'Ingmar Bergman (1946) ;
- La Crise, un film français de Coline Serreau (1992) ;
- L'Anti-Crise, un ouvrage français de Jean-Pierre Thiollet et Marie-Françoise Guignard (1994) ;
- La Crise de la culture, un ouvrage philosophique de Hannah Arendt ;
- Crises, un album de Mike Oldfield.
- Kliniken (Crises), une pièce de théâtre de Lars Norén
Acronymes
- CRISES, Centre de recherche interdisciplinaire en sciences humaines et sociales de Montpellier.
- CRISES, Centre de recherche sur les innovations sociales.
Voir aussi
- Crise (rivière) pour la rivière française qui coule dans le département de l'Aisne.
- Gestion de crise
- Cindynique
- Communication de crise
Notes et références
- [tiré de : gestion de crise - la réponse de l'entreprise de Simone Eiken & Olivier Velin, EFE, 2006.]
- sante.gouv.fr Rapport de la mission d'évaluation et d'expertise de la veille sanitaire en France Paris, Aout 2006 (Voir notamment p 16/113) [PDF] Jean-François Girard et al.
- revue des Sciences de gestion / Direction et gestion / N° 228 , Décembre 2007 : La crise comme stratégie de changement dans les organisations publiques
- Korotayev, Andrey V., & Tsirel, Sergey V.(2010). A Spectral Analysis of World GDP Dynamics: Kondratieff Waves, Kuznets Swings, Juglar and Kitchin Cycles in Global Economic Development, and the 2008–2009 Economic Crisis [archive]. Structure and Dynamics
- Patrick Lagadec, La gestion des crises - outils de décisions à l'usage des décideurs, Mac Graw-Hill 1991, p.51 , consulté sur internet à l'adresse http://www.patricklagadec.net/fr/pdf/integral_livre1.pdf le 9 janvier 2006. Charles F. Hermann, Some Issues in the Study of International Crisis, in Charles F. Hermann (ed.) : International Crises : Insights from Behavioral Research, The Free Press, New York; Collier-Macmillan London, 1972, p. 13, cité par
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