- Alexandre d'Abonotichos
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Alexandre d'Abonuteichos
Alexandre d'Abonuteichos (né vers 105 ; décédé vers 175) était un prêtre de l'Antiquité et un mystique. Lié au culte d'Esculape et de Salus qui existait déjà et à l'imitation du culte d'Éleusis, cet élève du néo-pythagoricien Apollonius de Tyane institua vers 150 un oracle de Glycon dans la ville d'Abonuteichos en Paphlagonie. Il aurait exercé une influence sur Marc-Aurèle dans sa campagne contre les Germains.
Sommaire
Le pythagoricien
On peut considérer que la présentation faite par Lucien de Samosate est romanesque, fantaisiste, et placer Alexandre d'Abonuteichos dans la lignée des philosophes néopythagoriciens, comme Apollonius de Tyane. Tel est le parti de Charles Kahn, dans Pythagoras and the Pythagoreans, 2001, p. 145-146 : "Ces deux figures, Apollonius et Alexandre, respectivement contemporains de Nicomaque [de Gérase] et de Numénius [d'Apamée], représentent une version du pythagorisme qui revient bien au-delà de la tradition de la philosophie néopythagoricienne. Apollonius et Alexandre ne sont pas des philosophes, ce sont des sophoi, des sages dans les domaines de la religion et de l'occulte." Alexandre est présenté comme une réincarnation de Pythagore.
Le culte du serpent Glycon
Son culte du Nouvel Esculape, du serpent à tête humaine Glycon, se propagea jusqu'à Rome, dans l'espace danubien et la Syrie. Le culte se caractérisait par le secret, l'apparition d'un prophète, le silence pendant le culte et des fêtes à mystères. Le culte avait mauvaise réputation en raison de sa formule d'exclusion : « À la porte les chrétiens, à la porte les épicuriens » (Lucien, Alexandre, 38). Le culte survécut jusqu'au milieu du IIIe siècle.
Alexandre entretenait de bonnes relations à Rome qui le conduisirent pendant le règne d'Antonin le Pieux à rebaptiser la ville de son culte Abonuteichos en Ionopolis. C'est pourquoi, sous les règnes d'Antonin le Pieux, de Caracalla et de Maximin le Thrace, on frappa des monnaies dont le motif était le serpent rendant des oracles. Le culte se continua après la mort d'Alexandre mais sans l'oracle, avec Alexandre comme héros digne d'admiration.
Le personnage de Lucien
Lucien déclare avoir rencontré personnellement Alexandre. Il le dépeignait comme un charlatan, certainement intelligent mais sans scrupules, qui tirait profit de la mode des oracles, florissante au IIe siècle. Son livre qui date d'après 180 est un pamphlet rédigé sur un ton rationaliste, qui vise à dénoncer Alexandre comme un escroc.
Bibliographie
Sources
Deux sources :
1. Lucien de Samosate, Alexandre, ou Le faux prophète (ap. 180), Pierre-Emmanuel Dauzat (Introduction), Marcel Caster (Traduction du grec), Les Belles Lettres, 2002, 76 p. Trad. en ligne Joseph Longton 1998 [1]
2. l'oracle du dieu serpent Glycon
- L. Robert, À travers l'Asie Mineure, Bibliothèque des Écoles Françaises d'Athènes et de Rome, vol. 239, Paris, 1980, p. 392-421.
Études
- Angelos Chaniotis: Wie erfindet man Rituale für einen neuen Kult? Recycling von Ritualen - das Erfolgsrezept Alexanders von Abonouteichos, Forum Ritualdynamik 9, Heidelberg 2004
- G. Anderson, Sage, Saint and Sophist, Routledge, 1994.
- Franz Cumont, "Alexandre d'Abonotichus et le Néo-Pythagorisme", Revue de l'histoire des religions, 86 (1922), p. 202-210.
- Charles H. Kahn, Pythagoras and the Pythagoreans, Hackett Publishing Company, 2001, p. 145-146.
Références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Alexandros aus Abonuteichos ».
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Catégorie : Personnalité religieuse de l'Empire romain
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