- Homo georgicus
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Homo georgicus
Homo georgicusHomo georgicus, crâne D2282 Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Classe Mammalia Ordre Primates Famille Hominidae Genre Homo Nom binominal Homo georgicus
?Vekua et al., 2002Lieu de découverte Dmanissi, Géorgie
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sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Homo georgicus est un représentant fossile du genre Homo décrit en 2002 à partir des fossiles découverts un an plus tôt à Dmanisi, dans le Caucase (République de Géorgie). L'âge de ces fossiles est estimé à 1,8 million d'années et il pourrait donc s'agir du premier représentant du genre Homo à avoir quitté l'Afrique pour l'Eurasie. La position phylogénétique de ces fossiles et l'existence même de l'espèce Homo georgicus font encore l'objet de débats.
Sommaire
Découvertes
Le site préhistorique de Dmanisi a été découvert sous un village médiéval. Fouillé par une équipe internationale comprenant le scientifique géorgien David Lordkipanidze, il a livré une industrie lithique archaïque évoquant l'Oldowayen (cf. infra) et une faune très ancienne, dite villafranchienne. Il repose sur une coulée basaltique datée de 1,8 million d'années.
Il a également livré un nombre important de fossiles humains :
- en 1991, une mandibule (D211) attribuée à un jeune adulte
- en 1999, un crâne (D2282) de jeune femme et une calotte crânienne (D2280) d'un homme d'une vingtaine d'années
- en 2000, une mandibule (D2600)
- en 2001, un crâne complet (D2700) et sa mandibule (D2735) découverte à moins d'un mètre
- en avril 2005, un crâne (D3444) et une mandibule (D3900)
Interprétations
Les deux crânes découverts en 1999 furent initialement considérés comme proches d'Homo ergaster[1]. Le crâne de 2001 était moins volumineux et présentait certains points communs avec Homo habilis. Toutefois les différents fossiles étaient trop proches pour relever d'espèces distinctes (Vekua et al. 2002) et ils furent tous rapportés à Homo georgicus, dont D2600 est le spécimen type (Gabunia et al. 2002).
Certains chercheurs contestent le fait que les fossiles géorgiens correspondent à une espèce à part entière. Ainsi, pour Fred Spoor, ces fossiles sont simplement des Homo erectus. « L'analyse des crânes laisse peu de doute. Certains veulent y voir des Homo habilis, en se fondant en particulier sur le crâne d'un juvénile presque adulte, D2700, découvert en 2001. Il est assez petit, et on l'a rapproché de KNM-ER 1813, un Homo habilis adulte découvert au Kenya, en soulignant en particulier des ressemblances au niveau de la face. Effectivement, si on le regarde de profil, ils ont des choses en commun. Mais si on les regarde sous d'autres angles, du dessus par exemple, la ressemblance est moins nette. Comme la face est probablement la dernière partie qui se met en place chez un individu, et que la comparaison est faite entre une juvénile et un adulte, je ne suis pas très impressionné par ces similitudes. En outre, le neurocrâne de D2700 ressemble fortement à celui d' Homo erectus[2] », malgré un taille plus petite.
Les fossiles de Dmanisi sont donc considérés comme des Homo erectus, des Homo habilis, des Homo ergaster ou des Homo georgicus selon les auteurs, dont certains ont changé d'avis au cours du temps.
L'un des découvreurs, David Lordkipanidze, ne tranche d'ailleurs pas entre ces quatre hypothèses, considérant d'une part qu'il y a des ressemblances marquées avec les H. erectus et les H. habilis, mais d'autre part que les fossiles montrent aussi des mélanges de traits qui leurs sont propres.
La comparaison avec Homo ergaster n'est pas développée par l'auteur, mais l'hypothèse d'un rattachement à cette espèce est citée parmi les quatre possibilités envisageables. Lordkipanidze la rejette cependant implicitement, puisqu'il attribue le fossile dit « Turkana Boy » du Kenya à Homo erectus, alors que les partisans de la distinction entre H. erectus et H. ergaster le considèrent comme le fossile le mieux conservé d’H. ergaster[3].Description
Homo georgicus présente des caractères considérés comme intermédiaires entre Homo habilis africain et Homo erectus asiatique. Sa taille est estimée à 1,50 m.
Pour David Lordkipanidze, « les crânes portent des traits caractéristiques d’Homo erectus : […] une carène sagittale, et un resserrement marqué du crâne derrière les orbites. Mais ils diffèrent par plusieurs aspects de la morphologie classique de cette espèce. En particulier, ces spécimens ont une très faible capacité cérébrale. Elle est d'environ 750 centimètres cubes pour le plus grand, et seulement 600 centimètres cubes pour le plus petit, soit à peu près la moyenne de celle d’Homo habilis, une espèce plus primitive. Le spécimen D2700, le crâne d'un adolescent, est particulièrement primitif. Il ressemble à un Homo habilis non seulement en taille, mais aussi par la finesse de son arcade sourcilière, par sa face projetée en avant, et par le contour arrondi de l'arrière du crâne. La morphologie des membres des hominidés de Dmanisi montre aussi une mosaïque de traits. Ainsi, par beaucoup d'aspect, elle ressemble à celle des hommes modernes et à celle du garçon de Turkana, le squelette d’Homo erectus le mieux préservé, daté d'environs 1,6 million d'années et retrouvé au Kenya. […] Toutefois, le membre inférieur de Dmanisi a […] plus d'affinité morphologique et fonctionnelle avec Homo habilis qu'avec Homo erectus[3] ».
Avec environ 600 à 680 cm³ de volume cérébral, le crâne D2700 offre des comparaisons intéressantes avec la morphologie crânienne de l'homme moderne. Jusqu'à la découverte d’Homo floresiensis sur l'île de Flores, il était le plus petit et le plus primitif des crânes d'Homininés jamais découverts hors d'Afrique.
Un dimorphisme sexuel marqué, avec des mâles nettement plus grands que les femelles, traduirait un caractère primitif. Un tel dimorphisme est moins marqué chez les Hominidés plus récents d'Europe, c'est-à-dire Homo antecessor, Homo heidelbergensis et Homo neanderthalensis.
Le crâne D3444 avait perdu plusieurs de ses dents depuis un certain nombre d'années, et sa survie a probablement été rendue possible par l'entraide au sein de son groupe.
Homo georgicus est peut-être le premier représentant du genre Homo à avoir peuplé l'Europe, environ 800 000 ans avant Homo erectus.
Culture
Les restes d’Homo georgicus ont été découverts en association avec des ossements d'animaux, des outils de pierre et des outils de percussion qui permettaient à cette espèce de chasser, de tuer des animaux et de les préparer. Ceci établit selon ses découvreurs le statut de chasseur d’Homo georgicus et non de charognard ni de simple cueilleur et consommateur d'aliments végétaux peu coriaces. L’Hominidé de Dmanisi consommait de la viande, et selon D. Lordkipanidze ce fait peut expliquer la survie de cette espèce et d'autres hominidés habitant sous des hautes latitudes, surtout en hiver.
« Les outils trouvés à Dmanisi, au nombre d'environ 5 000 [en 2008], sont de simples éclats et des « choppers », galets dont une seule face a été aménagée pour former un tranchant. […] Ces outils sont identiques à ceux que l'on trouve dans la tradition culturelle oldowayenne, développée par les homininés africains près d'un million d'années auparavant[3] ».
Voir aussi
Bibliographie
- Gabunia L., Vekua A., Lordkipanidze, D., Swisher C.C., III, Ferring R., Justus A., Nioradze M. et al. (2000): « Earliest Pleistocene hominid cranial remains from Dmanisi, Republic of Georgia: taxonomy, geological setting, and age ». Science, 288:1019-25.
- Gabunia L., de Lumley M.-A., Vekua A., Lordkipanidze D., and de Lumley H. 2002: « Découverte d'un nouvel hominidé à Dmanissi (Transcaucasie, Géorgie) », article publié dans Comptes Rendus Palevol, Volume 1, Issue 4, septembre 2002, Pages 243-253.
- Vekua A., Lordkipanidze D., Rightmire G.P., Agusti J., Ferring R., Maisuradze G. et al. 2002: «A new skull of early Homo from Dmanisi, Georgia», Science, 297:85-9.
- Lordkipanidze D., « Étonnants primitifs de Dmanisi », La Recherche, mai 2008, n° 419, pp. 28-32.
Liens internes
Liens externes
Notes et références
- ↑ Gabunia L., Vekua A., Lordkipanidze, D., Swisher C.C., III, Ferring R., Justus A., Nioradze M. et al. (2000): « Earliest Pleistocene hominid cranial remains from Dmanisi, Republic of Georgia: taxonomy, geological setting, and age ». Science, 288:1019-25.
- ↑ « Homo erectus africains et asiatiques », entretien avec Fred Spoor, La Recherche, mai 2008.
- ↑ a , b et c Lordkipanidze D., « Étonnants primitifs de Dmanisi », La Recherche, mai 2008, N°419, pp. 28-32.
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