- Histoire pré-coloniale du Cameroun
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Article principal : Histoire du Cameroun.
Sommaire
Histoire générale
La zone couvrant le sud-ouest de l'actuel Cameroun et le sud-est du Nigeria ont été le berceau des peuples bantous au Ier millénaire avant notre ère.
Les Tikars, les Bamouns et les Bamilékés migrèrent ensuite pour s'installer sur les hauts plateaux camerounais.
Au nord, la civilisation des Saos, mal connue, s'était développée dans le bassin du lac Tchad. Cette région passa au XVIe siècle sous le contrôle de l'empire de Kanem-Bornou. Le premier état connu des historiens dans la région est celui du Kanem, qui se développa autour du lac Tchad à partir du IXe siècle. Il devint musulman au XIe siècle et atteignit son apogée à la fin du XVIe et au XVIIe siècle. Il imposa sa souveraineté à la majeure partie du territoire camerounais. Mais il se heurta sans cesse à la résistance des peuples et des petits royaumes camerounais (notamment les royaumes kotoko et mandara).
À la fin du XVIe siècle, la grande vague migratoire des Peuls (ou Foulbés), peuple de pasteurs nomades qui se déplaçaient d'ouest en est depuis le Macina, atteignit le lac Tchad. Au siècle suivant, les Peuls s'implantèrent dans l'Adamaoua actuel, contribuant à la diffusion de l'islam. Ils s'organisèrent en petits États théocratiques musulmans, dirigés par un lamido, à la fois chef politique et spirituel.
Le royaume Bamoun fut fondé à la fin du XVIe siècle et prit son essor sous le règne de Mboumbouo Mandù, à la fin du XVIIIe siècle, qui étendit son territoire par la force des armes. Il s'employa ensuite à consolider son pouvoir. Au début du XIXe siècle, les États musulmans étendirent et consolidèrent leur pouvoir.
En 1804, Usman dan Fodio et les Peuls du Nigeria lancèrent une guerre sainte contre les Haoussas afin d'étendre le royaume toucouleur. Forts de cet exemple, les Peuls du Sud rallièrent leur cause et propagèrent le djihad dans leur région. Adama, chef des Peuls du sud, prit le titre de cheikh et les plateaux du Sud islamisés prirent le nom d'Adamaoua. Leur capitale, Yola, se trouvait sur la Bénoué. Le lamido Adama mourra en 1847.
Le royaume bamoun dut lutter contre l'expansion peule.
La civilisation Sao
Article détaillé : Saos.De 1000 avant J.-C. à 1400 après J.-C. s'épanouit, dans la région périphérique du Lac Tchad, la civilisation des Sao connue pour ses urnes funéraires de grande taille, ses statuettes humaines et animales en terre cuite, ses poteries et, plus tardivement, ses objets en bronze.
L'empire Kanem Bornou
Article détaillé : Royaume du Kanem-Bornou.Le Kanem fut fondé au VIIIe siècle (vers 820, Maï de Tibesti (petit frère de Derdo Molitafor)) au nord et à l'est du lac Tchad et formait un état doté d'une structure assez lâche. Il fut d'abord dominé par un peuple nomade, les Zaghaouas, qui furent supplantés par une nouvelle dynastie, les Saifaouas.
Les nouveaux dirigeants se convertirent à l'islam vers le XIe siècle. À la fin du XIVe siècle, poussés par les Boulalas nomades qui avaient envahi leur région, les sultans du Kanem investirent la région du Bornou.
Le plus célèbre des dirigeants bornouans fut maï Idris Alooma (1580-1617).; il introduisit les armes à feu achetées aux Turcs ottomans. À son apogée, le Kanem-Bornou contrôlait les routes du Sahara oriental, mettant l'Afrique centrale en liaison avec l'Égypte et la Libye; il amorça un long déclin à partir du XVIIe siècle.
Les principautés Kotoko
Les Kotoko sont l'une des vieilles civilisations de l'Afrique centrale[1].
Les cités Kotoko formaient un ensemble de principautés dans ce qui est aujourd'hui le nord du Cameroun, le Tchad et le Nigéria. Ses habitants et leurs descendants modernes sont connus comme l'ethnie Kotoko.
L'apogée des cités Kotoko a coïncidé avec le déclin de la civilisation de Sao au nord du Cameroun. Un roi dirigera l'état naissant, et annexera plusieurs petits royaumes, notamment Kousseri, Logone-Birni, Makari, Goulfey et Mara. Le Logone-Birni a émergé en tant que royaume vassal du Kotoko le plus influent.
L'empire de Kanem-Bornou introduisit le nord du Kotoko dans sa sphère d'influence très tôt. Des missionnaires et des conquérants convertirent la majeure partie du Kotoko nordique à l'islam au XIXe siècle. Ce même siècle, le Kotoko entier fut vassalisé par l'empire de Kanem-Bornou, et l'islam continua à se répandre. Les chefs de Bornou divisèrent le territoire en deux moitiés, nord et sud, ce qui permit au Logone-Birni dans le sud de maintenir un certain degré d'autonomie sous son chef traditionnel de premier degré. Le Logone-Birni fut alors divisé en petites provinces dirigées par des chefs de second degré.
Le royaume Mandara
Article détaillé : Royaume Mandara.Ce royaume s’étendait jusqu’au bassin de la Bénoué. Il connut son âge d'or aux XVIIIe et XIXe siècle. Ses guerres incessantes contre le royaume du Kanem-Bornou et contre les Fulanis eurent raison de lui.
Le royaume Bamoun
Article détaillé : Royaume Bamoun.Le royaume bamoun fut fondé à la fin du XVIe siècle par le prince Nchar et prit son essor sous le règne de Mboumbouo Mandù, à la fin du XVIIIe siècle, qui étendit son territoire par la force des armes. Il s'employa ensuite à consolider son pouvoir.
Son seizième roi, Njoya, intronisé en 1895, est resté célèbre pour l'alphabet composé d'idéogrammes qu'il a créé ainsi que pour la carte du pays qu'il avait fait établir. Converti à l'islam, il fut détrôné en 1923.
Le royaume Bamoun comptait 60 000 habitants au début du XXe siècle pour une superficie de 7700 km² environ et la capitale se situait à Foumban.
Les peuples des forêts
Chez les peuples de la forêt de la côte et du sud forestier (Bassa et Beti), les civilisations était organisées autour de villages dominés par les ainés des grandes familles et des responsables de confréries.
L'arrivée des premiers Européens
Dès le XVe siècle, des européens de toutes nationalités vinrent commercer au Cameroun. Ils créèrent des comptoirs commerciaux pour troquer de l’ivoire, du caoutchouc, ainsi que des esclaves contre de l’alcool, des produits manufacturés et de la poudre.
Les Sawa servaient d’intermédiaires entre les européens et les peuples de l'intérieur. Cette situation dura jusqu'en 1884.
- 1827 : Exploration britannique de la côte camerounaise et du Biafra
- 1845 : Début de l'évangélisation par la Baptist Missionary Society de Londres
- 1868 : Installation de négociants allemands
- 1884 : Les Doualas signent un traité d'assistance avec l'Allemagne, celle-ci proclame sa souveraineté sur le Kamerun
- 1890 : Installation de la Societas Apostolus Catholici (évangélisation)
Notes
- Extrait du discours du président de la république française Jacques Chirac le 15 juin 2004 au palais des congrès lors de sa visite au Cameroun
Voir aussi
Liens internes
Bibliographie
- Jean-Paul Ossah Mvondo, Le Cameroun précolonial entre le XVe et le XIXe siècles, AMA-CENC, Yaoundé, 2006 (2e édition), 243 p. (ISBN 9956-467-00-6)
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