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Hillbilly
Hillbilly est un stéréotype sociologique appliqué originellement à certains habitants américains des Appalaches. Ce terme a toutefois été élargi pour désigner toute population ou tout citoyen fortement inculte et grossièrement attaché à ses pénates, vivant le plus souvent dans des remorques rurales avec de nombreux enfants. C'est à peu près l'équivalent du français « péquenaud ». Dans le folklore américain, on peut citer comme exemples The Beverly Hillbillies et Cletus Spuckler.
Sommaire
Origines
Les origines du terme sont obscures. Selon Anthony Harkins dans Hillbilly: A Cultural History of an American Icon, le terme est apparu pour la première fois sous forme écrite dans un article du New York Journal en 1900, avec la définition suivante : « un Hill-Billie est un citoyen libre et sans entraves de l'Alabama, vivant dans les collines, sans ressources, s'habillant comme il peut, parlant comme il lui plait, buvant du whiskey quand il en a et tirant de son revolver quand l'envie lui prend. »
La région des Appalaches était déjà fortement colonisée dans les années 1700 par les immigrants écossais-irlandais, dont la majorité provenaient des basses terres d'Écosse. Harkins croit que la théorie la plus crédible quant à l'origine du terme est qu'il dérive de deux expressions écossaises, "hill-folk" et "billie" qui était un synonyme de « type », ou d'« individu ».
Harkins suppose que l'emploi du terme en dehors des Appalaches a commencé après la Guerre civile américaine, quand la région des Appalaches a été de plus en plus délaissée par les changements technologiques et sociaux affectant le reste du pays. Avant le guerre, les Appalaches n'étaient pas très différentes des autres régions rurales du pays, mais après, la frontière se déplaçant vers l'ouest, la région des Appalaches a gardé ses caractéristiques de région frontière, et sa population en vint à être considérée comme arriérée, encline à la violence et dont l'isolation favorise la consanguinité. Alimenté par de récentes histoires de querelles de montagnards, comme celle des Hatfield-McCoy dans les années 1880, le stéréotype du hillbilly s'est développé au tournant du siècle.
Le stéréotype classique du hillbilly - famille nombreuse, pauvre, ignorante et querelleuse groupée autour de son alambic clandestin - a trouvé sa forme actuelle durant la Grande Dépression, quand beaucoup de montagnards ont laissé leur maison pour trouver de l'emploi dans d'autres régions du pays. C'est au cours de cette période que des bandes dessinées comme Lil' Abner, et des films comme Les Raisins de la colère, ont fait du hillbilly un stéréotype américain usuel.
Le développement du réseau autoroutier et de la télévision ont rapproché beaucoup de communautés isolées de la culture centrale américaine durant les années 1950 et 1960. Internet continue aujourd'hui cette intégration, mais il reste beaucoup de communautés aux modes de vie traditionnels dans la région des Appalaches.
Une autre hypothèse veut que le terme vienne des immigrés germaniques qui se sont installés dans les montagnes des Appalaches et ont été appelés Wilhelm (forme germanique de William), un nom commun pendant cette période chez ces immigrants. Le terme se simplifiant en Willy, puis en Bill ou Billy, autre abréviation de William. « Hillbillies » signifierai donc les « Bill qui vivent dans les collines ».
Musique
« Hillbilly », ou « Hillbilly boogie », est également le terme par lequel on désignait aux Etats-Unis la musique traditionnelle des Blancs, notamment dans le magazine Billboard, par opposition au Rhythm and blues, la musique des Noirs, avant d'être remplacé par l'expression « country and western » ou country music à partir de 1949.
Le terme hillbilly, quand on s’y réfère au style musical, signifie une forme antérieure de la musique country, c’est-à-dire le style qui précédait celle-ci.
Après la Première Guerre mondiale alors que des millions de gens migraient des zones rurales aux centres urbains tels que New York, Chicago, Détroit et Atlanta, ils ont amené avec eux un son musical qui semblait étranger pour les habitants des grands centres.
Le terme signifie non seulement les gens du Sud profond un peu arriérés (anciens immigrants des îles britanniques) mais aussi ceux qui jouaient et écoutaient cette musique (dite en soi hillbilly ou aussi « old-time music » ).
Les race records et les hillbilly records servaient de classification et de publicité pour de la musique du sud. Tout simplement : race records était une musique par les Afro-Américains pour les Afro-Américains et le hillbilly était une musique par les Blancs du Sud pour les Blancs du Sud.
La musique provient des traditions folks (chansons, ballades, musique de danses) de ces anciens immigrants. Ces gens n’étaient guère à l’abri par contre des influences du ménestrel, du vaudeville, du Tin Pan Alley, des cirques et du medecine show. Les influences provenaient de partout, tant qu’ils étaient à l’origine de ces anciennes traditions.
Le premier artiste à être qualifié de style hillbilly fut Fiddlin’ John Carson (du Nord de la Georgie), enregistré par Okeh Records en 1923, mais le terme hillbilly fut utilisé pour la première fois en 1925 lorsque Ralph Peer, producteur de disques pour cette même compagnie aurait nommé le groupe de Al Hopkins les Hillbillies.
Certains des gens qui obtenaient des contrats music-hall pour ce style de musique ont fait leurs débuts à des tournois de violons tels les tournois annuels de l’Atlanta ou bien encore les bals rétro de Henry Ford (qui cherchait réintroduire des anciennes danses dites rétro)
Éventuellement on diffusait à la radio des programmes de violons rétro et sous peu ces programmes invitaient des joueurs non rétro (tels de banjo, des chanteurs et des violonistes dans des orchestres à cordes) pour venir donner des performances. Mais par 1928, par exemple à WSM au Tennessee, on ne jouait plus de style rétro.
D’ailleurs la radio est devenue essentielle pour l’accroît de la popularité de ce style de musique. En 1922 il y avait 89 stations dans le Sud, dont le WSB à Atlanta qui était la première à jouer régulièrement des programmes d’artistes dits country de façon régulière.
Avec la médiatisation du cowboy chantant il est possible d’observer l’éloignement des anciennes racines du country et le développement de la country moderne, connu comme la musique country et western, qui est devenu très populaire après la Deuxième Guerre mondiale.
Depuis 1960, l’utilisation du terme pour qualifier la musique désigne plutôt un style qui précède la Deuxième Guerre mondiale dont le son est très rural ou folk.
Construction médiatique du hillbilly
Le personnage du hillbilly était à l’origine une construction médiatique (provenant aussi loin que Hollywood). Ce personnage était une caricature des gens habitant le Sud et les Montagnes.
Par exemple, une émission populaire à Atlanta, Grand Ole Opry, gérée par un dénommée George Hay, visait une certaine simplicité (thématique et musicale) selon lui. Il cherchait à promouvoir des amateurs, surtout d’une même famille, qui étaient libres de jouer ce qu’ils voulaient de leur répertoire hillbilly.
Par contre, selon Richard A. Peterson, Hay aurait promu une certaine fausseté, car la majorité des gens sur l’émission ne venait véritablement pas de la campagne mais plutôt de la ville et ne faisait donc pas l’image du pauvre de la campagne. En effet certains « amateurs » étaient des professionnels en tournées avec le music-hall passant par Nashville et parfois Hay changeait le nom de certains groupes afin d’obtenir cette image du campagnard ou bien pequenaud.
Le même genre d’histoire s’est produit à Los Angeles avec Glen Rice qui avait convaincu son audience que ses Beverly Hill Billies étaient des gens qui vivaient dans les montagnes, n’ayant eu aucun contact avec la civilisation depuis une centaine d’années mais qui étaient aussi de formidables musiciens ; ils provenaient vraiment de la ville et savaient jouer tout plein de musique (même le jazz par exemple).
Styles (variations) et portée
Western Swing
Ce style s’est développé durant les années 1920 au Texas. Il provient des groupes de violons et de guitares qui jouaient aux danses de granges. Ils ont adoptés certaines caractéristiques de la musique afro-américaine, dont le blues (blues à douze mesures et des notes blues) et le jazz (rythme syncopé, des instruments tels le saxophone ainsi que des pratiques d’improvisation). Ils se servaient de la batterie (une pratique inhabituelle chez la musique country de l’époque car les gens y associaient la culture noire.)
Bob Willis, qui jouait avec les Texas Playboys, était connu comme le roi du western swing.
Hillbilly boogie
Ce style est apparu durant les années 1940 et est celui qui est plus orienté vers le rock. Il provient d’une combinaison de musique country et du boogie-woogie des Afro-Américains.
Le hillbilly boogie ainsi que le western swing ont eu de grandes influences sur le développement du rock and roll, surtout à travers la musique de Bill Haley qui a beaucoup imité le hillbilly boogie. Ce genre a aussi influencé le rockabilly, spécialement le style de piano de Jerry Lee Lewis.
Bluegrass
Le groupe qui jouait du bluegrass était influencé par les groupes à cordes (soit la guitare ou le banjo et le violon) qui jouaient aux danses de grange des années 1920.
Un groupe typique de bluegrass est typiquement composé de quatre à sept musiciens. Le rythme est joué par la guitare et la basse à cordes. Les instruments de mélodie sont le banjo à cinq cordes et soit le violon, la mandoline, le dobro ou bien une autre guitare. Encore une fois la présence de la batterie est très rare. Le tempo est habituellement rapide.
Une voix principale chantait la mélodie et au-delà de celle-ci était une voix plus aiguë et en dessous celle-ci était une harmonie.
Ce style fut important dans le développement des groupes de rock folk, de rock country, de rock du sud.
Honky-tonk
Un honky-tonk était une taverne ou un bar qui se situait en périphérie des zones dites sèches (qui n’avaient pas accès à de l’alcool). C’était donc un lieu où les choses brassaient un peu plus et donc dû au volume intense du bruit il fallait amplifier les instruments. L’amplification des instruments tels la guitare, la basse et la batterie a influencé le rockabilly des années mi-1950.
La musique honky-tonk a un rythme très stable sur lequel on peut danser. Les pianistes jouaient avec un style boogie-woogie, surtout dans la basse. Les thèmes incluaient la dépression, la perte d’emploi ou l’abandon d’un amant infidèle.
Hank Williams le père était un compositeur populaire du honky-tonk.
Bibliographie
- CHARLTON, Katherine. Rock Music Styles : a history. Dubuque, Iowa, Wm. C. Brown Publishers, 1990, 288 p.
- Bill C. Malone et Ronnie Pugh: 'Hillbilly music', Grove Music Online ed. L. Macy (Accédé [12 avril 2008]), http://www.grovemusic.com.proxy.bib.uottawa.ca
- PETERSON, Richard A., La fabrication de l’authenticité. Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 93, juin 1992, p. 3-20, http://www.persee.fr.proxy.bib.uottawa.ca/showZoomedPage.do?zoom=75&urn=arss_0335-5322_1992_num_93_1_3014&pageId=arss_0335-5322_1992_num_93_1_T1_0015_0000
- STARR, Larry et WATERMAN, Christopher. American Popular Music. From Minstrelsy to MP3. New York et Oxford, Oxford University Press, 2e edition, 2007, 515 p.
Voir aussi
- Portail de la sociologie
- Portail de la musique country
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