- Henri Terrasson de Fougeres
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Henri Terrasson de Fougères
Jean Henri Terrasson de Fougères est issu d'une ancienne famille de Langogne (Lozère), probablement originaire de Lyon[1], établie au Teil (Ardèche) vers 1780, à la suite du général de Jovyac, en la personne de son arrière-grand-père, François Terrasson de Fougères (1750-1832). Ce dernier, lieutenant au régiment des grenadiers royaux du Lyonnais, titulaire de la Décoration du Lys sous la Restauration, fut maire de la ville du Teil (Le Teil d'Ardèche) durant près de vingt-deux ans, entre 1792 et 1816.
Fils de Henri Paul Terrasson de Fougères, conservateur des Hypothèques, et de Zoé Lucrèce Pascal, Henri Terrasson de Fougères naquit à Beaucaire (Gard) le 20 février 1881, où son père se trouvait alors en poste. Élève de l'École coloniale, il en sortit avec un rang qui lui permit d'être nommé au grade d'administrateur des colonies. Il partit presque immédiatement pour l'Afrique Occidentale Française où devait se dérouler le reste de sa carrière. Passionné d'ethnologie, il y publia notamment, en 1905, une étude sur les moeurs matrimoniales des Avikam, en Côte d'Ivoire[2].
Entre 1920 et 1922, il était lieutenant-gouverneur du Haut-Sénégal-Niger[3]. Il s'y opposa en particulier aux méthodes préconisées par le gouverneur Merlin sur l’application de la circulaire de 1922 en matière de recensement de la population.
En mars 1920, puis du 21 août 1921 à 1924, il exerça par intérim le gouvernement du Soudan français, dont il fut nommé gouverneur général le 26 février 1924, fonction qu'il occupa jusqu'à sa mort, survenue accidentellement à Mâcon, le 5 mai 1931, lors d'un séjour en France. Il est inhumé en l'église N. D. des Anges de son village de Rochemaure (Ardèche), en la chapelle Sainte-Catherine, sépulture de sa famille. Officier de la Légion d'honneur, il était chevalier de l'ordre de l'Étoile noire et officier d'Académie.
Il avait épousé au consulat de France de Bizerte, le 19 mai 1927, Andrée Joséphine Amélie Marie Antoine (1898-1983), fille de Marc Silas Antoine, ancien élève de Saint-Cyr, général de brigade, commandeur de la Légion d'honneur, commandeur avec plaque de l'ordre de l'Étoile noire, grand officier du Nicham, décoré de la Croix de Guerre belge, et de Françoise Joséphine Boyet. Elle lui donna deux fils : Henri (1928-2001), commandant de la Marine marchande et Marc (1929-1998), ingénieur de l'École Polytechnique.
Henri Terrasson de Fougères fut un humaniste et un grand administrateur. En 1923 et 1924, il fit construire à Dakar l'École vétérinaire de l'AOF. La même année, il fit achever à Koulikoro la gare du chemin de fer du Dakar-Niger. Le 3 janvier 1924, alors qu'il était lieutenant-gouverneur par interim, il assistait à l'érection du monument commémoratif de Bamako Aux héros de l'Armée Noire. Le 30 mars 1925, il institua par décret un collège électoral indigène, dont le conseil d'administration du Soudan français comprit dès lors des représentants. En 1927, il construisit à Bamako une chaussée submersible permettant d'établir un point de franchissement du Niger.
Le souvenir du gouverneur Terrasson de Fougères est toujours présent en Afrique de l'ouest : une avenue d'Abidjan porte son nom et à Bamako (Mali), ville dont il fut l'un des deux véritables urbanistes[4] avec le gouverneur Edmond Louveau (1946-1952), subsiste un monument à sa mémoire. En cette même ville où il résida jusqu'à sa mort, au palais de Koulouba, un lycée commémorait son souvenir jusqu'en 1961, ayant succédé à l'"École professionnelle des Fils de Chefs" qu'il avait fait construire en 1923-1924 : "École Terrasson de Fougères" par décision n° 1134 du 10 juin 1931, "Collège classique Terrasson de Fougères" en 1946-1947, "Lycée Terrasson de Fougères" du 20 mai 1950 à 1961[5]. Cet établissement porte aujourd'hui le nom de "Lycée Askia Mohamed".
Références
- ↑ Cf. Florentin Benoît d'Entrevaux, Armorial du Vivarais, p. 466.
- ↑ Cf. notamment Grivot, Le cercle de Grand-Lahou, Bulletin de l'IFAN, tome IV, numéros 1 et 4, janvier et octobre 1942.
- ↑ Cf. ANS 22G-22G 60 (108) : Statistique de la population, 1922-1926.
- ↑ Attilio Gaudio, Le Mali, Paris, Édition Karthala, 1 volume in 4°, 1987.
- ↑ Raymond E. Gervais, État colonial et savoir démographique en Afrique Occidentale Française - 1904-1960, Montréal, Centre d'Étude sur les Régions en Développement, Université Mac-Gill.
Sources
- Florentin Benoît d'Entrevaux, Armorial du Vivarais, p. 466.
- Grivot, Le cercle de Grand-Lahou, Bulletin de l'IFAN, tome IV, numéros 1 et 4, janvier et octobre 1942.
- ANS 22G-22G 60 (108) : Statistique de la population, 1922-1926.
- Attilio Gaudio, Le Mali, Paris, Édition Karthala, 1 volume in 4°, 1987.
- Raymond E. Gervais, État colonial et savoir démographique en Afrique Occidentale Française - 1904-1960, Montréal, Centre d'Étude sur les Régions en Développement, Université Mac-Gill.
- Sébastien Philippe, Centenaire du palais de Koulouba, Bamako, 2006.
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