- Hellouin
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Herluin
Herluin, vulgairement nommé Hellouin, né en 994 à Brionne, mort le 26 août 1078, est un chevalier à la cour de Brionne et un bénédictin, fondateur de l’abbaye Notre-Dame du Bec.
Appartenant par sa naissance, suivant Mabillon, à la première noblesse de Normandie : Ansgot (mod. « Angot »), son père, était un conquérant viking danois, tandis que sa mère, Héloïse, était unie par des liens de parenté aux comtes de Flandre, Herluin fut élevé sous le toit de Gislebert, comte de Brionne.
Il se montra d’abord un vaillant soldat à qui le duc Robert lui-même accorda plus d’une marque d’estime. Plus tard, se trouvant mal payé de ses services par Gislebert, Herluin commença à prendre le métier des armes en dégoût. Un jour de 1034, au milieu d’une affreuse mêlée où il n’avait plus guère aucun espoir de salut, il fit le vœu de déposer le glaive, de quitter le siècle, et de revêtir l’habit des moines, s’il échappait à un aussi grand péril.
C’est pour remplir ce vœu que, peu de temps après, il se retira comme ermite pour s’installer dans un de ses domaines, autrefois nommé Burneville, et plus tard Bonneville.
Rapidement rejoint par plusieurs compagnons, il jeta les fondements d’un monastère. Alors âgé de quarante ans, il n’ignorait pas moins les lettres sacrées que les lettres profanes : cependant, comme sa piété était ardente, sa générosité exemplaire, Herbert, évêque de Lisieux, le reçut moine, et peu de temps après, en 1034, il le bénit abbé de Bonneville.
Bonneville était cependant un lieu d’un abord difficile, et manquant d’eau. Herluin et ses frères résolurent de le quitter, et, en l’année 1039, descendant la vallée du Bec pour aller s’établir à quelques milles plus loin, au confluent du Bec et de la Risle à Pont-Authou. La nouvelle église, où ils demeurent près de vingt ans, qui prit le nom de l’un de ces ruisseaux, fut consacrée le 24 février 1041. et autour d’elle s’éleva bientôt une des plus célèbres écoles abbatiales du Moyen Âge, où enseignèrent tour à tour, du temps même d’Herluin, Lanfranc et saint Anselme, archevêques futurs de Cantorbéry.
Le monastère connaît alors un essor important qui oblige les moines à se déplacer vers un emplacement beaucoup plus vaste. Cette fois, l’emplacement sera définitif et un village, qui porte son nom, se formera autour de l’abbaye : Le Bec-Hellouin, signifiant tout simplement « ruisseau d’Herluin ». Une seconde église y sera fondée.
De l’académie du Bec, sortirent le pape Alexandre II, Thibaut du Bec, archevêque de Cantorbéry, Guillaume, archevêque de Rouen, Guitmond, archevêque d’Aversa, le célèbre contradicteur de Bérenger, Arnost, Gundulf (en), Ernulf, évêques de Rochester, Turold de Bayeux, Yves de Chartres, Foulques de Beauvais, Gilbert Crispin, abbé de Westminster, etc.
On peut encore voir aujourd’hui d’Herluin dans l’actuelle église abbatiale, ancien réfectoire du XVIIIe siècle, qui a été préservé de la destruction, et même de la profanation, par la commune révolutionnaire elle-même, par respect pour le premier abbé du Bec. On conserve également quelques manuscrits écrits au Bec du temps de l’abbé Herluin.
Sa fête est le 26 août.
Sources
- Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale, t. 24, Paris, Firmin-Didot, 1858, p. 348-9.
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