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Hélène et les Garçons
Hélène et les Garçons Genre Sitcom Créateur(s) Jean-François Porry Pays d’origine France Chaîne d’origine TF1 Nombre de saisons 4 Nombre d’épisodes 280 Durée 26 minutes Diffusion d’origine 11 mai 1992 – 22 novembre 1994 Hélène et les Garçons est une série télévisée française en 280 épisodes de 26 minutes, créée par Jean-François Porry, produite par AB Productions et diffusée du 11 mai 1992 au 22 novembre 1994 sur TF1. Il s'agit d'un spin-off de Premiers Baisers, centré sur le personnage d'Hélène Girard, interprété dans les deux séries par l'actrice Hélène Rollès.
Sommaire
Synopsis
Cette sitcom met en scène les aventures, principalement sentimentales, d'un groupe d'étudiants, abordant des sujets récurrents tels que la musique, les flirts et les disputes et réconciliations entre les personnages.
Hélène Girard, la grande sœur de Justine (l'héroïne de Premiers Baisers), est entrée en deuxième année de sociologie à la fac de Paris-XIV. Elle vit dans la résidence universitaire, où elle partage une chambre avec deux de ses camarades d'amphithéâtre, Cathy et Johanna. Dans le premier épisode, les trois jeunes femmes rencontrent trois étudiants en lettres, musiciens à leurs heures perdues : Nicolas, Étienne et Christian. Rapidement, le courant passe entre eux et les couples se forment. Au fil des épisodes, ces couples se déferont et, éventuellement, se reformeront, au gré des rencontres, des tromperies et de l'arrivée de nouveaux venus dans leur bande d'amis.
Distribution
- Hélène Rollès : Hélène Girard
- Patrick Puydebat : Nicolas
- Rochelle Redfield : Johanna
- Sébastien Roch : Christian, dit « Cri-Cri d'amour »
- Cathy Andrieu : Cathy
- David Proux : Étienne
- Laly Meignan : Laly
- Sébastien Courivaud : Sébastien
- Laure Guibert : Bénédicte
- Philippe Vasseur : José
- Manuela Lopez : Adeline
- Nicolas Bikialo : Christophe
- Lynda Lacoste : Linda
- Olivier Sevestre : Olivier
- Karine Lollichon : Nathalie
- Laetitia Gabrielli : Rosy
- Caroline Hème: Taxi
- David Brécourt : Thomas Fava
- Éric Dietrich : Bruno
- Kanu Muringi : Kanu
Épisodes
Article détaillé : Liste des épisodes d'Hélène et les Garçons.La série est diffusée quotidiennement par TF1, en quatre « saisons »: du 11 mai 1992 au 26 juin 1992 (épisodes 1 à 28), du 7 septembre 1992 au 31 décembre 1992 (épisodes 29 à 97), du 20 mai 1993 au 10 septembre 1993 (épisodes 98 à 177) et du 5 juillet 1994 au 22 novembre 1994 (épisodes 178 à 278). Les deux derniers épisodes resteront longtemps inédits en France.
Commentaires
La série est dérivée de Premiers Baisers (Hélène étant à l'origine un des personnages secondaires de Premiers Baisers, dont l'héroïne est sa sœur cadette Justine), elle-même étant dérivée de Salut les Musclés. L'idée de cette série serait venue au producteur Jean-Luc Azoulay, alias Jean-François Porry, en constatant la grande popularité d'Hélène dans Premiers Baisers. Hélène et les Garçons a eu par la suite deux séries dérivées, réunissant la plupart de ses personnages importants: Le Miracle de l'amour et Les Vacances de l'amour (cette dernière série ayant pour particularité de ne pas être une sitcom, contrairement aux précédentes).
Comme pour les autres sitcoms d'AB Productions, les enregistrements d'Hélène et les Garçons se font à la chaîne, dans le but de produire environ un épisode par jour. Toutes ces sitcoms ont recours à des rires enregistrés en fond sonore (ou « rires en boîte ») lors des passages humoristiques.
Critiques
Dès son apparition à l'écran, Hélène et les Garçons est la cible de violentes critiques dans la presse.
Les principales critiques concernent la représentation, jugée irréaliste, que la sitcom fait de la vie d'étudiants. En effet, au cours des 280 épisodes de la série, les personnages ne sont jamais filmés en cours[1] et on les voit assez peu réviser leurs examens. Plutôt que d'étudier, les filles préfèrent se retrouver dans la salle de gymnastique, ou encore rendre visite aux garçons dans le garage où ces derniers répètent leurs morceaux. Par ailleurs, ces étudiants ne semblent connaître aucun problème d'argent : ils n'ont pas besoin de travailler pour payer leurs études ou leur loyer et passent leur vie à boire des jus de fruits à la « cafèt' » ou en discothèque sans jamais régler leurs verres. Ainsi, un journaliste de Globe Hebdo écrira : « Tout comme Dallas fit croire aux Albanais que l'Occident c'était les filles et les bagnoles, Hélène fait croire aux recalés de la réussite scolaire que l'université ce sont les filles (ou les garçons) et la cafétéria »[2].
Les critiques reprochent également à la série de mettre en scène un univers mièvre et aseptisé, qui ne reflèterait ni la réalité sociale ni la complexité des rapports humains. Les personnages sont jugés caricaturaux et très lisses, à l'image de l'héroïne, la bonne copine gentille qui ne s'écarte jamais du droit chemin. Aucun d'entre eux ne fume ni ne boit. Tous les personnages principaux sont blancs et il n'y a presque aucun métissage. Selon la revue Les Lettres françaises, les protagonistes de la série « vont tout droit vers la réussite individuelle dans un monde sans guerre, sans parents emmerdeurs, sans drogue, sans sida, sans chômeurs, sans immigrés, sans profs, sans extérieurs, sans banlieue, sans voyages, sans avenir »[2].
La qualité des scénarii est mise en cause pour la répétition d'un même schéma sentimental pudibond, selon lequel « même à vingt ans passés, on se contente de flirter » (pour reprendre la formule de Télérama)[2]. Ainsi, les personnages n'évoquent que très rarement des relations sexuelles, qui ne sont d'ailleurs jamais montrées. En outre, le seul couple partageant une vie commune, José et Bénédicte, n'est jamais mis en scène à son domicile. Certains critiques estiment que la série défend une vision réactionnaire de la société, notamment en ce qui concerne les rapports hommes-femmes : « la ségrégation est de mise et les échanges sont d'une consternante pauvreté : chambres séparées, rencontres qui ne tournent qu'autour de l'amour, rôles traditionnels revendiqués jusqu'à la caricature... (...) les héros d'Hélène et les Garçons marchent à grands pas vers toutes les normalisations de l'âge adulte, mais avec une imagination lobotomisée » (Le Monde diplomatique)[2].
Le jeu des acteurs est également dénigré. La sociologue des médias Dominique Pasquier résume : « Les comédiens d'Hélène jouent le moins possible. Entendons par là qu'ils travaillent le style amateur comme d'autres comédiens travaillent leur professionnalisme »[3]. Des critiques similaires sont faites à propos des autres séries d'AB Productions qui envahissent l'antenne de TF1 les mois suivants (Le Miel et les Abeilles, Les Filles d'à côté, etc.), galvaudant l'image des sitcoms en général[4], avant la diffusion française de Friends.
Introduction de faits de société et censure
Conséquence possible des accusations d'« irréalisme » portées à l'égard de la série, des faits de société seront ultérieurement évoqués dans certaines intrigues, notamment sous l'impulsion de la scénariste Emmanuelle Mottaz. Ainsi, au fil des épisodes, Christian sombre dans l'alcool (épisodes 55/56), Johanna se rapproche d'une secte new age (épisodes 83/85), Laly est dépitée d'apprendre l'homosexualité d'un garçon qu'elle convoite (épisode 133), Linda tente de se suicider en avalant un tube de somnifères (épisode 147) puis fait une fausse couche (épisode 203), Thérèse est victime de harcèlement sexuel (épisode 155), Nathalie échappe à un viol collectif (épisode 188) puis craint d'avoir été contaminée par le sida après une relation non protégée avec Thomas Fava (épisode 208), Taxi souffre de kleptomanie (épisode 262)... Tant de rebondissements qui rapprochent plutôt la série d'un soap opera.
Le problème de la drogue sera quant à lui évoqué à deux reprises. Tout d'abord, dans les épisodes 105 à 109, Christian sombre au point d'être retrouvé dans le caniveau les bras pleins de traces de piqûres, avant de s'en sortir grâce au soutien de ses amis. Plus tard, lors d'une séance d'enregistrement avec le producteur Thomas Fava, Hélène est droguée à son insu, en mangeant un space cake. Pour ne pas risquer de voir l'image de son héroïne ternie, TF1 choisit de ne pas diffuser les épisodes évoquant cette mésaventure (du 228 au 233)[5], épisodes pourtant diffusés sur les télévisions suisse et belge.
Au cours des deux derniers épisodes de la série, le personnage de Taxi est victime d'une tentative de viol en sortant de discothèque. Les garçons décident alors de la venger en allant tabasser les coupables eux-mêmes[6]. La violence du propos incite TF1 à déprogrammer en dernière minute ces deux épisodes et à stopper la série à l'épisode 278.
Un phénomène de société
En France, la série est regardée chaque jour par 4 à 6 millions de téléspectateurs, soit jusqu'à 52% de parts de marché, et permet à TF1 de rajeunir son public. Certains épisodes sont suivis par 90% des filles et des femmes de 4 à 24 ans[7]. Hélène et les Garçons remplace ainsi avec succès le feuilleton Santa Barbara. La série est également diffusée en Belgique, en Suisse, en Espagne, en Norvège, en Russie et dans de nombreux pays de l'Est. Une version germanophone (pour la RTL+) et une version anglophone sont également un temps annoncées, avant d'être abandonnées, tout comme un projet de film.
Cette opposition entre des critiques virulentes et un succès indiscutable font d'Hélène et les Garçons un phénomène de société, présent en une de nombreux journaux à l'époque. En 1999, la sociologue Dominique Pasquier se penche sur le succès de la série, à partir de lettres écrites à ses acteurs.
Depuis la fin du Club Dorothée, la série a été rediffusée sans cesse en France, sur les chaînes du groupe AB (AB1 et NT1), mais aussi sur Filles TV ou NRJ 12. Dans chaque cas, les épisodes alors censurés par TF1 ont été intégrés à la série. Hélène et les Garçons a également été au centre d'un « buzz », courant 2008, quand les images de la bagarre du dernier épisode ont circulé sur internet sur la musique du titre Stress de Justice (dont le clip original mettait en scène la violence urbaine).
Un outil promotionnel pour AB Productions
Le succès de la série permet aussi à AB Productions d'assurer à moindre coût la promotion de sa filiale AB Disques. La chanson du générique (Pour l'amour d'un garçon), interprétée par Hélène Rollès elle-même, atteint la quatrième place du Top 50 en France et reste classée dix semaines dans les dix meilleures ventes, lançant ainsi la carrière de chanteuse d'Hélène, dont le premier album, sorti en 1989, n'avait pas connu le succès. De plus, à partir de Peut-être qu'en septembre, chaque nouveau single d'Hélène sert de générique de fin à la série (tout comme les chansons de Christophe Rippert dans Premiers Baisers ou celles de Mallaury Nataf dans Le Miel et les Abeilles).
Comme les personnages d'Hélène et les Garçons cherchent à percer dans le monde de la musique, certaines chansons sont même incluses dans la trame de la série. Ainsi, on voit Hélène enregistrer en studio le titre Peut-être qu'en septembre, dont Christian a signé le texte (évoquant ses sentiments à l'égard de Johanna quand elle l'a quitté) et Nicolas la musique, ou Pour l'amour d'un garçon, écrit par Nicolas pendant son service militaire. Généralement, c'est l'une de ces chansons qui illustre les scènes, constituées de flashbacks, où les personnages repensent au passé. Plus tard, Adeline écrit les paroles d'un titre des garçons, qu'elle interprète avec eux sur scène (Parce que c'était écrit comme ça, qui lance au même moment la carrière musicale de l'actrice Manuela Lopez).
Enfin, pour surfer sur la popularité du personnage de « Cri-Cri d'amour », le producteur Jean-Luc Azoulay fait enregistrer un album à l'acteur Sébastien Roch, Silences, dont le premier extrait, Au bar de Jess, reste 16 semaines au Top 50[8].
Notes
- ↑ Notez l'absence des salles de cours parmi les lieux récurrents de la série.
- ↑ a , b , c et d Critiques répertoriées dans l'ouvrage de Dominique Pasquier, La Culture des sentiments, l'expérience télévisuelle des adolescents, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, p.4-5.
- ↑ Dominique Pasquier, La Culture des sentiments, l'expérience télévisuelle des adolescents, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, p.72.
- ↑ Ainsi, un article de L'Expansion consacré à Hélène et les Garçons, datant du 21 octobre 1993, donne une définition inexacte et péjorative du terme sitcom: « feuilleton modeste par le coût et léger de ton, dont il n'est pas mortel de manquer un épisode ».
- ↑ Article de Télé Poche évoquant la censure de ces épisodes.
- ↑ Voir l'extrait vidéo.
- ↑ Hélène et son business sur l'Expansion.com, 21 octobre 1993.
- ↑ Les Charts.com
Voir aussi
Bibliographie
- Dominique Pasquier, La Culture des sentiments, l'expérience télévisuelle des adolescents, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 1999
Liens externes
- La page AnimeGuides
- (fr+en) Hélène et les Garçons sur l’Internet Movie Database
- (fr) Site français le plus complet sur la série
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