- Harfang des neiges
-
« Harfang » redirige ici. Pour les autres significations, voir Harfang (homonymie).
Harfang des neiges Bubo scandiacus Classification (COI) Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Aves Ordre Strigiformes Famille Strigidae Genre Bubo Nom binominal Bubo scandiacus
(Linnaeus, 1758)Synonymes Nyctea scandiaca (Linnaeus, 1758) Répartition géographique / habitat d'été & aire de reproduction
/ habitat d'hiverStatut de conservation UICN :
D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsLe harfang des neiges (Bubo scandiacus) est une espèce d'oiseau de la famille des strigidés. Il est aussi appelée ookpik par les Inuits. Il est l'emblème aviaire du Québec. En Europe, on l'appelait Chouette Harfang, mais en Amérique du Nord on le considère comme un hibou, car il possède des petites plumes sur sa tête, appelé aigrettes. Elle ne sont pas visibles car elles sont très petites et repliées sur sa tête.
Sommaire
Dénomination
- Décrite sous le nom de Bubos scandiacus par Carl von Linné en 1758[1].
Synonymie
Nom vernaculaire
- Chouette harfang
- Harfang des neiges
Morphologie
Ce grand oiseau blanc aux yeux jaunes est très reconnaissable. Le mâle est d'un blanc pur alors que la femelle et les jeunes sont légèrement tachés ou barrés de brun. Leur plumage blanchit avec l'âge, les mâles pouvant alors devenir d'un blanc immaculé. Les mâles sont en général plus petits que les femelles. Leur envergure est de 170 à 177 cm pour les femelles adultes et de 160 à 170 cm pour les mâles adultes. Leur poids varie de 1 à 2,5 kg.
Le harfang est un très grand oiseau, pouvant atteindre jusqu'à 70 cm de longueur. Ses yeux sont très grands proportionnellement à sa taille : en effet, ils ont environ la même taille que ceux d'un homme. Ils sont d'une couleur jaune et disposés vers l'avant. Ils sont de plus fixes, ce qui oblige le harfang à devoir souvent tourner sa large tête aplatie pour pouvoir regarder autour de lui (il peut la tourner d'un angle de 270 °).
Répartition et mode de vie
Le milieu naturel du harfang est le Grand Nord : la toundra arctique. On le retrouve dans 6 provinces et territoires au Canada, soit le Territoire du Yukon, les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut, le Manitoba, le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador[1]. Au Québec, c'est dans la partie la plus septentrionale qu'on le retrouve souvent. Pendant les années de disette, le harfang ne se reproduit pas et peut s'installer plus au sud (jusqu'au nord des États-Unis). Ce phénomène, dont les origines restent encore mal comprises, se reproduit tous les 4 ou 5 ans environ. Il semble être lié aux variations de l'abondance des populations de petits mammifères, notamment du lemming, sa principale source d'alimentation. Cependant il se nourrit également de lièvres, de poissons et d'oiseaux : sa vue perçante de nuit comme de jour fait de lui un excellent chasseur, mais contrairement à la plupart des autres chouettes et hiboux, le harfang chasse plutôt de jour.
Le harfang se reproduit vers février-mars. La femelle pond entre 3 et 14 œufs, à raison d'un œuf environ tous les deux jours, mais la moyenne est plutôt entre 5 et 9 œufs par couvée. La couvaison commence immédiatement, si bien que dans le nid peuvent se trouver des oisillons d'un âge et d'une taille très différents. L'incubation dure environ 33 à 37 jours et les œufs éclosent environ 48 heures plus tard. Durant toute cette période, le rôle du mâle est de protéger le nid et d'apporter la nourriture à la femelle qui nourrit les oisillons. Les jeunes commencent à voler après 50 jours et 10 jours plus tard, ils sont capables de capturer seuls leurs proies. Il faut à chaque petit 5 repas par jour pour passer de 45 grammes à 1,4 kg. Neuf petits consomment en un mois jusqu'à 1 300 petits rongeurs, des lemmings : autant que chaque parent en un an.
Dans la chaîne alimentaire de la toundra, le harfang occupe avec le renard la place la plus élevée : celle du prédateur. Cependant, dans ce système vivant très simplifié, ces carnivores spécialisés sont aussi très vulnérables ; très efficaces lorsque les lemmings sont abondants, ils sont voués à la famine ou à l'exil quand se raréfie ce gibier qui constitue l'essentiel de leur menu. Si le père harfang disparaît pendant la période de croissance des jeunes, jamais la mère ne pourra les alimenter seule.
Ce qui frappe chez les rapaces nocturnes, c'est d'abord leur vol silencieux, dû aux soies très douces dont sont garnies les barbules de leurs plumes. Cette adaptation leur permet de surprendre leurs proies. Le harfang possède une excellente vision diurne et nocturne qui lui permet de déceler des mouvements à 1 km de distance. En outre, son ouïe est extrêmement développée.
La longévité d'un harfang est d'environ neuf ans en milieu naturel et peut aller jusqu'à 32 ans en captivité.
Il peut maintenir la température de son corps entre 38 et 40 °C, même lorsque la température de l’air atteint -50 °C.
Préhistoire
Il y a 14000-15000 ans environ (calBP), la chouette harfang vivait en France. Les fouilles archéologiques de plusieurs gisements (par exemple grotte de Bois Ragot à Gouex dans la Vienne) situés dans la plaine d'Aquitaine et datant de la fin des temps glaciaires (Bølling), ont livré des ossements de ce rapace. L'analyse de ces vestiges par les archéozoologues indique que les chasseurs-cueilleurs magdaléniens ont capturé cet oiseau et ont exploité la viande, les ossements et vraisemblablement les plumes de ce rapace.
Protection
La Harfang des neiges bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Elle est inscrite à l'annexe I de la directive Oiseaux de l'Union européenne[3]. Il est donc interdit de la détruire, la mutiler, la capturer ou l'enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l'utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l'acheter.
Taxonomie
Cette espèce a longtemps été classée sous le nom de Nyctea scandiaca (Linnaeus, 1758) avant d'être reclassée dans le genre Bubo en 1999. Classiquement, cette espèce était considérée comme le seul représentant d'un genre particulier Nyctea (Nyctea scandiaca) mais les analyses de phylogénie moléculaire montrent qu'elle est très proche des hiboux du genre Bubo[4].
Références taxonomiques
- Référence Alan P. Peterson : Bubo scandiacus dans Strigiformes (en)
- Référence Avibase : Nyctea scandiaca (+répartition) (fr+en)
- Référence ITIS : Nyctea scandiaca (Linnaeus, 1758) Non Valide (fr) ( (en))
- Référence ITIS : Bubo scandiacus (Linnaeus, 1758) (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Nyctea scandiaca (en)
- Référence NCBI : Nyctea scandiaca (en)
- Référence UICN : espèce Nyctea scandiaca (Linnaeus, 1758) (en)
- Référence CITES : espèce Nyctea scandiaca (Linnaeus, 1758) (+ répartition) (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
Voir aussi
- Le harfang des neiges est l'emblème aviaire officiel du Québec (Canada) depuis 1987. Il symbolise la blancheur des hivers québécois.
- Hedwige, le hibou de Harry Potter, est un harfang. Le succès de la série pose problème, car beaucoup de fans voudraient se procurer des oiseaux au mépris de la conservation de l'espèce.
- Harfang est enfin un super-héros canadien de la Division Alpha dans l'univers des comics Marvel.
- Dans le livre de la série Yakari intitulé L'Oiseau des neiges, Yakari rencontre une harfang des neiges dans la toundra.
- Dans le roman Les Indes noires de Jules Verne, l'oiseau de Silfax est un harfang.
Liens externes
- (fr) Le harfang des neiges
- (fr)Chouette harfang dans Faune et flore du pays
- (fr)Gouvernement du Québec Emblèmes du Québec - Harfang des neiges
Références
- Harfang des neiges » sur COSEPAC, 2009. Consulté le 12 avril 2010 Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), «
- Bubo scandiaca » sur iucnredlist.org, UICN, 2009. Consulté le 12 avril 2010 International Union for Conservation of Nature and Natural Resources (UICN, «
- Le statut juridique des oiseaux sauvages en France, Ligue pour la protection des oiseaux
- (en) Wink, M. & Heidrich, P., 1999. Molecular evolution and systematics of the owls (Strigiformes). Pages 39-57 in Owls: A guide to owls of the World. Yale University Press, New Have, Connecticut.
Catégories :- Statut UICN Préoccupation mineure
- Strigidae
- Symbole du Québec
Wikimedia Foundation. 2010.