- Hadda
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Hadda est un site archéologique gréco-bouddhiste situé dans l’ancienne région du Gandhara, à l’intérieur de la passe de Khyber, 10 km au sud de Jalalabad, dans l’est de l’actuel Afghanistan.
Sommaire
Contexte
Un grand nombre de sculptures gréco-bouddhistes (environ 23 000) en argile ou en plâtre furent excavées à Hadda dans les années 1930 et les années 1970. Elles combinent des éléments du bouddhisme et de l’hellénisme, dans un style hellénistique presque parfait.
Bien que le style lui-même soit typique de l’hellénistique du IIe ou du Ier siècle av. J.‑C., les sculptures de Hadda sont habituellement datées, avec quelque incertitude, du Ier siècle apr. J.-C. ou plus tard. Ce décalage peut s’expliquer par la conservation des styles hellénistiques tardifs pendant quelques siècles dans cette région du monde, ou peuvent indiquer que les dates réelles sont les plus anciennes.
Vu l’antiquité de ces sculptures et un raffinement technique indiquant que les artistes étaient totalement au courant de tous les aspects de la sculpture grecque, il a été suggéré que des communautés grecques étaient directement impliquées dans ces réalisations, et que "la région pourrait être le berceau de la sculpture bouddhiste naissante dans le style indo-grec" (Boardman).
Le style d’un grand nombre d’œuvres de Hadda est hautement hellénistique, et peut être comparé, par exemple, aux sculptures que l’on trouve au Temple d'Apollon Epicourios de Bassae, en Grèce.
Œuvres d’art
Un groupe sculptural excavé sur le site de Tapa-i-Shotor à Hadda représente un Bouddha entouré, dans un style parfaitement hellénistique : Le Bouddha avec Héraclès/Vajrapani (détail de gauche) et Tyché/Hariti (détail de droite) peut être "une sculpture bouddhiste naissante en style indo-grec" (Boardman). Héraclès a encore sa peau de lion sur l’épaule gauche, bien que sa massue ait été remplacée par le vajra (foudre) de Vajrapani. Tyché tient une corne d'abondance classique[1]. La seule adaptation de l’iconographie grecque est qu’Héraclès tient le vajra (foudre) de Vajrapani et non sa massue habituelle.
D’autres assistants du Bouddha qui ont été excavés présentent des styles hellénistiques maniéristes, comme le "Génie aux Fleurs", aujourd’hui au Musée Guimet de Paris. (Voir image: [2]).
Écrits bouddhistes
On pense que les plus anciens manuscrits bouddhistes survivants -en fait, les plus anciens manuscrits indiens survivants en général- ont été retrouvés autour de Hadda. Datant probablement des alentours du Ier siècle, ils ont été écrits en langue gandhari et en alphabet kharosthi sur de l’écorce, et ont été déterrés dans un pot en argile portant une inscription dans la même langue. Elles font partie du canon, perdu depuis longtemps, de la secte Sarvastivadin qui domina le Gandhara et contribua activement à l’extension du bouddhisme en Asie centrale et orientale. Les manuscrits sont aujourd’hui en possession de la British Library.
Destruction
Hadda aurait été presque entièrement détruit lors des combats pendant la guerre civile en Afghanistan.
Galerie
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Vêtements grecs, amphores, vin et musique, Hadda, Ier siècle.
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Portraits de Hadda, IIIe siècle.
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Le dieu grec Atlas, soutenant un monument bouddhiste, Hadda.
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Bouddha polychrome de Hadda, IIe siècle.
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Jeune femme de Hadda, IIIe-IVe siècle.
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Une sculpture de Hadda, IIIe siècle
Voir aussi
Références
- [1] Voir l’image:
Bibliographie
(en:) "The Diffusion of Classical Art in Antiquity" de John Boardman (ISBN 0-691-03680-2)
Liens externes
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