- Gérard III de Gourdon
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Géraud III de Gourdon
Géraud ou Gérard III de Gourdon est né 1068, dans le Quercy et est mort en 1112[1]. Il semble ne pas être enterré dans l'église de Saint-Martin-Labouval, fondée par son fils et où celui-ci fait la sépulture de sa descendance.
Géraud III est l’un des premiers sires de Gourdon, princes en Quercy, les premiers[2]. Il fait partie de la branche aînée, dite de Saint-Cirq, implantée sur le Causse central et dans la vallée du Lot. Gourdon part fin octobre 1096 à la croisade dans l'armée du comte de Toulouse Raymond de Saint-Gilles, à la tête d'un certain nombre de ses milites et clientes. En 1108, il repart à la croisade avec Bertrand de Tripoli, fils du comte de Toulouse. Il fait de nombreux dons avant de partir qui nous permettent d’un peu mieux le connaître. Ce seigneur a son nom et les armes de sa famille, qui figurent dans la cinquième des salles des croisades du château de Versailles, celle des chefs des différentes croisades, la Grande Salle[3].
Sommaire
Biographie
Sa famille
Le site de Gourdon devient au Moyen Âge un castrum, bâti sur un éperon, avec un château fort et des remparts circulaires. Les seigneurs de Gourdon sont mentionnés pour la première fois au IXe siècle. Par le jeu des alliances, il se retrouvent rapidement comme les Turenne en haut de la pyramide des seigneurs du Quercy après les comtes de Toulouse[4]. Huit familles de seigneurs résident dans leur château en 1108.
- Le premier acte dans lequel il soit parlé de Gourdon nous apprend que le seigneur du lieu d’origine wisigothe[5] se nomme Odolric. Il est peut-être la souche de la famille féodale de ce nom[6], car c'est lui qui couronne la plate-forme du rocher d'un château-fort, ceint de bastions et flanqué de quatre tours[7]. Odolric de Gourdon fait don de l'église de Payrignac vers 836 à l'abbé du manastère de Sarlat[8].
- (hyp) On rattache ces seigneurs à une souche de grands propriétaires et dignitaires de l’Église de Cahors et probablement à saint Gausbert, évêque de Cahors (892-906 ou 908)[2]. Europäisch Stammtafeln, sans le relier, nous parle, d'un Oldoric, vicomte de Saint-Cirq, en 924, mariée à une Fareldis de Turenne, fils de Robert de Turenne et peut-être Rotrude de Quercy[9].
- Sans nous attarder à d'autres origines incertaines des Gourdon, nous partirons du testament bien connu de Raymond, comte de Rouergue, en 961. Aymeric, coseigneur de Gourdon, seigneur de Castelnau-Montratier, reçoit le castellum et les alleux du Gourdonnais et de Saint-Amarand, comme legs de Raymond II, dans son testament en 961[10]. Ce comte de Rouergue, marié à Berthe d'Arles, fille de Boson d'Arles, comte d'Arles était-il son parent ? Gourdon et Saint-Amarand ne sont en rien des arrière-fiefs que l'on donne à un proche serviteur.
- Géraud Ier de Gourdon est cité dans le testament de Raymond II de Rouergue, en 961 (sans doute jeune enfant). Il reçoit la baronnie d'Orgueil en héritage, au début du XIe siècle. Les Orgueil seront une branche détachée de la maison de Gourdon[11]. Gausbert de Gourdon, évêque de Cahors (990-1004)[12], est certainement un parent de sa génération.
- Guillaume III de Toulouse, dit Taillefer, (975-1037), qui est aussi comte du Quercy de 978 à 1037 imagina de vendre son abbaye Saint-Pierre de Moissac à Gausbert de Gourdon et Castelnau. La vente, passée par acte authentique, est conclue moyennant le prix de trente mille sous. Grâce à ce marché simoniaque, l'abbaye se retrouve donc avoir deux tyrans au lieu d'un. Maîtres de l'élection, le comte de Toulouse et Gausbert font tomber le bâton abbatial aux mains d'une de leurs créatures, Étienne, futur complice de leurs déprédations. Le premier acte de celui-ci est de confirmer par une investiture solennelle, l'abbatiat militaire à Gausbert de Gourdon, qui se dit abbé-chevalier de l’abbaye. Malgré les tentatives de Saint Odilon, il faut attendre 1053, pour que Pons, fils et successeur de Guillaume III de Toulouse, change d’attitude en présence de l'abbé-chevalier Gausbert et des principaux seigneurs du pays[13]. De la même génération, Géraud de Gourdon est évêque de Périgueux (vers 1037-1059).
- Aymeric II de Gourdon, attesté en 1055. Enbolena, sa femme crée en 1095 une abbaye de bénédictins à Fongauffier, au pied du château de Belvès. Cette abbaye est placé sous la dépendance de Saint-Géraud d'Aurillac et possédera deux prieurés en Quercy, sur les terres des Gourdon[14].
- Géraud de Gourdon est évêque de Cahors de 1068 à 1074[15]. Il ne faut le confondre avec Géraud de Cardaillac, mort en 1112.
Un des croisés
Géraud II est l’un des premiers sires de Gourdon, princes en Quercy, les premiers[2]. Il fait partie de la branche aînée, dite de Saint-Cirq, implantée sur le Causse central et dans la vallée du Lot.
Gourdon part fin octobre 1096 à la croisade dans l'armée du comte de Toulouse Raymond de Saint-Gilles, à la tête d'un certain nombre de ses milites et clientes. Il part avec le vicomte Raymond Ier de Turenne, père de sa future belle-fille, Raymond d'Espere et plusieurs chevaliers des maisons de Beduer, Cabrerets, Cardaillac, Castelnau-Bretenoux, Castelnau-Montratier, Montpezat, Luzech, Pestillac, Saint-Cirq-Lapopie et Thémines. Ces derniers résident dans le château des Gourdon. Géraud de Gourdon engage, pour soutenir cette guerre, une partie de ses domaines, ses châteaux..[16]..
En 1108, il repart à la croisade avec Bertrand de Tripoli, fils du comte de Toulouse. Il fait de nombreux dons avant de partir qui nous permettent d’un peu mieux le connaître. Robert d’Auberoches apparaît encore parmi les familiers les plus proches de Géraud de Gourdon, lors de la cérémonie testamentaire organisée par ce puissant sire avant son départ[17]. Nous avons aussi les Domme. Cette famille est très liée aux Gourdon : en 1108, Bernard de Dome est témoin au testament de Géraud de Gourdon partant pour la croisade en Terre sainte..[18].. Autre proche présent, Borel de Gauléjac, Arnaud et Gausbert de Pestilhac[2].
Géraud de Gourdon fait un leg à l'abbaye de Sarlat, un autre aux chanoines du Vigan. Il fait donation à l’église de Cahors de ses divers biens dans la paroisse Sancti Francoleni - Francoulès - avec l’église et la juridiction de ce lieu[2].
Bertrand, comte de Toulouse part en Palestine et amène avec lui : Géraud de Cardaillac, évêque de Cahors, Dieudonne de Barasc, seigneur de Beduer, Hugues de Castelnau-Bretenoux et Géraud. Ces croisés partent en 1109 par Pise. On ne sait pas s'ils sont revenus. Son frère, Gausbert de Gourdon, meurt en 1111 en Palestine.
Mariage et descendance
Géraud de Gourdon et une certaine Alpasie, vivante en 1108, ont deux enfants :
- Alpasie de Gourdon mariée au baron Maynard de Beynac (1115-1124). Ils sont les parents de :
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- Adhémar de Beynac , autre croisé célèbre[19].
- Aymeric III de Gourdon, époux d'Anne (ou Magne) de Turenne, fille de Raymond Ier de Turenne , qui est parmi les seigneurs les plus distingués du pays, qui vivaient vers le milieu du douzième siècle[20].
Notes et références
- ↑ Bulletin de la Société de l'histoire de France, Par Société de l'histoire de France, Publié par J. Renouard, 1844, p.103.
- ↑ a , b , c , d et e Château et territoire: limites et mouvances, Par Yves Guéna, Publié par Presses Univ. Franche-Comté, 1995, p.49.
- ↑ Bulletin de la Société de l'histoire de France, Par Société de l'histoire de France, Publié par J. Renouard, 1844.
- ↑ Château et territoire: limites et mouvances, Par Yves Guéna, Publié par Presses Univ. Franche-Comté, 1995, p.48.
- ↑ Victor Adolphe Malte-Brun et Auguste-Henri Dufour, La France illustrée : Lot : Géographie - Histoire - Statistique - Administration, G. Barba, puis Les éditions du Bastion, 1882 (réimpr. 1885, 1980), 58 p., p. 36
- ↑ Histoire générale de la province de Quercy, Par Guillaume Lacoste, Édition: 2, Publié par Librairie Guenegaud, 1968, v.1, p.367.
- ↑ Histoire des villes de France: avec une introd. générale pour chaque province, Par Aristide Guilbert, Publié par Furne, 1853, VOL. 2, p.512.
- ↑ Quid.
- ↑ Europäisch Stammtafeln III 791.
- ↑ Annales du Midi: revue archéologique, historique, et philologique de la France méridionale, Par Université de Toulouse, Publié par E. Privat, 1990, v.102 no.189-192, p70.
- ↑ Annales de Saint-Louis des Français, v.8 1903-1904, p.157.
- ↑ Observations sur la géographie et l'histoire du Quercy et du Limousin (à propos d'une brochure sur les divisions territoriales du Quercy) ...: à propos d'une brochure sur les divisions territoriales du Quercy, Par Léon Lacabane, Publié par A.L. Herold, 1862, p.22.
- ↑ Bibliothèque de l'École des chartes, Par Société de l'École des chartes (France), Publié par Impr. de Decourchant, 1849, ser.3:t.1, p.106.
- ↑ Château et territoire: limites et mouvances, Par Yves Guéna, Publié par Presses Univ. Franche-Comté, 1995, p.50.
- ↑ Histoire générale de Languedoc : avec des notes et les pièces justificatives, composée sur les auteurs et les titres originaux.... T. 3 / par dom Claude de Vic et dom Vaissète,... ; commentée et continuée jusqu'en 1830, et augmentée d'un grand nombre de chartes et de documens inédits par M. le chev. Al. Du Mège..., Vic, Claude de (1670?-1734), Vaissète, Joseph (1685-1756), Du Mège, Alexandre (1780-1862), J.-B. Paya (Toulouse), 1840-1846, p.382.
- ↑ Le Périgord illustré: guide monumental ..., Par Abbé Audierne, Publié par Dupont impr., 1851, p.35.
- ↑ Résidences aristocratiques, résidences du pouvoir entre Loire et Pyrénées, Xe-XVe siècles: recherches archéologiques récentes, 1987-2002 : actes du colloque "Résidences du pouvoir, pouvoir de la résidence : travaux archéologiques récents entre Loire et Pyrénées, Xe-XVe siècles", tenu à Pau les 3 ... Par Dany Barraud, Florent Hautefeuille, Christian Rémy, Centre d'archéologie médiévale du Languedoc, Publié par Édition du Centre d'archéologie médiévale du Languedoc, 2006.
- ↑ Familles et terroirs de Domme et de Cénac sous l'Ancien Régime, Par Louis-François Gibert, Publié par Éditions du Roc de Bourzac, 1990, p.12.
- ↑ Michel Smaniotto: Les sgr de Beynac et de Commarques XI°-XVIII° siècles.
- ↑ Histoire généalogique et héraldique des pairs de France: des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, Par Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Publié par L'auteur, 1829, v. 10, p.3.
Articles connexes
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