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Gustav von Schmoller
Fichier:Berlin-bueste-schmoller01.jpgGustav von Schmoller (Heilbronn, 24 juin 1838- 27 juin 1917) est un économiste allemand.
Il est l'un des économistes à avoir défendu et approché, le plus possible, dans ses idées une pluridisciplinarité (économie politique, histoire et sociologie). Il est considéré comme un chef de file de l'école historique allemande et du socialisme de la chaire.
Il fut également éditeur et co-éditeur de nombreuses revues allemandes, notamment Schmollers Jahrbuch.
Sommaire
Biographie
Fils d'un employé de l'administration de Heilbrom, il étudie les sciences politiques à l'université de Tübingen, parallèlement les cours de philosophie, d'histoire, de sciences techniques et naturelles. En 1887, il décroche son doctorat et va se lancer dans la vie professionnelle: il travaille dans l'administration des finances du Wurtemberg durant une courte période. Son destin va s'accomplir quand il commence à professer à Halle (1864-72). Après Halle, il s'envola vers Strasbourg (1872-82), et enfin à Berlin (1882-1913).
Très vite, il va devenir le centre de l'école historique allemande.
Il adorait l'actualité, comme en témoigne d'ailleurs son livre Die Strabburger Tucher-und Werbezunft dans lequel il parle du commerce allemand. Par ailleurs, il fut aussi un defenseur de la monarchie.
Œuvre
Importance de l'œuvre
Aujourd'hui tombé dans un oubli relatif, Schmoller a été la figure dominante du monde économique universitaire allemand entre 1875 et 1910. Ses travaux ont un rôle central à l'époque dans le renouveau de l'école historique allemande et il est le chef de file de l'ordre universitaire établi (les Kathedersozialisten, ou « socialistes de la chaire ») doublé d'un polémiste de talent. Il est d'ailleurs surtout connu de nos jours pour sa participation à la polémique du Methodenstreit qui l'opposa à la jeune école autrichienne et par laquelle celle-ci se fit - avec succès - connaître.
Il est, selon C. Diebolt, un maître dans l'analyse historique comparée des institutions, et ce faisant, représente indéniablement un précurseur de la branche northienne de la cliométrie[1].
Principaux travaux
Les travaux de Schmoller concernent différents domaines.
Il va défendre la méthode inductive et s'opposer à la méthode hypothético-déductive en économie, qu'il juge trop abstraite. Pour lui, plutôt que d'engager des recherches fondées sur la déduction et le raisonnement logique, il est plus judicieux de mettre en place une approche interdisciplinaire qui tienne compte des aspects historiques, psychologiques, sociologiques et philosophiques de la réalité économique. Cette prise de position l'amène à engager des recherches historiques très documentées. Il s'intéresse par exemple à l'histoire de la guilde des tisserands de Strasbourg, à l'industrie de la soie en Prusse au XVIIIe siècle, à l'histoire de la politique financière en Prusse, à l'évolution des villes allemandes, etc.
Au niveau purement théorique, Schmoller a contribué de façon décisive à améliorer la connaissance des mécanismes par lesquels les classes sociales se sont développées. Il focalise aussi ses travaux sur le changement institutionnel et ses conséquences sur la performance économique. Sur ce point, il a reçu le soutien de Joseph Schumpeter.
Il a également consacré une grande partie de ses recherches à l'étude du mercantilisme.
Engagement politique
Schmoller est contemporain des grandes réformes sociales paternalistes allemandes menées par Otto von Bismarck et l'influence entre les deux a été réciproque. Complètement dans l'air du temps, la pensée de Schmoller est placée sous le signe des réformes sociales et de la justice sociale. Mais si ces concepts tiennent chez lui une place prépondérante, la politique sociale qu'il défend a certes pour objectif à moyen-terme d'accroître le niveau matériel et culturel de la classe laborieuse, mais son but in fine est de prévenir une éventuelle révolution. Partisan d'une politique sociale active, il est néanmoins monarchiste et traditionaliste, attaché à la glorification d'un État prussien fort et centralisé. Selon lui, la culture allemande traditionnelle est parfaitement compatible avec des objectifs ambitieux de réforme sociale. Les générations suivantes jugeront généralement cet ensemble de positions comme contradictoires entre elles. Ce courant de pensée est qualifié de socialisme de la chaire, même si Schmoller fustige les socialistes de son temps. Ses écrits présentent par ailleurs des aspects antisémites nettement affichés, représentatifs en cela du monde académique conservateur allemand de l'avant Première guerre mondiale.
Quelques travaux
- 1879, Die Strabburger Tucher-und Werbezunft
Notes et références
- En 1914, il fut un des signataires du Manifeste des 93.
- ↑ C. Diebolt, Gustav von Schmoller et les problèmes d'aujourd'hui http://cdiebolt.free.fr/pdf/autres/Gustav_Schmoller.pdf
Liens externes
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