- Guernes de Pont-Sainte-Maxence
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Guernes de Pont-Sainte-Maxence, dit Garnier ou Gervais, né à Pont-Sainte-Maxence en Beauvaisis, actuel département de l'Oise, est un écrivain anglo-normand du XIIe siècle, auteur de la première et remarquable biographie en langue d'oïl de Thomas Becket[1].
Sommaire
Biographie
Guernes de Pont-Sainte-Maxence rédige à Cantorbéry, où il s'est spécialement rendu de 1172 à 1174, une Vie de saint Thomas Becket en alexandrins tout aussi importante pour la valeur et l’utilité des documents qu’elle contient que pour l’histoire de la formation de la langue française. Emmanuel Walberg en a publié le texte complet (Paris, Ed. Honoré Champion, 1936, 264 p.). La langue de Guernes de Pont-Sainte-Maxence est la langue littéraire de l'époque, langue d'oïl teintée de termes anglo-normands en raison du séjour que l'auteur fit à Cantorbéry pour écrire son récit, mais également teinté de mots picards car le lieu de naissance de l'écrivain est dans le sud du domaine picard[2]. Il faut noter que l'on sait peu de choses sur la vie de Guernes de Pont-Sainte-Maxence.
- Mis langages est boens, car en France fui nez
Guernes, qui avait vu guerroyer Becket en Normandie (En Normandie r’out sun seigneur grant mestier ; Et jo l’vi sur Franceis plusur feiz chevaucher) se rendit, en 1172, deux ans après le meurtre de saint Thomas Becket, enquêter auprès des moines et des prieurs de l’abbaye qui l’avaient connu afin de préparer son ouvrage et résoudre ainsi certains problèmes que lui posaient les sources latines dont il disposait. Son ouvrage restitue les caractères de chacun avec une scrupuleuse exactitude. Henri II est peint comme implacable, vindicatif, impétueux, jurant à tout propos par les yeux de Dieu ! ne reculant devant aucun moyen pour arriver à l’accomplissement de ses projets. L’archevêque d’York, Roger de Pont-l'Évêque, est jaloux de Becket dès le premier jour. Gilbert Foliot, évêque de Londres cache sous une apparence calme et modérée une ambition sans bornes. Arnould, évêque de Lisieux et quelques-uns de ses confrères sont fermes et décidés tant que Becket les soutient mais faibles jusqu’à la trahison dès lors que sa cause paraît désespérée.
- A Chanterbire alai ; la verité oï ;
- Des amis saint Thomas la verité cueilli
- Et de cels ki l’aveient dès s’enfance servi
Voir aussi
Notes et références
- Larousse du XXe siècle, 1930, tome 3, p. 719.
- François Beauvy, La Littérature de l'Oise en langue picarde du XIIe siècle à nos jours, Amiens, Ed. Encrage, 2005, p. 14-19.
Œuvres
- Guernes de Pont-Sainte-Maxence, La Vie de saint Thomas de Canterbury, Éd., trad. et annot. par Jacques T. E. Thomas, Peeters, Louvain ; Paris, 2002 (2 vol.).
- La vie de saint Thomas Becket, poème historique du XIIe siècle (1172-1174), Éd. Emmanuel Walberg, Genève, Slatkine Reprints, 1969
Œuvre en ligne
Sources
- Gervais de La Rue, Essais historiques sur les bardes, les jongleurs et les trouvères normands et anglo-normands, Caen, Mancel, 1834.
Catégories :- Poète du Moyen Âge
- Écrivain médiéval de langue anglo-normande
- Écrivain normand
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