- Groupe cathédral
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Dans une ville, le groupe cathédral désigne l'ensemble comprenant la cathédrale et d'autres lieux de culte proches. Par extension, l'expression peut désigner l'ensemble des bâtiments liés à l'évêque ou à ses chanoines (églises, mais aussi palais épiscopal, cloître, maisons canoniales...). Il est alors synonyme de groupe épiscopal.
Sommaire
Disposition
Au sens strict, les groupes cathédraux existaient dans les villes épiscopales de l'Antiquité tardive et du Haut Moyen Âge. Ils étaient généralement composés d'un couple d'églises parallèles et d'un baptistère. Les églises adoptaient un plan basilical souvent terminé par une abside. Quant aux baptistères, ils étaient en général plus petits et carrés et accueillait une piscine dans laquelle on procédait à l'immersion des nouveaux baptisés.
À quelques exceptions, cette disposition disparut entre le IXe et le XIIe siècle. En 789, Charlemagne entérina une adaptation du baptême, désormais délivré dès l'enfance, par simple aspersion. Le baptistère disparut, remplacé par de simples fonts baptismaux. Il semble que les incendies provoqués par les invasions scandinaves, hongroises ou sarrasines aient contribué à la destruction de nombreux groupes cathédraux. L'église principale s'imposa comme le lieu de culte unique et devint la cathédrale. Cependant, à Lyon, subsista côte à côte jusqu'à la Révolution française, la cathédrale saint-Jean, l'église sainte-Croix et le baptistère.
Exemples de groupes cathédraux
Il devait y en avoir dans chaque ville épiscopale, mais, en raison de leur disparition, ce sont les fouilles archéologiques qui révèlent leur existence et leur disposition.
- Trèves. L'empereur Constantin est à l'origine de la fondation du groupe cathédral d'où l'importance des deux basiliques (environ 100 m de long). Deux baptistères s'intercalaient entre ces deux églises.
- Genève. Ici l'équipe de l'archéologue Charles Bonnet a entrepris des fouilles exhaustives sous la cathédrale et autour, qui ont permis de bien suivre l'évolution du groupe cathédral. Il naît au IVe siècle et se développe les deux siècles suivants. On a aussi découvert un portique, c'est-à-dire une galerie qui entourait une cour centrale et qui devait servir d'entrée pour le groupe cathédral.
- Rouen. Les fouilles archéologiques menées par Jacques Le Maho à partir de 1986 ont permis de retrouver la basilique évoquée par l'évêque Victrice dans une homélie. Construite vers 395-396, elle se situait tout près de l'église principale devenue la cathédrale Notre-Dame.
- Grenoble (Isère-38, France)
Hypothèses
Si le rôle du baptistère est compris (l'évêque était dans les premiers temps du christianisme le seul clerc à donner le baptême), la fonction des deux églises reste discutée. Ce qui est sûr, c'est qu'elles fonctionnaient parallèlement même si l'une a été construite plus tôt que l'autre. À Trèves, la basilique sud remonte au début du IVe siècle, celle du nord à la fin du IVe siècle.
- Il semble que chaque église était utilisée pendant une période de l'année. En effet, à Pavie, au IXe siècle, la cathédrale de Santo Stefano, est dite « cathédrale d'été » et la cathédrale Santa Maria, de construction plus récente, « cathédrale d'hiver ».
- L'archéologue Jacques Le Maho pense qu'à Rouen l'église secondaire était une église martyriale, destinée à recevoir des reliques.
- La disposition symboliserait un cycle liturgique. Une église accueillerait les catéchumènes. Après leur baptême à Pâques, ils occuperaient l'autre sanctuaire.
- Une église serait réservée aux femmes, l'autre aux hommes.
Voir aussi
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Catégories :- Type de quartier
- Histoire urbaine
- Cité médiévale
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