- Grotte de Cosquer
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Grotte Cosquer
La Grotte Cosquer est une grotte ornée paléolithique située dans la calanque de la Triperie, à Marseille, près du Cap Morgiou.
Il s'agissait peut-être d'un sanctuaire fréquenté d'après les datations des peintures entre -27 000 et -19 000 avant le présent. La grotte comporte plus de 200 figurations pariétales correspondant à deux phases d'occupation, l'une gravettienne et l'autre solutréenne. Son entrée est aujourd'hui à 37 mètres sous le niveau de l'eau. Elle porte le nom d'Henri Cosquer, le plongeur qui l'a signalée en 1991.
Sommaire
Historique de la découverte
Henri Cosquer, scaphandrier professionnel à Cassis, découvrit l'entrée de la grotte en 1985. Il l'explora progressivement et la visita à plusieurs reprises. Après la mort accidentelle de trois plongeurs dans le couloir d'accès, il déclara la grotte au Quartier des affaires maritimes de Marseille le 3 septembre 1991. Le dossier fut transmis à la Direction des recherches archéologiques sous-marines (DRASM) puis au Service régional de l'archéologie dépendant du Ministère de la Culture.[1],[2]
Une expertise eut lieu du 18 au 20 septembre, avec le concours du navire de la DRASM, l'Archéonaute. Elle fut conduite notamment par Jean Courtin, préhistorien et plongeur confirmé, et par Jean Clottes, spécialiste de l'art pariétal.
Inutile de plonger pour la visiter , l'entrée de la grotte est barrée par des blocs de béton afin de la préserver et de prévenir les risques d'accidents.( Autorisations uniquement délivrées par le Ministère de la culture aux chercheurs avertis ) .
En juin 1992, une nouvelle mission permit notamment le tournage d'un film.
En 2002 et 2003, une autorisation pour une opération de recherche et d'inventaire fut accordée à Luc Vanrell.
Description de la cavité
Il y a 20 000 ans, lors de la dernière glaciation, une grande quantité d'eau était mobilisée sous forme de calottes glaciaires et le niveau de la mer était de cent dix à cent vingt mètres plus bas qu'aujourd'hui. Le rivage de la Méditerranée se situait alors à plusieurs kilomètres de l'emplacement de la grotte. Lorsque le niveau de la mer s'est élevé progressivement au début de l'Holocène, l'entrée de la grotte a été submergée.
La grotte n'est aujourd'hui accessible que par un tunnel long de 175 mètres, dont l'entrée se trouve à 37 mètres au-dessous du niveau actuel de la mer. Elle comporte plusieurs parties :
- Les parties émergées :
- La Salle Nord
- La Grande Salle
- La "Plage"
- L'Arche
- Le Chaos
- La Salle du Félin
- Les parties immergées, en tout ou en partie :
- Le Petit Puits noyé
- La Salle Basse
- Le Grand Puits noyé
- La Galerie d'accès
L'art de la Grotte Cosquer
Cette grotte abrite plusieurs dizaines d'œuvres peintes et gravées du Paléolithique supérieur. Ces œuvres correspondent à deux phases d'occupation distinctes :
- une phase ancienne comportant des mains négatives et des tracés digitaux, datant d'environ - 27 000 ans BP (Gravettien)[3]. La grotte compte 65 mains négatives, noires (44) ou rouges (21), réalisées par la technique du pochoir[2] ;
- une phase plus récente comportant des signes ainsi que des peintures et des gravures figuratives essentiellement animales, datant d'environ - 19 000 ans BP (Solutréen). Les animaux figurés durant cette deuxième phase sont classiques pour la plupart : les chevaux sont les animaux les plus représentés (63), suivis des bouquetins (28), des cervidés (17), des bisons (10) et des aurochs (7). On note aussi la présence originale d'animaux marins (16), comme les phoques (9), les pingouins (3), les méduses, les poissons ou les cétacés. En tout, 177 animaux ont été recensés [2]. Une gravure a été interprétée comme une représentation du thème de l'« homme blessé ». De très nombreux signes (216) dont huit représentations sexuelles (2 masculins et 6 féminins) complètent cet inventaire.
Fréquentation de la grotte
Que ce soit pour la première ou la deuxième phase de fréquentation, les hommes n'ont pas habité la grotte. L'absence d'ossements, la rareté des outils et des indices d'activités quotidiennes laissent penser à des incursions brèves liées à la réalisation des dessins et éventuellement à des cérémonies.
Voir aussi
Références
- ↑ Clottes, J., Beltrán, A., Courtin, J. et Cosquer, H. (1992) - « La Grotte Cosquer (Cap Morgiou, Marseille) », Bulletin de la Société Préhistorique Française, t. 89, 4, pp. 98-128.
- ↑ a , b et c Clottes, J., Courtin, J. et Vanrell, L. (2007) - « La grotte Cosquer à Marseille », in: Grottes ornées en France, Les dossiers d'archéologie, n° 324, pp. 38-45.
- ↑ Clottes, J., Courtin, J., Valladas, H., Cachier, H., Mercier, N. et Arnold, M. (1992) - « La Grotte Cosquer datée », Bulletin de la Société Préhistorique Française, t. 89, 8, pp. 230-234.
Bibliographie
- Jean Clottes, Jean Courtin, La grotte Cosquer, Éd. du Seuil, 1994, (ISBN 2020198207)
- Jean Clottes, Jean Courtin, Luc Vanrell, Cosquer redécouvert, Éd. du Seuil, 2005, (ISBN 2020655500)
Liens externes
- La grotte Cosquer, site du Ministère de la Culture.
- visite virtuelle de la grotte Cosquer, site du Service régional de l'archéologie de PACA, Ministère de la Culture.
- Grotte Cosquer, dossier futura-sciences, carte blanche à Jean Clottes.
- (en) J. Collina-Girard, Prehistory and coastal karst area: Cosquer Cave and the “Calanques” of Marseille
- Vue satellite sur Wikimapia
- La grotte Cosquer, page personnelle illustrée.
- Cosquer : une pharmacie de la préhistoire ?, Journal du CNRS.
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