- Grippe intestinale
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Gastro-entérite
Une gastro-entérite (communément appelée à tort grippe intestinale) est une infection inflammatoire caractérisée par l'émission brutale et fréquente de selles liquides et abondantes (diarrhée). En général, les gastro-entérites sont dues à des bactéries, telles que les colibacilles ou les salmonelles, ou (dans la grande majorité des cas, en particulier la gastro-entérite infantile ou GEI) à un virus tel que le rotavirus. Des symptômes de gastro-entérite peuvent être aussi dus à des parasites internes, causes particulièrement fréquentes dans les pays en voie de développement.
La diarrhée s'accompagne souvent de vomissements et de poussées de fièvre mais les symptômes varient en fonction des individus. En effet, certains se contentent de vomir, d'autres n'ont aucun symptôme, et certains n'ont que la diarrhée. Si elle est trop importante, elle peut mener à une déshydratation de l'organisme.
Si la diarrhée perdure, elle peut laisser des séquelles sur la paroi intestinale, menant à une pathologie appelée malabsorption.
Sommaire
Épidémiologie
Le rotavirus est la cause la plus courante de diarrhée et de déshydratation chez l'enfant, en particulier dans les pays développés. Dans le monde, on estime que 125 millions de diarrhées sont provoquées par ce virus (soit plus de 1 900 cas pour 100 000 habitants), ce qui représente 6 % des morts de moins de cinq ans, et 25 % des morts par diarrhées. On estime que chaque année, 800 000 personnes meurent de gastro-entérite dans le monde, dont 500 000 enfants de moins de cinq ans [1].
Aux États-Unis, on estime qu'il touche 80 % des enfants de moins d'un an ; chaque année, 500 000 enfants doivent faire l'objet de soins médicaux, et 50 000 doivent être hospitalisés.
En France, lors du pic de l'épidémie hivernale 2005–2006, on estime que 1 850 000 personnes ont consulté leur médecin généraliste en 8 semaines pour une gastro-entérite ; l'incidence a été de 367 cas pour 100 000 habitants (le seuil épidémique étant fixé à 279 cas pour 100 000 habitants)[2],[3]. La surveillance de l'évolution de l'incidence en France est effectuée par le réseau Sentinelles de l'Inserm.
Il s'agit donc d'un important problème de santé publique. D'autant que chaque année, l'épidémie de gastro-entérite à rotavirus concorde souvent avec les épidémies de bronchiolite et de grippe, pouvant mettre en difficulté les systèmes de soins pédiatriques.[4]
Diagnostic
Les symptômes habituels de la gastro-entérite sont des nausées, la perte d'appétit, crampes abdominales et vomissements qui apparaissent brutalement, de la diarrhée, de la fièvre et des céphalées (maux de tête).
Les symptômes communément associés à la gastro-entérite, c'est-à-dire principalement les vomissements et la diarrhée, peuvent également être signes d'un empoisonnement (fruits de mer, champignons toxiques) ou d'infections systémiques (pneumonie, septicémie, etc...). Par un interrogatoire précis et le contexte clinique, il sera possible d'éliminer ces hypothèses.
La gastro-entérite peut parfois déboucher sur des complications telles que la déshydratation, pouvant même conduire à une hospitalisation. Les personnes à risque sont les jeunes enfants et les nourrissons, les personnes agées, et les personnes ayant un système immunitaire affaibli par une maladie (VIH par exemple). Les signes de la déshydratation sont une sécheresse de la peau et de la bouche, les yeux et les parties molles du crâne (chez les nourrissons) enfoncés, des faiblesses, crampes, et perte de poids, et des urines moins fréquentes et plus foncées que d'habitude.
Si l'on suspecte une gastro-entérite d'origine bactérienne, il est possible d'effectuer une analyse des selles au laboratoire (coproculture) à la recherche de la bactérie en cause. [5]
Traitement
La plupart des gens se rétablissent d'eux-mêmes en un ou deux jours sans traitement particulier autre que les mesures suivantes :
- Se reposer, au lit idéalement;
- Ne pas manger ou boire durant quelques heures pour permettre au système digestif de récupérer;
- Ensuite, boire de petites gorgées d'eau pour un équivalent de 8 à 16 verres par jour. Selon la "Corporation des Sciences de la Santé de l'Atlantique", ne prenez pas de boisson pour athlète, de jus de fruit. Évitez tout produit laitier et œuf. Ces boissons contiennent une quantité excessive de sucre et une quantité insuffisante d’électrolytes pour remplacer ceux qui sont éliminés à cause de la diarrhée. Éviter l'alcool, qui a l'effet non souhaité d'augmenter les pertes d'eau et de sels minéraux;
- Une fois les nausées disparues, reprendre progressivement une alimentation solide en privilégiant certains aliments plus faciles à digérer (voir les conseils d'alimentation ci-dessous). Cesser de manger en cas de malaise.
Outre un éventuel traitement médicamenteux, boire des préparations liquides riches en électrolytes pour éviter la déshydratation ; la réintroduction précoce des aliments, incluant les fibres alimentaires, aide à contrôler plus rapidement les symptômes. Parfois cela ne suffit pas. Manger et boire en petites quantités : éviter les breuvages excessivement sucrés qui (par phénomène d'osmose) entretiennent les diarrhées, sans se limiter à la diète BRATT (banane, riz, compote de pomme, thé, et pain grillé)
Traitement symptomatique des nausées et vomissements par les antagonistes de la dopamine
Utilisation de la Dompéridone (Motilium®), Métopimazine (Vogalène®), Métoclopramide (Primpéran®), Chlorpromazine (Largactil®), Alizapride (Plitican®). Pas Largatil®.
Traitement de la diarrhée
- Racécadotril (Inhibiteur de l'enképhalinase intestinale) (Tiorfan®), lopéramide (Imodium®), diosmectite (Smecta®).
Contre la déshydratation (spécialement pour les jeunes enfants)
Pour prévenir la déshydratation, donner une solution de réhydratation orale, qui sera absorbée même en présence de vomissements. Cela est indispensable pour les nourrissons et les jeunes enfants qui ont eu plusieurs selles diarrhéiques. C'est le meilleur moyen de remplacer l’eau et les sels perdus, mais cela ne lutte pas contre la diarrhée elle-même. Utiliser des solutions comme Pedialyte®, Gastrolyte® ou Infalyte®, vendues en pharmacie sans ordonnance médicale, ou une solution préparée à la maison (mélanger un litre d’eau stérile, six cuillerées à thé de sucre et une cuillerée à thé de sel). Les enfants allaités doivent continuer à l’être tout en prenant de la solution de réhydratation.
Prévention
La gastro-entérite se transmet en consommant des aliments ou de l'eau contaminés, ainsi que par contact direct avec les malades. En période à risque (hivernale) ou lorsqu'un membre de la famille est malade, les actions suivantes permettent de lutter contre la propagation de la gastro-entérite. Ce sont des gestes simples comme les suivants, qui permettent d'éviter les épidémies :
- Attention à l’hygiène des mains et des surfaces : se laver les mains avant de préparer et de prendre les repas, particulièrement en période d'épidémie (hivernale). Il faut aussi se laver les mains après être allé aux toilettes ou avoir changé un nourrisson…
- Attention à la préparation des repas. Lors de la préparation des repas, appliquer des règles d’hygiène strictes (lavage des mains, etc...). Les personnes malades ne doivent évidemment pas participer à la préparation des repas. Éviter également de partager les verres d’eau ou les couverts à table.
Deux vaccins sont disponibles : en 2006, deux vaccins anti-rotavirus ont été mis sur le marché en France. Leur efficacité a été démontrée contre les souches les plus répandues en Europe et aux États-Unis. Le Conseil supérieur d’hygiène publique a décidé de différer pour l'instant la recommandation pour les nourrissons de moins de 6 mois.[6]
Au Canada, depuis 2007, il existe un vaccin pentavalent oral à virus vivant contre la gastro-entérite à rotavirus. Il s'appelle Rotateq® (de la cie Merck Frosst)[7] et est conçu pour les jeunes enfants. La première dose doit être donnée avant la 12e semaine de vie de l'enfant, la 2e deux mois plus tard et la dernière avant que l'enfant ait eu 32 semaines. Ce vaccin protège à 90% durant environ 2 ans.
La prévention de cette maladie n'est pas toujours aisée. Il existe toutefois des solutions hydro-alcooliques sous forme de gels liquides vendu par flacon de 50 ml en pharmacie. On en verse un peu dans la main, on se les frotte, et le gel sèche tout seul, sans rinçage.
Notes et références
- ↑ Parashar U.D. Gibson C.J. Bresee J.S. Glass R.I. Rotavirus and severe childhood diarrhea. Emerg Infect Dis 2006 ; 12 : 304-306.
- ↑ source réseau Sentinelles
- ↑ Sentiweb-Hebdo, Bulletin 06 du 6 au 12 février 2006, quotimed.com - 14 février 2006
- ↑ Fourquet F. Desenclos J.C. Maurage C. Baron S. Le poids médico-économique des gastro-entérites aiguës de l’enfant : l’éclairage du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI). Arch Pediatr 2003 ; 10 : 861-868.
- ↑ Extrait du dossier santé "Gastro-entérite" de http://www.gsk.fr
- ↑ Ministère de la Santé et des Solidarités, Direction Générale de la Santé. Avis du Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France, Section Maladies Transmissibles : Relatif à la vaccination anti-rotavirus chez les nourrissons de moins de six mois (séances du 22 septembre et du 5 décembre 2006) [1]
- ↑ Résumé de l’EPAR du Rotateq à l’intention du public, European Medicines Agency, 2006.
Voir aussi
Liens externes
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