- Albert Raes
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Albert Raes (né à Bruges 21 février 1932) fut administrateur général et directeur de la Sûreté de l'État belge de 1977 à 1990, et consul honoraire du Maroc en Belgique.
Sommaire
Biographie
Il est le fils de Firmin Raes, qui fut cadre à 'La Brugeoise' et chef-homme de la Chambre de rhétorique 'De Drie Santinnen'. Il est marié et a deux filles.
Après des humanités classiques au Collège Saint-Louis à Bruges, il obtint son diplôme de docteur en droit à l'Université catholique de Louvain. Participant à des manifestations au cours de la 'guerre scolaire' il fut brièvement incarcéré.
En 1955 il organisa à Bruges un grand congrès des Nouvelles équipes internationales, prédécesseur du Parti populaire européen et de l'Union Internationale des Jeunes Sociaux-Chrétiens. Il fit son service militaire auprès du Premier régiment des Chasseurs à cheval et le termina avec le grade de sous-lieutenant. Il s'inscrivit ensuite en tant que stagiaire auprès du Parquet à Bruges.
Il enchaîna ensuite des missions au sein de cabinets ministériels, en tant que secrétaire, attaché ou conseiller juridique, auprès des ministres Albert De Gryse (PTT), Arthur Gilson (Affaires intérieures), André Dequae (Finances), Pierre Wigny (Justice) et Paul-Willem Segers (Défense). Au cours de cette période il fut nommé dans la magistrature, en tant que substitut du procureur du roi, à Courtrai et ensuite à Bruges.
En 1975 il fut nommé adjoint de l'administrateur-général de la Sûreté belge, et lui succéda en 1977, fonction qu'il remplît jusqu'en 1990. En juin 1990 le ministre de la Justice de l'époque, Melchior Wathelet le muta dans la fonction de directeur-général de la direction Législation et Cultes, fonction qu'il remplît jusqu'à sa retraite en 1997.
Controverses
Au cours des années soixante-dix et quatre-vingt la sûreté de l'État connut une période agitée. Plusieurs suggestions de dysfonctionnements furent faites, sans que toutefois la preuve en fut apportée.
Ces années connurent le problème de groupuscules d'extrême droite, tels que Westland New Post et Front de la Jeunesse. Des questions furent posées concernant l'infiltration de ces groupes par des fonctionnaires de la Sûreté. Des commissions parlementaires se chargèrent d'enquêtes.
En même temps Raes était harcelé par le baron Benoît de Bonvoisin, qui l'accusait d'être un agent du KGB et de l'avoir injustement désigné comme un membre de l'extrême droite. Les différents procès intentés par de Bonvoisin se soldèrent par des non-lieux ou des relaxes en faveur de Raes.
La presse s'évertua à chercher des liens entre l'extrême droite et les Tueurs du Brabant, voire les hypothétiques Ballets roses. Ces liens ne furent jamais trouvés.
Un arrêt du 10 novembre 2009 condamna les nommés Eric Van de Weghe et Christian Amory pour avoir vendu à de Bonvoisin des documents falsifiés qui devaient prouver que Raes était un agent du KGB. 'Il est incontestable que les documents falsifiés furent transmis aux autorités judiciaires belges dans le but de porter préjudice à Albert Raes', constata le jugement.
Les extrémistes de gauche de l'époque étaient incarnés par les Cellules Communistes Combattantes (CCC) de Pierre Carette, qui après quelques attentats à la bombe, purent être appréhendés et condamnés.
Vers la fin du mandat de Raes il y eut beaucoup de controverses en ce qui concerne les groupes 'Stay behind' organisés après la Seconde guerre mondiale, dont on se demandait s'il existaient toujours et ce qu'il était advenu des caches d'armes constituées à cet effet. Le scandale Gladio en Italie fut à l'origine de l'intérêt pour cette affaire.
Fonctions honoraires
- Albert Raes a été administrateur du Carnegie Hero Fund.
- En 2000 il fut nommé consul honoraire du Maroc, avec jurisdiction sur le territoire de la région flamande.
Littérature
- Sénat de Belgique, Rapport de la Commission d'enquête parlementaire sur les milices privées, 1981
- Walter DE BOCK, e.a., Extreem-rechts en de Staat, EPO, Berchem, 1981
- René HAQUIN, Operatie Staatsveiligheid. De Staatsveiligheid en de WNP, EPO, Berchem, 1984
- Jean MOTTARD & René HAQUIN, Les Tueries du Brabant, Complexe, Brussel, 1990, ISBN 2870273517
- Chambre des représentants belge, Rapport de la Commission d'enquête parlementaire sur le banditisme, 1990
- Sénat de Belgique, Rapport de la Commission d'enquête parlementaire sur Gladio, 1991
- Hugo GIJSELS, Netwerk Gladio, Kritak, Leuven, 1991
- Chambre des réprésentants belge, Rapport de la Commission d'enquête parlementaire belge sur Les Tueries du Brabant, 1997
- Daniele GANSER, NATO's Secret Armies, Operation Gladio and Terrorism in Western Europe, London, Frank Cass, 2004.
- P. PONSAERS, M. COOLS, K. DASSEN, R. LIBERT, La Sûreté. Essais sur les 175 ans de la Sûreté de l'État, ed. Politeia, 2005
- Guy BOUTEN, De bende van Nijvel, het dossier, het complot, de leden, Van Halewyck, 2008, ISBN 9879056178970
- Guy BOUTEN, Tueries du Brabant. Le Dossier, Le Complot, Les Noms, Editions de l'arbre, 2009, ISBN 978-2-87462-027-0
Catégories :- Personnalité belge
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