- Gouffre d'Esparros
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Gouffre d'Esparros Coordonnées Pays France Région Midi-Pyrénées Vallée Vallée des Baronnies Localité voisine Esparros Voie d'accès D.929, D.938, D.17 et D.26 Altitude de l'entrée 700 m Longueur connue ~ 1,300 km / -138m de profondeur Type de roche calcaire dolomitique Signe particulier Présence d'aragonite, /draperies, excentriques et nombreuses stalactites. Température 13°C Cours d'eau Ayguette Géolocalisation sur la carte : Hautes-Pyrénées
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
modifier Le gouffre d'Esparros est un site géologique et touristique situé dans la vallée des Baronnies, une petite région calcaire dans le piémont des Pyrénées centrales, département des Hautes-Pyrénées.
Le gouffre tire son nom de la commune d'Esparros sur le territoire de laquelle il se trouve, et doit son importance à la présence d'aragonite.
Sommaire
Description
La vallée des Baronnies est une région où l’eau est omniprésente et où on compte plus de 400 cavités en tout genre. Certaines ont été fréquentées et ornées par les hommes de la Préhistoire (grottes de Labastide et d’Espèche), il y a 15 000 ans.
Le gouffre fait partie du réseau karstique Labastide-Esparros qui met en communication ces deux réseaux par une percée hydrologique d'un kilomètre environ au travers de la montagne. En amont, à Labastide, le ruisseau de Laspugue se perd par un siphon dans le second étage, puis l'eau, après un parcours souterrain, réapparaît à la surface près du village d'Esparros à la grotte de l'Échourdidet où elle devient le ruisseau de l'Ayguette.
Dans le gouffre d'Esparros, pendant les épisodes climatiques quaternaires, l'eau a creusé puis abandonné différents niveaux de galeries. Il se compose d’un vaste réseau hydrogéologique, long de près de 3 kilomètres et profond de 140 mètres par rapport à l’entrée naturelle qui se situe aux environs du Col de Coupe, à près de 700 mètres d’altitude.
Aujourd'hui, un tunnel artificiel permet d'accéder directement au niveau inférieur du gouffre, dans les galeries horizontales qui abritent les délicates cristallisations d'aragonite.
Un jardin minéral exceptionnel et fragile
Le gouffre d'Esparros est probablement l’un des plus fragiles des sites naturels ouverts à la visite touristique[réf. nécessaire]. Il s’agit d’une cavité naturelle dont les parois sont tapissées de cristaux d’aragonite blanche : aiguilles, fines concrétions ou délicats cristaux arborescents. Les aragonites d’Esparros sont parmi les concrétions les plus belles mais aussi les plus délicates[réf. nécessaire] et toute modification du subtil équilibre climatologique pourrait les détruire de façon irréversible.
La découverte
La légende raconte que l’entrée du gouffre fut découverte au début du XXe siècle par une bergère qui avait perdu un agneau dans un puits naturel ; l’animal sera sauvé par un bûcheron qui remarquera que le puits s'enfonce vers les profondeurs de la Terre. Plus tard, en 1938, Norbert Casteret, célèbre spéléologue avec son compagnon Germain Gattet, va pénétrer plus en avant dans cette voie souterraine et explorer un réseau de plus de 3 kilomètres. Il est enthousiaste, la beauté et la pureté des cristaux lui feront dire : « On ne décrit pas un feu d’artifice ».
Le gouffre d'Esparros, longtemps tenu secret afin d'éviter les pillages, sera inscrit[Quand ?] sur la liste des 12 plus belles cavités françaises à protéger en priorité pour leur patrimoine exceptionnel. Puis il devient site naturel classé, pour son intérêt général d'ordre scientifique et pittoresque, par décret en date du 30 octobre 1987[1]. Une partie du gouffre est aujourd’hui accessible uniquement par des techniques de spéléologie ; une deuxième partie, la Galerie des aragonites, est protégée intégralement ; enfin une troisième partie, plus accessible, est aménagée pour les visites touristiques.
La visite
Les études environnementales menées, le suivi scientifique en cours et les techniques de mises en valeur utilisées permettent de visiter le gouffre d’Esparros sans le dégrader. Le visiter est donc proposé aux nombreux curieux, amateurs, passionnés et touristes accueillis depuis 1997, date d’ouverture du site au public.
Seul ou en petit groupe, le visiteur chemine dans de vastes galeries où de délicats cristaux d’aragonite côtoient de grandes draperies tombant dans des bassins d’eau bleutée. L’ambiance créée par les éclairages calculés ou le fond musical, les commentaires du guide et le confort des aménagements… tout contribue à mettre en valeur l’extrême délicatesse et variété des concrétions et la beauté du site. Ce dernier a en effet, fait l’objet d’un éco-aménagement très respectueux de la protection, de la mise en lumière du site et du message environnemental transmis.
La visite en son et lumière, accompagnée par un guide, se fait en effet dans une ambiance intimiste, où on semble communiquer avec ce merveilleux monde souterrain.
Les visiteurs découvrent petit à petit le gouffre qui se met doucement en lumière. Le plus frappant est la pureté des cristaux et la blancheur des stalactites et autres colonnes. La préservation n’est pas un vain mot. On découvre tour à tour, de larges panneaux composés de cristaux de gypse et d’aragonite, des concrétions excentriques défiant l’apesanteur, de vastes salles ornées de draperies, de longues stalactites ou partant vers l’inconnu.
Un site protégé et étudié
Uniquement 300 visiteurs sont accueillis chaque jour et pas plus de 20 personnes par visite. Au-delà, l’équilibre environnemental pourrait être fortement compromis.
Exploiter comme visiter le gouffre est un privilège car l’équilibre intérieur doit rester stable : température, humidité, gaz carbonique, lumière… autant de facteurs mesurés et qui par leur équilibre permettent le maintien de conditions environnementales optimales et le développement des concrétions qui composent ce véritable jardin minéral.
Le gouffre d'Esparros est presque comparable à un organisme vivant avec une respiration, une température et des développements qui sont parfois excentriques…
C’est aussi un lieu où des recherches scientifiques sur le milieu souterrain et sa protection sont menées. Les résultats bénéficient à l’ensemble des autres cavités, parfois en danger.
Ces conclusions et expériences sont aussi utiles pour la compréhension du milieu souterrain en général et sa protection.
L’exemple d’Esparros est édifiant pour tous les sites naturels fragiles[réf. nécessaire], qu’ils soient souterrains ou de surface. Il montre que la compréhension du fonctionnement du milieu naturel est un préalable à la prise de bonnes décisions d’aménagement et de gestion.
C’est plus largement le défi du développement durable qui se pose avec ses conditions d’intégrité environnementale, de prospérité économique et sociale. L’aménagement du gouffre d'Esparros est devenu un modèle[réf. nécessaire].
Pour visiter le gouffre d'Esparros, la réservation est fortement conseillée.
Notes et références
- Fichier national des sites classés sur Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable et du Logement. Consulté le 28 juin 2011
Voir aussi
Bibliographie
- (en) François Bourges, Pierre Genthon, Alain Mangin et Dominique D'Hulst, « Microclimates of l'aven d'orgnac and other french limestone caves (Chauvet, Esparros, Marsoulas) », dans International journal of climatology, Wiley InterScience, vol. 26, no 12, 2006, p. 1651-1670 (ISSN 0899-8418 )
- François Bourges, Pierre Genthon, Alain Mangin et Dominique D'Hulst, « Internal climate of some karstic caves, consequences on annual speleothem growth », communication à la American Geophysical Union meeting, 5-9 décembre 2005, San Francisco (USA).
- François Bourges, Patrick Cabrol, Dominique D'Hulst, Francis Ferrand et Alain Mangin, « Gérer des grottes touristiques pour l’avenir, l’exemple du Gouffre d’Esparros », dans Bulletin de la Société Ramond, 2004 (article sous presse)
- François Bourges, Patrick Cabrol, Alain Mangin et Dominique D'Hulst, « Ouvrir au public un site naturel fragile : conditions d'aménagement, protection et gestion du Gouffre d'Esparros (Hautes Pyrénées). Communications aux réunions des sciences de la terre 2002 (Nantes) » sur Géologie Environnement Conseil, avril 2002. Consulté le 28 juin 2011
- François Bourges, Alain Mangin et Dominique D'Hulst, La conservation des milieux naturels sensibles : application à l'aménagement et à la gestion de cavités karstiques. Communication à la Réunion des Sciences de la Terre de Paris du 17 au 20 avril 2000.
- François Bourges, Alain Mangin et Dominique D'Hulst, L'éclairage et la protection des grottes. In " Contribucion del estudio cientifico de las cavidades karsticas al conocimiento geologico ". B. Andreo, F. Carrasco y J. J. Duran (Eds) pp. 305-314. Patronato de la Cueva de Nerja, 1999, Nerja (Malaga).
- Alain Mangin, François Bourges, et Dominique D'Hulst, Les instabilités aérodynamiques dans les cavités karstiques : méthodes d'analyse, application à la conservation des grottes. Communication à la Réunion des Sciences de la Terre de Brest du 31 mars au 3 avril 1998.
Articles connexes
Liens externes
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