- Gorsedd de bretagne
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Gorsedd de Bretagne
Gorsedd (au pluriel, gorseddau) signifie en gallois « trône » puis par extension « assemblée ».
Avec un G majuscule, le mot désigne l'institution néodruidique - l'association des druides, bardes, et ovates[1] - sinon, il désigne l'assemblée de ces bardes. On utilise parfois en breton le mot Goursez comme équivalent du gallois Gorsedd. La Gorsedd de Bretagne se réclame d'une filiation galloise par la reconnaissance de la Gorsedd de Galles mais également par La Villemarqué, premier Breton reçu au Pays de Galles, la filiation traditionnelle des chanteurs et conteurs populaires de Bretagne, tradition recueillie par celui-ci dans le Barzaz Breiz, tradition remise à l'honneur par Ti Kaniri Breiz, section de la Gorsedd pour la promotion du chant traditionnel et la composition de chants nouveaux.
Il convient de ne pas confondre le druidisme des Celtes de la protohistoire et le néodruidisme contemporain, créé au XVIIIe siècle. Selon Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, il n'y a pas de « filiation traditionnelle remontant aux druides de l'antiquité[2] ». Le point de vue des néodruides est bien évidemment différent, celui notamment du cinquième grand druide[3] de la Gorsedd, Gwenc'hlan Le Scouëzec[4]. Ce point de vue n'est absolument pas démontré historiquement ni étayé par des travaux scientifiques, il se place sur le plan du symbolisme à l'instar de certains courants de la franc-maçonnerie qui tracent leur origine depuis le temple de Salomon. La Gorsedd déclarait à sa fondation se consacrer à l'étude, à la conservation et au développement des Arts et de la Littérature et des Traditions celtiques. Aujourd'hui la Gorsedd réunit des hommes et des femmes résidant sur le territoire de la Bretagne historique sans oublier les émigrés et désireux de chercher dans trois directions la fraternité, la spiritualité et la nationalité (déclaration de la Gouesnière 1983).
Tous les ans a lieu la cérémonie publique du Gorsedd Digor le 3e dimanche de juillet. A cette occasion sont reçus les nouveaux membres en présence de délégations du Pays de Galles et de la Cornouailles britannique.
Sommaire
Fondation de la Gorsedd de Bretagne
Théodore Hersart de La Villemarqué (1815-1895) fut le premier Breton à se faire initier par la Gorsedd du Pays de Galles. Il prit le nom bardique de Hersaty Kervaker. Il créa une « Fraternité des Bardes de Bretagne » (Breuriez Breiz) mais n'aboutit pas à la création d'une Gorsedd.
- 1838 : La Villemarqué, Auguste Brizeux et Jean-François Le Gonidec sont reçus membres d’honneur de la Cymdeithas Cymreigyddion y Fenny (Société des galloisants d’Abergavenny)[5].
- 1843 (ou 1857 incertitude sur l'année) : fondation par La Villemarqué de la Breuriez-Breiz (Confrérie bretonne), dont l’activité est purement littéraire et linguistique.
- 1867 : une petite délégation galloise se rend au Congrès celtique international, à l'invitation de la Société d’émulation des Côtes-du-Nord.
- 16 août 1898 : fondation de l’Union régionaliste bretonne (URB).
- 1899 : une délégation bretonne d’une vingtaine de personnes est reçue à la Gorsedd du Pays de Galles afin de constituer le noyau d’un groupe breton (présentation de l’épée d’Arthur). Les invités bretons sont faits ovates sans qu'ils aient été initiés.
- Le 1er septembre 1900, la nouvelle assemblée constitutive se réunit à l’auberge de la Veuve Le Falc’her à Guingamp. Jean Le Fustec (de son nom bardique « Yann ab Gwilherm », puis « Lemenik ») devient le premier grand-druide du « Gorsedd de Petite-Bretagne ».
- 23 novembre 1908 : l’association bardique bretonne est officiellement déclarée le sous le titre de Gorsedd Barzed Gourenez Breiz Izel (Gorsedd des Bardes de la presqu’île de Bretagne).
L’appellation actuelle est Breudeuriezh Drouized, Barzhed hag Ovizion Breizh (Fraternité des druides, bardes et ovates de Bretagne).
Positionnement philosophique
La Gorsedd de Bretagne se définit comme une société de pensée humaniste non dogmatique.
La Gorsedd de Bretagne a condamné l'utilisation des symboles celtiques par l'extrême droite (Déclaration d'Imbolc 1988), condamnant du même coup le racisme et l'antisémitisme. Elle a également donné sa pleine et entière adhésion à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948.
Ces évolutions ont été formalisées par Gwenc'hlan Le Scouezec et confirmées par son successeur.
Les Grands-Druides
- Jean Le Fustec (Lemenig) de 1900 à 1903.
- Yves Berthou (Kaledvoulc'h) de 1904 à 1932.
- Taldir Jaffrennou (Taldir) de 1933 à 1955.
- Pêr Loisel (Eostig Sarzhaw) de 1956 à 1980.
- Gwenc'hlan Le Scouëzec (Gwenc'hlan) de 1981 à 2008.
- Per Vari Kerloc'h (Morgan) depuis 2008.
Site officiel
Bibliographie
- Philippe Le Stum, Le Néo-druidisme en Bretagne - Origine, naissance et développement, Éditions Ouest-France, coll. « De mémoire d'Homme : L'Histoire », Rennes, 1998, (ISBN 2-7373-2281-2).
- Michel Raoult, Les Druides, les sociétés initiatiques contemporaines, éditions du Rocher, 1992.(ISBN 2-268-02336-2)
Liens connexes
Notes
- ↑ Ces titres sont empruntés à l'Antiquité celtique où ils désignaient des spécialisations de la classe sacerdotale. Cette classe sacerdotale a disparu avec la romanisation des Celtes continentaux et insulaires, exception faite de l'Irlande où la civilisation celtique a perduré jusqu'à l'évangélisation de l'île.
- ↑ La Civilisation celtique, page 184, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, 1990, (ISBN 2-7373-0297-8). Christian-J. Guyonvarc'h est philologue, spécialiste des langues celtiques et Françoise Le Roux était historienne des religions.
- ↑ Le titre même de « Grand druide » est une invention contemporaine.
- ↑ Médecin de formation, Gwenc'hlan Le Scouëzec est cofondateur du mouvement maçonnique « Les Forestiers d'Avallon » (voir Rite forestier).
- ↑ À titre anecdotique, le poète Alphonse de Lamartine ne pouvant se rendre à l’invitation fait lire un texte en vers.
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