- George Soros
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George Soros est un financier milliardaire américain, né le 12 août 1930 à Budapest (Hongrie). Il est devenu célèbre pour ses activités de spéculation sur les devises et les actions, qui ont marqué l'Histoire des bourses de valeurs puis par ses activités de philanthropie. Il est à l'origine des hedge funds apparus dans les années 1970. Il est actuellement président de Soros Fund Management et de l'Open Society Institute.
Sommaire
Sa jeunesse
Soros, né György Schwartz, est le fils de l'écrivain espérantophone Tivadar Soros (alias Teodoro Ŝvarc) dont l'œuvre Maskerado ĉirkaŭ la morto écrite originalement en espéranto et qui relate ses expériences pendant l'occupation nazie à Budapest a été traduite dans plusieurs langues (anglais, russe, allemand, hongrois et turc). Cependant George et son frère Paul ne semblent pas être des "espérantophones natifs[1], leur activité dans le domaine est en tous cas inexistante.
Il est né en Hongrie où il vécut jusqu'en 1946, date à laquelle il fuit l'occupation soviétique en se rendant à un congrès d'espéranto.
Soros émigra au Royaume-Uni en 1947 où il entreprit des études d'économie à la London School of Economics. En 1952, il obtint un bachelor of science en philosophie et commença à travailler, la même année, dans une petite maison de courtage de la City londonienne fondée par deux associés hongrois[2]. Il se rendit ensuite aux États-Unis en 1956 pour, selon ses dires, gagner assez d'argent à Wall Street pour devenir écrivain et philosophe. Il travailla à la Bourse de New York en tant que trader et créa son propre fonds d'investissement : le Soros Fund Management.
« L'homme qui fit sauter la banque d'Angleterre »
En 1992, alors que l'Angleterre s'enfonçait dans une crise économique, il sembla clair à Soros que la situation de la livre sterling était intenable.
La livre sterling à cette période était dans un régime de change lié : le Système Monétaire Européen (SME). Ce système induisait premièrement une valeur presque fixe de la livre (relativement aux autres monnaies européennes), celle-ci, en raison de la crise, était devenue trop élevée ; et deuxièmement le niveau des taux d'intérêt, calquant ceux-ci de fait sur ceux de la Bundesbank. Ce système est l'ancêtre de l'Euro. L'Allemagne avait besoin de taux d'intérêt élevés, l'Angleterre de taux faibles. Soros paria sur le fait que la Banque d'Angleterre ne pourrait résister à plus de pression sur sa monnaie et qu'elle serait forcée de sortir la livre du SME. Ceci provoquerait en particulier une chute importante de la valeur de la livre. Aujourd'hui, l'euro de par sa nature rend tout cela impossible, et c'est une des raisons qui ont appuyé l'idée d'une monnaie unique.
Le 16 septembre 1992 (mercredi noir), Soros vendit à découvert 10 milliards de livres, pariant donc à la baisse sur cette monnaie. Il provoqua, par cette opération, une pression telle sur la livre que la Banque d'Angleterre sortit sa devise du Système Monétaire Européen.
La plus-value qu'en aurait tiré Soros serait d'environ 1,1 milliard de dollars. Il fut surnommé pour cela « l'homme qui fit sauter la Banque d'Angleterre ». Durant la crise financière asiatique de 1997, dans des circonstances similaires, le premier ministre malais de l'époque Mahathir bin Mohamad accusa Soros de spéculer sur le ringgit.
À l'inverse, il se trompa dans d'autres circonstances et reperdit des montants importants dans la spéculation contre d'autres monnaies.
Revenus et fortune
George Soros a gagné 3,3 milliards de dollars en 2009[3].
L'homme a ses paradoxes. En quarante ans, George Soros accumule une fortune estimée à 13 milliards de dollars en 2009, selon le classement du magazine Forbes (24e fortune des États-Unis)[4]. Il reconnaît pourtant que le système financier actuel est néfaste pour le développement des pays les plus pauvres.
Critiques
George Soros a été critiqué pour avoir spéculé contre les bandes de fluctuation du SME (Système monétaire européen), qu'il critiquait comme enrichissant mécaniquement la spéculation et l'encourageant. Les bandes de fluctuations ont été élargies en juillet 1993, à 15% contre 2,25%, suite à ces spéculations, qui ont valu à Georges Soros un ressentiment important de la part de tous les partisans français du "franc fort", ainsi qu'en Grande-Bretagne, où il avait auparavant spéculé contre la livre.
Condamné pour délit d'initié dans l'affaire de la Société générale qui avait vu le gouvernement socialiste de la fin des années 1980 fermer les yeux sur la tentative d'OPA menée par Georges Pebereau et Robert Lyon, président de la Caisse des Dépôts, sur une banque privée, Soros s'est pourvu en cassation.
Ses détracteurs critiquent le rôle joué par Soros à travers son fonds d'investissement Quantum Fund, domicilié à Curaçao (Antilles néerlandaises) — un paradis fiscal régulièrement dénoncé par le Groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI), qui regroupe plusieurs gouvernements, comme étant l'un des plus importants centres de blanchiment d'argent issu du narcotrafic. En opérant à partir de Curaçao, Soros n'a pas uniquement évité de payer des impôts, mais il a aussi caché la nature de ses investisseurs et l'utilisation de leur argent. Pour autant, aucune accusation de blanchiment n'a jamais été formulée contre lui.
En janvier 2008, The Times révèle que George Soros a financé une étude de la prestigieuse revue scientifique The Lancet sur le nombre de victimes durant la guerre d'Irak[5]. Cette étude, réalisée par le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et dirigée par Les Roberts, professeur d'épidémiologie à l'université de Columbia, indique que la guerre d'Irak a causé 650 000 morts. The Times cite une autre étude du New England Journal of Medicine, basée sur des hypothèses plus prudentes, qui évoque le chiffre d'au moins 151 000 victimes.
Philanthropie
Soros utilise une partie de sa fortune à des activités philanthropiques. Il aurait consacré, selon les calculs de la revue américaine Worth, 2 milliards de dollars à ses fondations présentes dans plus de 30 pays[6]. En 1979, Soros aida financièrement les étudiants noirs de l'université du Cap en Afrique du Sud à l'époque de l'apartheid. Lors de l'éclatement de l'Union Soviétique, George Soros est connu pour avoir proposé à chaque scientifique la somme de 500 dollars pour ne pas partir vendre leur savoir au plus offrant, notamment à cause des risques de diffusion de technologies nucléaires. Il développa l'Open Society Institute et la Fondation Soros, dont l'objectif affiché est de promouvoir le développement des sociétés démocratiques et ouvertes. Ces investissements sont principalement destinés aux pays en voie de développement ou en cours de reconstruction sociale : pays de l'ancienne Union soviétique, Afrique, Amérique du Sud, Asie. Il s'est aussi engagé à donner 250 millions de dollars à l'université d'Europe centrale. En 2009, la fondation de Soros a financé une étude sur le contrôle au faciès en France. Cette étude a été menée par des chercheurs du CNRS[7]. En 2011, il a financé sans motivation déclarée, une étude controversée sur des discriminations dont seraient victimes les Musulmans de Marseille. Toutefois, faute d'une méthodologie sérieuse, les résultats n'ont pas de portée scientifique[8][9].
En Californie, c'est le milliardaire George Soros qui a donné un million de dollars pour la proposition qui vise à légaliser la marijuana, dans un État où le cannabis à usage médical est autorisé depuis 1996. Quatorze autres États ont adopté depuis des lois similaires[10].
Philosophie
Soros fut le disciple de Karl Popper avec qui il entretenait une correspondance. Le nom de sa fondation, Open Society Institute, est d'ailleurs une référence à l'ouvrage de Popper, La Société ouverte et ses ennemis.
Soros contre Bush
George Soros a écrit plusieurs livres, dont l'avant-dernier, « The Bubble of American Supremacy », est une critique virulente contre le gouvernement de George Bush. Il a aussi investi 12 millions de dollars pour s'opposer à la réélection de George Bush, ce qui peut étonner, sachant que c'est lui qui a sauvé George Bush Junior de la faillite en 1990 [réf. nécessaire], et qu'il fait partie des très nombreux investisseurs du Groupe Carlyle de George Bush père. Ce groupe gère les portefeuilles des familles Bush et Ben Laden, et est le 11e fournisseur du Pentagone.
Voir aussi
Références
- eo:Humphrey Tonkin le traducteur a déclaré qu'il avait commencé la traduction à la demande de la famille, curieuse de découvrir l'oeuvre paternelle. Des "espérantistes de naissance" n'auraient pas eu besoin d'une telle traduction Source Libera Folio A l'occasion du symposium de UEA aux Etats-Unis de 2010, centré sur l'édition de la traduction en anglais de l'autre oeuvre importante de Tivadar (La modernaj Robinzonoj),
- http://www.next-finance.net/George-Soros-l-homme-qui-a-fait Biographie de George Soros |
- http://www.lefigaro.fr/bourse/2010/04/02/04013-20100402ARTFIG00357-revenus-record-en-2009-pour-les-patrons-de-hedge-funds-.php
- (en)Classement Forbes
- (en) Anti-war Soros funded Iraq study, 13 janvier 2008, Brendan Montague
- George Soros
- (fr)Article "Contrôles au faciès : scandaleux, mais aussi inefficaces" de Rue89
- La très étrange étude d'un milliardaire sur les musulmans de Marseille
- [1]
- http://info.france2.fr/elections/us-2010/cannabis-alcool-avortement-160-referendums--65615203.html
Discours
- 13 avril 1994 devant la Commission des affaires bancaires et financières de la Chambre des représentants des États-Unis
- Extrait : « La croissance explosive du marché des dérivés porte en elle-même d’autres dangers. Il y en a tant, et certains d’entre eux sont tellement ésotériques, que les risques peuvent ne pas être bien évalués, y compris par les investisseurs les plus sophistiqués. Certains de ces instruments semblent spécialement conçus pour permettre aux investisseurs institutionnels de prendre des positions spéculatives qui leur seraient autrement interdites. … Les investisseurs de bon nombre de ces produits dérivés sont des banques d’affaires et commerciales. En cas de faillite en chaîne, les autorités réglementaires peuvent se trouver dans l’obligation d’intervenir pour protéger l’intégrité du système. Dans ce contexte, les autorités ont le droit et l’obligation de surveiller et de réglementer le marché des produits dérivés. »
source : livre "Le défi de l'argent" de George Soros, page 195 à 206 - traduit de l'anglais par Hélène Prouteau Édition PLON 1996 (ISBN 2-259-18519-3) (voir (en) The New York Times du 13 avril 1994)
Bibliographie
- Contribution
- MoveOn's 50 Ways to Love Your Country: How to Find Your Political Voice and Become a Catalyst for Change by MoveOn.org (2004)
- Auteur ou co-auteur
- The Soros Lectures: At the Central European University (2010)
- The New Paradigm for Financial Markets: The Credit Crisis of 2008 and What It Means (2008)
- The Age of Fallibility: Consequences of the War on Terror (2006)
- The Bubble of American Supremacy: Correcting the Misuse of American Power (2003)
- George Soros on Globalization (2002)
- Open Society: Reforming Global Capitalism (2000)
- Science and the Open Society: The Future of Karl Popper's Philosophy par Mark Amadeus Notturno, George Soros (2000)
- The Crisis of Global Capitalism: Open Society Endangered (1998)
- Soros on Soros: Staying Ahead of the Curve (1995)
- Underwriting Democracy: Encouraging Free Enterprise and Democratic Reform Among the Soviets and in Eastern Europe (1991)
- Opening the Soviet System (1990)
- The Alchemy of Finance (1988)
- Biographies
- Soros: The Life and Times of a Messianic Billionaire par Michael T. Kaufman (2002)
- Soros: The Unauthorized Biography, the Life, Times and Trading Secrets of the World's Greatest Investor par Robert Slater (1997). Édition augmentée et mise à jour : Soros, the World's Most Influential Investor (2009).
Liens externes
- (en) Site officiel
- (en) Open Society Institute et Soros Foundation Network
- (en) The New York Times du 13 avril 1994
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