- Genius
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Dans la religion romaine, un génie était une instance individualisée d'une nature divine générale, manifestée dans toute personne individuelle, endroit ou objet[1].
Génies protecteurs
Outre les divinités tutélaires, désignées par les noms de Pénates et de Lares, les empires, les provinces, les villes, les campagnes, en un mot tous les lieux, avaient leur génie protecteur, et chaque homme avait le sien. Chacun, le jour anniversaire de sa naissance, sacrifiait à son génie. On lui offrait du vin, des fleurs, de l'encens ; mais on n'égorgeait pas de victime dans ces sortes de sacrifices[2].
Les Lares et les Pénates étaient des divinités spécialement honorées par les Romains, bien que les Grecs invoquent souvent aussi les dieux du foyer domestique. Mais ces deux peuples croyaient également aux Génies, aux bons qui protègent et portent au bien, ainsi qu'aux mauvais qui nuisent et portent au mal.
Dans les relations sociales, veiller à ne pas offenser le génie de quelqu'un était une attitude de courtoisie usuelle. Inversement, l'offenser constituait une injure grave. Ainsi, dans son roman le Satyricon, Pétrone met cette punition dans les comptes-rendus du secrétaire de Trimalcion « l’esclave Mithridate a été mis en croix parce qu’il avait blasphémé contre le génie de notre maître Gaïus[3]. »
Sous l'Empire, le culte du génie de l'empereur fut une composante du culte impérial. Fut également célébré le Génie de diverses collectivités, ainsi qu'en témoigne les dédicaces figurées sur les revers monétaires : GENIO POPVLI ROMANI (au Génie du peuple romain), ou à des cités : Génie de Rome, Génie de Lugdunum.
Les femmes aussi avaient leurs Génies : C'était leur Junon.
Figures artistiques
Le bon Génie est représenté sous la figure d'un beau jeune homme, couronné de fleurs ou d'épis de blé ; le mauvais Génie sous les traits d'un vieillard à la barbe longue, aux cheveux courts, et portant sur la main un hibou, oiseau de mauvais augure.
Le génie du lieu, genius loci[4] était représenté sous la forme d'enfants, de jeunes gens ailés, de vieillards, parfois de serpents vivants.
Galerie
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Le Génie de l'empereur Domitien, avec l'égide et une corne d'abondance[Note 2].
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Le Génie des Arts par Antonin Mercié[Note 3].
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Le Génie de la Liberté par Auguste Dumont[Note 4].
Notes et références
Notes
- Inscription latine : « Soli Invicto pro salute Imp(eratorum) et Genio n(umeri) eq(uitum) sing(ularium) eorum M. Ulp(ius) Chresimus sace[rd(os)] Iovis Dolich[eni] [dedicavit]. »
Marbre, seconde moitié du IIe siècle av. J.‑C.
Provenance : caserne des Equites Singulares, via Tasso à Rome. - Thasos, Ier - IIe siècles. Marbre de
- Louvre, Paris. Cuivre martelé, 1877. Guichet du
- Colonne de Juillet sur la place de la Bastille (IVe arrondissement de Paris). Bronze doré, 1833. H. 4 m (13 ft. 1 ¼ in.). Un autre tirage en bronze est exposé au musée du Louvre (RF 680). Au sommet de la
Références
- "genius". A Latin Dictionary. Meford, MA: Perseus Digital Library, Tufts University. Consulté le 1 July 2009 . Lewis, Charlton T.; Short, Charles (2009).
- Censorinus, De die natali, 2
- Pétrone, Satyricon, 53
- Virgile, L'Énéide, V, 95 (VII)
Voir aussi
Liens connexes
Liens externes
- Article Genius, Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines de Daremberg et Saglio, (1877)
- La Religion étrusque, origine de la mythologie romaine
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