Alain-René Lesage

Alain-René Lesage
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Alain-René Lesage
Alain-René Lesage.png
Activités Romancier, dramaturge
Naissance 13 décembre 1668
Décès 17 novembre 1747
Genres Roman picaresque, théâtre de la foire

Alain-René Lesage[1], à Sarzeau le 6 mai 1668 et mort à Boulogne-sur-Mer le 17 novembre 1747, est un romancier et auteur dramatique français.

Biographie

Fils unique dun notaire royal, Lesage perd son père à lâge de 14 ans et est mis en pension chez les Jésuites à Vannes il fait de bonnes études alors que son tuteur dissipe sa fortune. Il étudie ensuite la philosophie et le droit à Paris. On croit quayant obtenu une place dans la ferme générale dans sa province natale, il en fut dépouillé par une injustice qui serait entrée pour quelque chose dans le ressentiment de lauteur de Turcaret contre les financiers. Marié à vingt-six ans et ayant demandé en vain des ressources à la profession davocat, il essaya de vivre de sa plume et, sur les conseils du poète Danchet, dont il fut toujours lami, il traduisit sans succès les Lettres galantes dAristénète (1695) du grec. Se trouvant de nouveau entre la nécessité et la difficulté de tirer des ressources de son esprit, Lesage ne craignit pourtant pas dacheter son indépendance au prix dune laborieuse pauvreté et refusa dêtre attaché à la personne de Villars.

Dans ses années dobscurité, probablement très fécondes en observations morales, Lesage rencontra un protecteur et un guide en labbé de Lyonne qui, non seulement, lui assura une modeste pension, mais linitia aux œuvres de la littérature espagnole. Il traduisit successivement : le Traître puni, de Francisco de Rojas Zorrilla et Don Félix de Mendoce, de Lope de Vega, quil publia, sans signer, sous le titre de Théâtre espagnol (1700). En 1702, il put faire jouer le Point dhonneur, une comédie traduite de Rojas, mais cette pièce espagnole se trouvait vieillie et dépaysée et ne réussit pas. Lesage en donna une autre au Théâtre-Français, Don César Ursin, traduite de Calderon, qui neut pas plus de succès (15 mars 1707).

LEspagne, jusque-, ne portait pas bonheur à Lesage dont, dans lintervalle, la traduction des Nouvelles aventures de ladmirable Don Quichotte, d'Alonso Fernández de Avellaneda (1704) navait pas été remarquée. Cest en faisant œuvre originale, avec sa petite comédie en un acte et en prose de Crispin rival de son maître (1707) qui fut souvent réimprimée et ne quitta jamais le répertoire que Lesage rompit sa mauvaise chance. Le grand succès de cette pièce est à la vérité de lobservation, sa vivacité et la franchise de lesprit, sa gaieté naturelle et de bon aloi.

La même année, Lesage sannonce comme romancier de premier ordre dans le Diable boiteux (1707) le héros se fait transporter par le diable sur le toit de chaque maison, pour voir ce qui sy passe et avoir loccasion de conter une aventure sans liaison avec ce qui précède ni avec ce qui suit. Cet ouvrage était aussi une imitation de lespagnol, mais une imitation libre, appropriée aux mœurs françaises et fécondée par lobservation originale et personnelle de lesprit humain. Lesage navait guère emprunté à lauteur espagnol, Guevara, que lidée et le cadre du principal personnage, le diable, il avait fait une création toute nouvelle en lui donnant, suivant la remarque de Villemain, « une nature fine et déliée, malicieuse plutôt que méchante. » Dans cette œuvre le merveilleux nest que pour la forme, toute une diversité daventures et de portraits qui défilent rapidement devant le lecteur, en soumettant à une critique railleuse et pleine de finesse une foule de types, tous frappants de naturel et de vérité.

Le succès du Diable boiteux, qui fut considérable, acheva enfin de distinguer le nom de Lesage de la foule des écrivains. Cette dernière œuvre donna cours à plusieurs anecdotes. Deux seigneurs se disputèrent le dernier exemplaire de la seconde édition en mettant lépée à la main dans la boutique du libraire Barbin. Boileau sindignait dune telle vogue et menaçait, dit-on, de chasser son laquais, pour avoir introduit chez lui le Diable boiteux tandis quau théâtre, les portiers étouffés pouvaient attester la gloire de lauteur.

Les écoliers de Salamanque dans Gil Blas de Santillane.

Lesage avait étudié la littérature espagnole, au moment déjà la France avait abandonné cette étude et ce qui nétait quun souvenir parut presque une nouveauté. Ses romans navaient cependant despagnol que les noms et les lieux de la scène. Pour le reste, cest lesprit et les mœurs françaises que retrace Lesage. Le voyage ne dépayse pas le lecteur qui sent, dans la peinture malicieuse des vices et des passions espagnoles par Lesage, une perpétuelle allusion aux ridicules de sa patrie.

Lesage navait pas encore donné toute sa mesure comme romancier. Avant de le faire dans Gil Blas, il atteignit, comme auteur dramatique, par sa comédie de Turcaret ou le Financier, une hauteur que ni ses débuts ni la nature aimable de son talent ou lindulgence de son caractère ne faisaient pressentir. Lauteur se montra, dans cette pièce, le digne élève de Molière et Turcaret est peut-être lœuvre qui se rapproche le plus des grandes créations de ce dernier. Cette pièce, qui est presque le pendant de Tartuffe, est une satire âpre et vigoureuse de la platitude naturelle et des vices demprunt du parvenu de la fortune, dépourvu déducation. On a reproché à Lesage davoir mis en scène des mœurs aussi mauvaises, mais cest lessence de la comédie de peindre les mauvaises mœurs sociales, celles qui ont besoin dêtre corrigées. On a aussi dit que Turcaret devait manquer dintérêt, parce quelle noffrait pas de personnages honnêtes et sympathiques au profit desquels la confusion du vice pût tourner. Ce défaut, si cen est un, est racheté, en fait, par la vérité des peintures, limprévu des incidents, le comique, des situations, la verve du dialogue, la vivacité des saillies, la gaieté piquante de la satire, le mouvement et la vie de lœuvre entière. Les formes de lusure en grand ont pu changer, et avec elles les types de ceux qui lexercent, mais Turcaret nen est pas moins resté jusquà aujourdhui la satire classique des fortunes improvisées par la spéculation et lagiotage.

Avant même de paraître, Turcaret avait excité contre elle, les mêmes oppositions que Tartuffe. Les financiers menacés firent jouer toutes les cabales, essayèrent toutes les influences, même celle de la séduction de largent envers lauteur. Ils lui offrirent, dit-on, cent mille livres pour retirer sa pièce et se virent refuser. En attendant la représentation publique, lauteur produisait sa comédie dans la société. Un jour quil devait la lire chez la duchesse de Bouillon, il fut retenu au palais par un procès et arriva en retard à laristocratique hôtel. La duchesse lui reprocha aigrement davoir fait perdre plus dune heure à la compagnie : « Eh bien, madame, repartit le fier Breton, puisque je vous ai fait perdre une heure, je vais vous en faire gagner deux » et il se retira, malgré toutes les instances pour le retenir. Ce fut le dauphin, fils de Louis XIV, qui mit un terme aux difficultés en envoyant aux comédiens du roi lordre formel « dapprendre la pièce et de la jouer incessamment ». La première représentation eut lieu le 14 février 1709.

Gil Blas de Santillane

Louvrage capital de Lesage ne devait pas cependant appartenir au genre dramatique, mais au roman: cest lHistoire de Gil Blas de Santillane (1715-1735), que lon a considérée comme le chef-dœuvre du roman de mœurs en France. Comme le Diable boiteux, Gil Blas na, au fond, dautre objet que le tableau de la société et des mœurs, mais le cadre en est à la fois plus simple et plus vaste. Le sujet de ce roman picaresque est étudié sous plus daspects et, sous chacun deux, avec plus de profondeur. Le récit a pour règle lintérêt plutôt que la vraisemblance, mais la vérité est la loi des peintures. Le héros a des aventures nombreuses et bizarres. Il part daussi bas que possible et sélève au plus haut point. Il passe par les situations sociales les plus diverses, et connaît à plusieurs reprises les revers et les retours de la fortune.

On a quelque peu discuté sur la moralité de Gil Blas qui na, pas plus que Turcaret, la prétention dêtre une histoire édifiante ; ce nest pas la peinture des hommes, quoique faite par une âme noble et pure, tels quils doivent être : « Ni les excès de la régence dont il fut témoin, ni les désordres de la vie comique au milieu desquels il se trouva jeté, neurent le pouvoir de corrompre son imagination ; jamais une image licencieuse ne déshonora ses pinceaux ; il sut respecter les bonnes mœurs en peignant les mauvaises. » Le système de Lesage est de laisser les conséquences pratiques sortir delles-mêmes dune représentation naturelle et vraie. Lorsque, plus tard, il traduira la romanesque et moralisante Histoire de Guzman dAlfarache, il la donnera « purgée des moralités superflues ». Le trésor dinstructions morales mis par Lesage dans Gil Blas en font une sorte de comédie humaine lauteur fait la guerre, avec les mêmes armes, aux mêmes ridicules.

Les autres ouvrages de Lesage ne répondent pas à ces grandes œuvres. Il travaille à la hâte et pour vivre. Au théâtre, lauteur de Turcaret est rebuté par le mauvais vouloir des comédiens. Il avait écrit en 1708, pour le Théâtre-Français, une petite comédie, la Tontine, dont les comédiens lui feront attendre la représentation (1732) pendant vingt-quatre ans. Alors, fatigué des cabales du théâtre et des coteries de la Comédie-Française, lauteur de Turcaret, que protégeaient en vain son talent et ses succès, porta, comme Piron, ses ouvrages au théâtre de la foire, pour lesquels il produisit, avec divers collaborateurs, au moins une centaine de pièces. Depuis 1705, ce théâtre subalterne, longtemps abandonné aux bouffonneries italiennes et aux plaisirs de la populace, sétait élevé à côté de la Comédie Française, qui représentait les chefs-dœuvre dramatiques français. Persécutés par la Comédie Française engoncée dans ses privilèges, les forains avaient opposé ladresse à la tyrannie des prétentions de leurs rivaux. On leur avait interdit le dialogue, ils avaient chanté ; on leur avait proscrit la chanson, ils sétaient réfugiés dans la pantomime et ils avaient su trouver, dans leurs métamorphoses diverses, lart de toujours égayer le public. Bientôt leurs pièces, destinées dabord au peuple, attirèrent jusquaux courtisans et la gaieté licencieuse, la bouffonnerie triviale de leur jeu réveilla la satiété des grands seigneurs qui quittèrent les plaisirs délicats de la scène française pour chercher des représentations ils samusaient en sencanaillant.

Tel fut le théâtre pour lequel travailla Lesage, en abandonnant la scène française ; mais, quoique il fut forcé de rapetisser son génie dans ces œuvres, lauteur de Turcaret et de Gil Blas sy retrouve encore. Bien que ce ne soient que des ébauches, le trait du maître sy distingue et le mérite comique ny manque pas. Lesage nélève pas son genre au-dessus des spectateurs, mais il remplace la trivialité par une gaieté vive encore, qui nest plus grossière, mais produit des chants dénués daction et des tableaux toujours vrais, quelquefois gracieux. Lesage sait mettre en scène la vanité, lambition et toutes les passions quil a déjà peintes et lintrigue excite et surprend la curiosité. Sous le vernis grotesque du théâtre de la foire, Lesage montre quil connaissait ceux pour qui il composait, mais derrière Gilles ou Arlequin, le spectateur averti reconnaît quelque lourd parvenu successeur de Turcaret ou quelque courtisan. Arlequin, Colombine et les marionnettes deviennent, à défaut dautres acteurs, les interprètes de son esprit caustique.

Gil Blas de Santillane

Lorsquil peint la douleur, Lesage le fait simplement, naturellement, telle quil la vue dans le peuple auquel il parle en sachant quil na pas encore assez de raffinement pour corrompre les vertus par laffectation ou pour couvrir les vices dun éclat de frivolité élégante. Ceci fait de Lesage, avec plusieurs autres auteurs, le fondateur dun de ces genres de littérature de genre populaire, lopéra comique ou plutôt le vaudeville, un genre aussi vieux que la gaieté française dont les refrains faciles et gais font circuler les épigrammes en leur donnant la musique pour passeport.

La grâce et la facilité du style de Lesage ont perpétué et agrandi chaque jour le renom de ses ouvrages. Son expression est comme sa pensée, simple et sans affectation ; rapide et spirituelle, elle se prête avec souplesse à la gaieté dans les récits, à la satire dans les portraits. Toujours exempt de mauvais goût, Lesage ne cherche pas les saillies, il les rencontre. Lesage parcourut la carrière littéraire avec éclat, mais sans ambition. Toujours modeste, cest par ses ouvrages seuls quil obtint sa réputation, et jamais il ne rechercha les dignités et les titres littéraires. Cest à ce titre quil est cité dans lhistoire littéraire comme le premier écrivain à avoir vécu de sa plume.

Lesage sétait retiré chez un de ses fils, chanoine à Boulogne-sur-Mer, il mourut à quatre-vingts ans. Le comte de Tressan, qui commandait alors en Boulonnais et en Picardie, fit faire à lécrivain des obsèques dignes du rang que la postérité devait lui donner immédiatement au-dessous de Molière.

Deux des fils de Lesage sétaient faits, contre son gré, comédiens. Lun deux, Louis-André Lesage, dit « Montménil », sest acquis une célébrité sous ce nom de théâtre. à Paris, le 31 juillet 1695, il était destiné par son père à létat ecclésiastique et fut entraîné par la vocation dramatique. Il débuta au Théâtre-Français en 1726, puis parcourut la province, avant de rentrer à Paris il prit rang parmi les bons acteurs comiques. Il joua le Turcaret avec un succès qui le réconcilia avec son père. Il mourut à la Villette, près de Paris, le 8 septembre 1743.

Notes

  1. Ou Le Sage

Quelques pièces de théâtre

Romans

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Le Diable boiteux (1707)
  • Gil Blas, Livres I-VI (1715)
  • Histoire de Gil Blas de Santillane, Livres VII-IX (1724)
  • Histoire de Gil Blas de Santillane, Livres X-XII (1735)
  • Histoire de Gil Blas de Santillane (1747)
  • Les Aventures de Monsieur Robert Chevalier, dit de Beauchêne, capitaine de flibustiers dans la Nouvelle-France (1732)
  • Le Bachelier de Salamanque (1736)

Traductions

  • Guzman dAlfarache (1740)

Publications

  • Alain-René Lesage, Œuvres complètes. Sous la direction de Christelle Bahier-Porte et Pierre Brunel, Honoré Champion, 2009. En cours de publication :
  1. Tome I. Théâtre I: Pièces « espagnoles ». A paraître.
  2. Tome II. Théâtre II: Pièces « françaises » . paraître.
  3. Tome III. Théâtre III: Théâtre de la foire I. A paraître.
  4. Tome IV. Théâtre IV: Théâtre de la foire II. A paraître.
  5. Tome V. Œuvres romanesques I: Le Diable boiteux. A paraître.
  6. Tome VI. Œuvres romanesques II: Histoire de Gil Blas de Santillane. A paraître.
  7. Tome VII. Œuvres romanesques III: Les Aventures de M. Robert Chevalier, dit de Beauchêne. A paraître.
  8. Tome VIII. Œuvres romanesques IV: L'Histoire d'Estevanille Gonzalez, surnommé le garçon de bonne humeurLe Bachelier de Salamanque. A paraître.
  9. Tome IX. Œuvres « adaptées » I: Nouvelles aventures de l'admirable Don Quichotte de la Manche. Édition critique de David Alvarez, 2009 (ISBN 978-2-7453-1739-1).
  10. Tome X. Œuvres « adaptées » II: Nouvelle traduction de Roland lAmoureux. Texte établi, introduit et présenté par Giovanni Dotoli et Marcella Leopizzi, 2009 (ISBN 978-2-7453-1809-1).
  11. Tome XI. Œuvres « adaptées » III: Histoire de Guzman d'Alfarache. A paraître.
  12. Tome XII. Œuvres diverses: Lettres galantes d'AristénèteLa Valise trouvéeMélange amusant. A paraître.

Références

  • Francis Assaf, Lesage et le picaresque, Paris, A.-G. Nizet, 1983 (ISBN 978-2-7078-1032-8)
  • Christelle Bahier-Porte, La Poétique dAlain-René Lesage, Paris, Champion, 2006 (ISBN 978-2-7453-1406-2)
  • V. Barberet, Lesage et le théâtre de la foire, Genève, Slatkine Reprints, 1970
  • Leo Claretie, Lesage romancier, Paris, Colin, 1890
  • Uwe Holtz, Der hinkende Teufel von Vélez de Guevara und Lesage. Eine literatur- und sozialkritische Studie, Wuppertal 1970
  • Roger Laufer, Lesage ; ou, Le métier de romancier, Paris, Gallimard, 1971
  • Jacques Wagner, Lesage, écrivain (1695-1735), Amsterdam ; Atlanta, Rodopi, 1997 (ISBN 978-90-420-0196-1)

Sources

  • Saint-Marc Girardin, « Notice sur Le Sage », Histoire de Gil Blas de Santillane, Paris Charpentier, 1861, p. V-XX
  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1235-7

Lien externe

Toutes ses pièces de théâtre et leur représentations sur le site CÉSAR


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