- Fébricule
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Fièvre
La fièvre est l'élévation de la température corporelle chez un être à sang chaud par dérèglement du « thermostat » central. Il s'agit généralement d'une réaction de défense contre une agression interne (par exemple une infection) appelée à activer certains mécanismes immunitaires et inflammatoires.
Chez l'humain, la température corporelle normale moyenne est de 37 °C (entre 36,5 °C et 37,5 °C selon les individus) ; la fièvre est définie par une température au repos supérieure ou égale à 38 °C.[1] Une fièvre au-delà de 40 °C est considérée comme un risque de santé majeur et immédiat (voir hyperthermie). Lorsque la fièvre est modérée (de 37,5 °C à 37,9 °C), on parle de fébricule.
Sommaire
Mesure de la température corporelle.
La température corporelle se mesure à l'aide d'un thermomètre médical. Suivant le placement de celui-ci, on parle de :
- température orale : thermomètre placé dans la bouche (la méthode la plus courante dans les pays anglo-saxons, sauf pour les petits enfants) ;
- température rectale : bout du thermomètre placé dans le rectum via l'anus (la méthode la plus précise, traditionnellement conseillée pour les petits enfants) ;
- température axillaire : sous le bras ;
- température tympanique : mesure infrarouge de la température du tympan.
La température orale et la température axillaire étant moins élevées que la température rectale (-0,5 °C pour l'orale, -0,8 °C pour l'axillaire), prise comme référence, des corrections doivent être appliquées.
Etiologie
Presque toutes les pathologies peuvent donner de la fièvre, aussi bien bénignes que malignes. Ainsi devant une fièvre il faut écarter des atteintes particulièrement graves :
- au retour d'un voyage : paludisme
- si fièvre persistante : tuberculose
- associée à des douleurs articulaires : arthrite septique
- isolée, chez l'homme : prostatite
- en cas de souffle cardiaque : endocardite infectieuse
Traitement
Il s'agit d'un traitement antipyrétique, visant à l'obtention de l'apyrexie (température corporelle normale) ; classiquement, on utilise du paracétamol.
Des vessies de glace peuvent également être appliquées ; il faut dans tous les cas découvrir le patient et ne pas l'enfouir sous les couvertures.
La fièvre peut persister malgré ces mesures pendant plusieurs jours.
Fièvre chez le jeune enfant et le nourrisson
Chez le jeune enfant, cette fièvre peut entraîner des convulsions qui, si elles sont impressionnantes, sont en général bénignes ; il faut toutefois impérativement éviter que cette situation ne se prolonge, il faut donc abaisser lentement la température de l'ensemble du corps. On préconisait auparavant de donner systématiquement des bains d'eau dont la température est de 2 °C en dessous de la température du bébé, et la prescription médicale consistait souvent en une bithérapie aspirine-paracétamol ; la chute de la température était une priorité avec trois objectifs : empêcher le développement de l'hyperthermie maligne, éviter les convulsions fébriles et améliorer le confort de l'enfant.
Cependant, aucune étude récente n'a mis en évidence l'effet des antipyrétiques pour la prévention des convulsions, et par ailleurs, seuls certains enfants (2 à 5 %) sont sujets aux convulsions[2]. La fièvre ayant un rôle dans la lutte contre l'infection, pour un enfant n'étant pas sujet aux convulsions et hors urgence (voir ci-dessous), l'administration d'antipyrétique n'est plus systématique, et n'est envisagée qu'à partir de 38,5 °C. On conseille alors plutôt le paracétamol en monothérapie[2],[3],[4].
Une fièvre réelle (supérieure à 38 °C) chez un enfant doit toujours donner lieu à une consultation médicale, mais rarement aux urgences de l'hôpital[5]. En attendant la visite médicale, l'attitude conseillée par l'Afssaps est de favoriser la baisse de température en habillant légèrement l'enfant, en lui proposant fréquemment des boissons fraîches et en aérant la pièce[2].
En présence de signes de gravité, par exemple :
- bébé de moins de trois mois,
- température supérieure à 40 °C,
- perte de poids,
- convulsions qui se répètent ou durent malgré le refroidissement,
- taches sur la peau,
- troubles de la conscience,
- pleurs incessants,
- …
il convient de prendre contact rapidement avec un médecin (le Samu en France) afin d'avoir des conseils et éventuellement une intervention médicalisée.
L'utilisation de l'ibuprofène chez l'enfant est controversée[6],[7]. Il peut y avoir des effets secondaires rares mais graves chez l'enfant varicelleux[2].
Annexes
Bibliographie
- Prise en charge symptomatique de la fièvre chez l'enfant, Le Généraliste no 2317, 28 janvier 2005
- L'Alphabet des fausses urgences, Le Généraliste no 2193, 16 avril 2002 (version html)
- Traiter la fièvre chez l'enfant, P. Benkimoun, Le Monde, 3 novembre 2004
- Pierre Foucaud, chef du service de pédiatrie au centre hospitalier de Versailles « Privilégier le paracétamol en monothérapie », propos recueillis par S. Blanchard, Le Monde, 3 novembre 2004
- Des médecins déconseillent d'utiliser l'ibuprofène en cas de fièvre chez l'enfant, S. Blanchard, Le Monde, 11 septembre 2004
- Une rumeur alarmiste sur l'ibuprofène ?, Le Monde, 3 novembre 2004
Liens internes
- Karl August Wunderlich (1815-1877), premier à comprendre que la fièvre est seulement un symptôme.
- Hyperthermie
- Fièvre et grossesse
- Fièvre hémorragique
- Fièvre par morsure de rat (streptobacillose) [3]
Liens externes
- Fièvre chez l'enfant sur esculape.com
Notes, sources et références
- ↑ Fever - National Institutes of Health
- ↑ a , b , c et d Prise en charge symptomatique de la fièvre chez l'enfant, Le Généraliste no 2317, 28 janvier 2005
- ↑ Traiter la fièvre chez l'enfant, P. Benkimoun, Le Monde, 3 novembre 2004
- ↑ Pierre Foucaud, chef du service de pédiatrie au centre hospitalier de Versailles « Privilégier le paracétamol en monothérapie », propos recueillis par S. Blanchard, Le Monde, 3 novembre 2004
- ↑ L'Alphabet des fausses urgences, Le Généraliste no 2193, 16 avril 2002
- ↑ Des médecins déconseillent d'utiliser l'ibuprofène en cas de fièvre chez l'enfant, S. Blanchard, Le Monde, 11 septembre 2004
- ↑ Une rumeur alarmiste sur l'ibuprofène ?, Le Monde, 3 novembre 2004
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