Fraude à la Société générale de 2008

Fraude à la Société générale de 2008

Crise financière de janvier 2008 à la Société générale

Le 24 janvier 2008, le président de la Société générale, M. Daniel Bouton, annonce une perte de 7,1 milliards d'euros[1]. Les dirigeants de la banque ont présenté cette perte comme étant, pour 4,82 milliards[2], le résultat d'une fraude due à un seul trader[3] qui aurait créé « une entreprise dans l'entreprise[4] », dont elle indique plus tard le nom, Jérôme Kerviel, et pour 2,2 milliards des dépréciations d'actifs (CDO) dues à la crise des subprimes.

Le montant des positions secrètes prises par M. Kerviel pour engendrer ces pertes serait de 50 milliards €[5], somme qui atteint 1,7 fois le montant des fonds propres de la banque qui s'élevaient à 30,7 milliards €[6].

En même temps, la société communique une estimation des résultats de son exercice 2007 et annonce une augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros destinés à couvrir son manque de fonds propres.

Si on impute à Jérôme Kerviel la responsabilité de la perte de 4,82 milliards enregistrée à l'issue de la liquidation de ses positions, celle-ci serait la perte la plus élevée de tous les temps qui ait été causée par les erreurs d'appréciation d'un rogue trader, employé d'un établissement financier[7].

Dans une lettre au secrétaire général de l'AMF Gérard Rameix, la présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires, Colette Neuville, s'est étonnée du décalage entre l'estimation faite par la banque en septembre de ses pertes liées au subprime et l'annonce en janvier 2008, au moment de la révélation des « pertes Kerviel » de 2,05 milliards d'euros de nouvelles dépréciations d'actifs[8].

Sommaire

Mécanisme de la fraude et chronologie de la crise

Le mécanisme de la fraude

L'activité de trading ou d'arbitrage, officiellement pratiquée par le trader, ne consiste pas à parier sur la hausse ou la baisse du marché (ce que l'on appelle une position directionnelle), mais à simultanément prendre deux positions en sens inverses devant globalement s'annuler, insensibles aux variations du marché, mais permettant seulement un faible gain à la marge. Comme l'explique la Société générale, « Ces écarts de valeur étant le plus souvent à la fois faibles et temporaires, de telles activités d'arbitrage supposent que les opérations réalisées soient très nombreuses et puissent porter sur des nominaux importants »[9].

Il s'agit simultanément d'acheter un produit ou un portefeuille A et de vendre un produit ou un portefeuille B aux caractéristiques très proches pour ne gagner que sur cette très légère différence. Dans le cas de la fraude, si l'achat du portefeuille A était bien réel, la vente, ou certains éléments, du portefeuille B étaient cependant fictifs, selon l'explication de la Société générale. Par conséquent, le trader se retrouvait avec une position A non couverte et « directionnelle », c'est-à-dire vulnérable aux variations du marché.

La banque s'est retrouvée au cours du week-end du 19-20 janvier 2008 avec une position ouverte de 50 milliards d'euros, misant globalement sur la hausse du marché. Plus précisément, au 20 janvier, ces positions se composaient de 30 milliards d'euros de futures sur l'indice Eurostoxx, de 18 milliards d'euros sur l'indice DAX et de 2 milliards d'euros sur l'indice FTSE[10].

Les 20 février [6] et 23 mai 2008 [7], la Société générale a rendu public et mis en ligne sur son site web deux rapports de son inspection générale qui détaillent avec minutie tous les échanges avec les services de contrôle et les mécanismes ayant permis la fraude. La conclusion la plus importante du premier rapport est la suivante :

« L’Inspection générale considère que les contrôles prévus par les fonctions de support et de contrôle ont dans l’ensemble été effectués et menés conformément aux procédures, mais n’ont pas permis d’identifier la fraude avant le 18 janvier 2008. L’absence d’identification de la fraude jusqu’à cette date peut s’expliquer d’une part par l’efficacité et la variété des techniques de dissimulation utilisées par le fraudeur, d’autre part par le fait que les opérateurs n’approfondissent pas systématiquement leurs vérifications, enfin par l’absence de certains contrôles qui n’étaient pas prévus et qui auraient été susceptibles d’identifier la fraude. L’Inspection générale s’interdit d’émettre des conclusions à ce stade quant à la responsabilité de la hiérarchie front-office de l’auteur de la fraude, compte tenu de l’enquête judiciaire en cours qui ne lui a pas permis de rencontrer l’ensemble des protagonistes. A ce stade des investigations, aucune preuve de détournement ou de complicité interne ou externe (c'est-à-dire de l’existence d’un tiers ayant consciemment aidé l’intéressé à dissimuler ses agissements) n’a été constatée. Les investigations se poursuivent, notamment sur un périmètre plus large que celui des activités de l’auteur de la fraude. »

Le rapport de synthèse du 20 mai 2008 évoque toutefois « des indices de complicité interne, celle d’un assistant trader, agent du « middle office opérationnel » dédié à l’activité de JK ».

La vente à perte des positions (21-23 janvier)

Selon les dirigeants de la Société générale, la position frauduleuse a commencé à être détectée par les services de contrôle le vendredi 18 janvier, le trader aurait reconnu "avoir commis des irrégularités" le samedi 19 janvier, et "l'exposition totale est entièrement connue" dimanche 20 janvier[11].

Le dimanche 20, Daniel Bouton, président de la Société générale, informe les autorités de tutelle, c'est-à-dire le gouverneur de la Banque de France et le secrétaire général de l'AMF, et informe le Comité des Comptes de la banque qu'il a décidé de liquider les positions dangereuses au plus vite, et de reporter les annonces des résultats annuels qui étaient programmées pour le lendemain[11].

Du lundi 21 au mercredi 23, un trader unique est chargé de la liquidation des positions accumulées par Jérôme Kerviel. Compte tenu de la vive baisse des indices boursiers sur cette période, l'opération se conclut par une perte que la Société générale estime à 4,82 milliards d'euros[12].

En réalité, l'enquête a fait apparaître que la perte avait été de 5,5 milliards [réf. nécessaire], desquels la banque a soustrait le 1,7 milliard de bénéfice que les positions de Jérôme Kerviel avaient fait gagner à la banque et qui avaient été pris en compte dans le bilan arrêté au 31 décembre 2007.

La Société générale a obtenu du ministère des finances de réintégrer les pertes faites en février 2008 dans le bilan de 2007, ainsi que remboursement des impôts payés.

La banque a souhaité vendre les positions avant d'alerter la justice et le public. En effet, si le marché avait été informé plus tôt et avait décidé de jouer contre les positions de la Société générale, la perte aurait pu être, selon Daniel Bouton, « dix fois pire »[13]. Elle aurait donc absorbé plus que les fonds propres de la banque.

Cependant, si la Société générale avait revendu ses titres sur plus long terme, les pertes auraient peut-être étés moins importantes. En effet, il semblerait que le volume revendu par la banque ai entrainé les marchés à la baisse, ce qui prouverait donc que la SG a perdu une partie de son argent seule.

Une enquête de l'AMF a conclu que le secret sur la fraude elle-même a été bien gardé jusqu'à ce que l'information soit rendue publique. Cependant, des rumeurs de dépréciation d'actifs, et même de faillite, ont circulé sur le marché boursier du 18 janvier (au moins) au 23 janvier, relayées par la presse spécialisée[14]. Ces rumeurs étaient liées aux dépréciations relatives au marché des sub-prime.

L'annonce publique de la fraude (24 janvier)

C'est le jeudi 24 au matin, une fois toutes les positions liquidées, que les dirigeants de la banque informent le public de l'ensemble des pertes récentes, tant celles liées à la fraude que celles dues à la dépréciation de créances liée à la crise des subprimes et déposent leur plainte.

Après s'être volontairement rapproché des services policiers le 26 janvier, Jérôme Kerviel a été mis en examen le 28 notamment pour « abus de confiance », « faux et usage de faux » et laissé en liberté sous contrôle judiciaire contre l'avis du parquet »[15].

Mais le parquet a fait appel de la décision, justifiant se demande d'incarcération par la nécessité de ne pas communiquer avec d'éventuels complices, ce qui était d'autant plus étonnant que la banque affirmait qu'il avait agi seul.

La veille de l'audience, le courtier d'une ancienne filiale de la Société générale a été mis en garde à vue, et des messages texto échangés entre lui et Jérôme Kerviel avant sa mise à pied ont été communiqués au parquet par la Société générale. Leur publication par plusieurs journaux le matin de l'audience a donné à penser à la cour d'appel que les soupçons du parquet étaient fondés, et qu'il y avait lieu de l'incarcérer.

Le lendemain, le prétendu complice a été libéré de sa garde à vue, et aucune accusation n'a été retenue contre lui par le parquet financier : il passait effectivement des opérations de Jérôme Kerviel, mais tout était fait régulièrement avec les autorisations de la Société générale.

Points controversés

Le partage des responsabilités

Plusieurs experts des marchés financiers ont exprimé leurs doutes quant à la capacité d'un homme seul à effectuer des opérations frauduleuses de cette ampleur, certains en exigeant l'anonymat, et la plupart en acceptant d'être cités nommément[16].

Du côté de la Société générale, si Jean-Pierre Mustier déclarait le 24 janvier être « convaincu » de l'absence de complicité « compte tenu de la méthode utilisée »[17], il était un peu plus nuancé lors d'une conférence téléphonique du 27, déclarant alors seulement que « À ce stade, rien ne nous permet de dire qu'il a bénéficié de complicités, tant internes qu'externes», mais «je ne peux pas vous assurer à 100 % qu'il n'a pas eu de complicités»[18].

Sans nier l'irrégularité de ces pratiques, Jérôme Kerviel fait état d'une tolérance de sa hiérarchie, du fait que ces opérations étaient faites pour le compte de la société, que les opérations étaient ensuite validées par la chambre de compensation et qu'il a plusieurs fois été gratifié de commissions pour des opérations en dépassement en 2005-2006.

Des extraits du procès-verbal d'interrogatoire du trader ont pour la première fois été retranscrits dans une longue enquête du site d'investigation Mediapart, avec des informations que des sources judiciaires ont confirmé à l'AFP. Puis d'autres organes de presse ont publié les mêmes extraits[19].

Ce fut le cas en particulier du Monde, qui y a consacré une page[20]. Le trader s'y défend en mettant en relief que, selon lui, sa hiérarchie (et notamment ses deux supérieurs hiérarchiques immédiats) avait tacitement approuvé son comportement ; il déclare ainsi «  Je ne peux croire que ma hiérarchie n'avait pas conscience des montants que j'engageais, il est impossible de générer de tels profits avec de petites positions. Ce qui m'amène à dire que lorsque je suis en positif ma hiérarchie ferme les yeux sur les modalités et les volumes engagés. Au titre d'une activité normale, un trader ne peut générer autant de cash. » Il rappelle qu'à plusieurs occasions des alertes auraient pu et dû amener sa hiérarchie à mettre le holà à ses activités spéculatives.

« Dès début avril, P. B. et M. R. sont avisés par mail du service comptable (...). La seule chose qui me soit dite est de me débrouiller pour régulariser. Ils n'interviennent pas », a expliqué le trader aux enquêteurs de la brigade financière[21].

"Les autres alertes qui leur parviennent par la suite ne les font pas réagir pour autant, c'est donc que cela les arrangeait. Au début comme à la fin de mes manœuvres, ils n'ont pas voulu intervenir. Nous faisons eux et moi le même métier. Ils en connaissent les rouages", a-t-il ajouté.

L'avocat de la Société générale, maître Jean Veil, interrogé le 29 janvier sur RTL déclarait à propos de la libération conditionnelle de Jérôme Kerviel « Quand on est interrogé par des policiers ou par des juges, on a le droit de mentir. Par conséquent, je constate que M. Kerviel ne s'en prive pas »[22]. Ce que les avocats de Jérôme Kerviel ont aussi implicitement reproché à la banque, puisque selon l'AFP, le 27 janvier 2008, « Les avocats de M. Kerviel ont déclaré par téléphone que leur client n'avait "commis aucune malhonnêteté", accusant la banque de vouloir "élever un écran de fumée" pour masquer ses pertes »[23].

Jérôme Kerviel se tient à l'écart de la presse, a dit mardi à des journalistes Me Élisabeth Meyer, son avocate, selon qui « il est complètement écrasé par la médiatisation de cette affaire »[24].

Les différentes interrogations exprimées ignorent en fait les détails des mécanismes de la fraude publiés par la Société générale dans le un rapport, rendu public, de son inspection générale. Ce rapport lève les doutes exprimés ci-dessus.

Les contrôles extérieurs de la Banque de France

  • Compte tenu de l'importance énorme des opérations et des compensations effectuées, la Banque de France devait tout savoir, explique Jean Montaldo dans un article paru le 28 janvier sur Backchich :

« Les documents de « Banque de France (Eurosystème) », nous informent que la « Société générale » est bien inscrite, à la date « 22 janvier 2008 », sur la liste des banques affiliées au réseau de « Clearnet SA, Banque centrale de compensation ».

Tout d’abord, l’Autorité des marchés financiers (AMF) doit de « veiller… à la protection de l’épargne investie dans les instruments financiers et tout autre placement donnant lieu : à appel public à l’épargne ; à l’information des investisseurs ; au bon fonctionnement des marchés d’instruments financiers ».

De son côté, la Banque de France, elle, a pour « mission principalement de veiller à la sécurité des dépôts du public et plus généralement à celle des banques ». Ses statuts le précisent : « Dans le cadre des missions du Système européen de banques centrales (…) la Banque de France veille à la sécurité des systèmes de compensation, de règlement et de livraison des instruments financiers. » En outre, « pour que cette sécurité soit assurée, il est essentiel que le système bancaire et financier français soit géré de manière rentable et prudente ». (...)

Pour enregistrer, comptabiliser, vérifier et superviser leurs règlements sans délai, il existe bel et bien, au-dessus des banques, deux instances de contrôle : « Euroclear SA/NV » et « Clearnet ».

Voulue par les autorités des marchés européens, « la constitution du groupe Euroclear a pour objectif de mettre en place une plateforme de règlement-livraison unique pour l’ensemble des dépositaires centraux du groupe ». Euroclear Group est doté de 6 filiales, « dépositaires centraux de titres négociés » par les banques : Euroclear Bank ; Euroclear Belgique ; Euroclear United-Kingdom & Ireland ; Euroclear France ; Euroclear Nederlands ; LCH. Clearnet Group. En d’autres termes, cet organisme ramifié supervise les règlements des divers titres achetés ou vendus par les établissements financiers. Et s’assure de leur livraison immédiate. Pour parfaire son « intégration » et « rationaliser » ses infrastructures techniques de règlement, la maison-mère « Euroclear » a mis en place (en mai 2006 pour le marché français, en août suivant pour le Britannique) « un moteur unique de règlement-livraison (Single Settlement Engine) pour l’ensemble des entités du groupe. »

Dès lors, les frontières d’intervention de ses entités territoriales étant fixées, la filiale française « LCH. Clearnet SA » — supervise toute transaction effectuée depuis Paris et qui passe obligatoirement par elle.

Pour l’officielle AFTI (Association française des professionnels des titres) « Clearnet SA » est l’une des premières chambres de compensation en euros et une « infrastructure post-marché » qui « joue un rôle attractif déterminant pour la domiciliation des banques d’investissement et de marchés, et des gestions d’actifs ». Son rôle est ainsi défini par la Banque de France : « LCH. Clearnet SA joue le rôle de contrepartie centrale pour les instruments financiers qu’elle admet à ses opérations (actions cotées sur les marchés Euronext, instruments dérivés et options, titres d’État français et allemands négociés de gré à gré via certains courtiers…) ». Ainsi, imposé aux banques comme leur intermédiaire obligatoire, Clearnet se porte acquéreur ou vendeur des titres qu’elles ont achetés ou vendus. Pour bien fixer les responsabilités, il est stipulé expressément : « Une fois l’opération prise en compte par la chambre de compensation, Clearnet SA devient la contrepartie unique du vendeur et de l’acheteur », jouant ainsi le double rôle d’intermédiaire et de surveillant de la bonne exécution des transactions. À charge pour elle de fournir sa « garantie » qui « inclut le paiement, mais aussi la livraison des titres [à la banque acheteuse] au cas où le vendeur serait défaillant. »

« En tant que contrepartie centrale, LCH. Clearnet SA contribue à réduire les risques de crédit et de liquidité associés à la transaction et à la livraison des instruments qu’elle prend en charge. »

La qualité du contrôle à la Société générale

Un « accident » d'exploitation aussi colossal n'a pu manquer de lancer des spéculations sur les insuffisances des mécanismes de sécurité en place à la Société générale.

Pour schématiser, cinq positions ont coexisté ou se sont succédé 
  • M. Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France : «les contrôles à la Société générale n'ont « pas fonctionné comme ils auraient dû » et « n'ont pas fait l'objet d'un suivi approprié », a sévèrement jugé le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer lors de son audition mercredi par la commission des Finances du Sénat sur la fraude présumée reprochée au courtier Jérôme Kerviel. «Les premiers constats faits par l'inspection que j'ai diligenté la semaine dernière me paraissent montrer que tous les contrôles permanents au sein de la Société générale ne semblent pas avoir fonctionné comme ils auraient dû. Ceux qui ont fonctionné n'ont sans doute, pas toujours fait, l'objet d'un suivi approprié », a dit le gouverneur de la Banque de France et président de la Commission bancaire. M. Noyer a expliqué aux sénateurs qu'il ne pouvait tirer de conclusions définitives tant qu'il n'aurait pas reçu le rapport complet de ses inspecteurs. Mais "il est clair que nous devons nous concentrer sur les raisons pour lesquelles les anomalies, les dysfonctionnements n'ont pas été repérés, analysés, remontés à un niveau suffisant, traités, suivis pendant toute cette période », a-t-il ajouté »[25].
  • Les représentants de la Banque, parlent d'un concours de circonstances tout à fait exceptionnel, qui aurait pu toucher un autre acteur du marché. Ainsi Daniel Bouton, dans un entretien donné au Figaro le 25 janvier[26] compare-t-il la situation à un « incendie volontaire, qui aurait détruit une grosse usine d'un groupe industriel ». Selon Le Canard enchaîné du 30 janvier, des dirigeants de la banque auraient néanmoins reconnu « en privé » que « l'affaire Kerviel n'aurait pas été possible sans un grave dysfonctionnement de nos systèmes de contrôle »[27] ;
  • Les journalistes et observateurs indépendants pointent diverses insuffisances du contrôle, parfois en termes sévères[28] ;
  • Le jeune trader mis en examen, affirme qu'il n'a pas d'ordre écrit limitant le montant de ses engagements, qu'il est conscient de dépasser de façon importante, mais qu'au moins cinq autres traders dépassent de plusieurs milliards leur cadre et que leur hiérarchie leur donnait tacitement le feu vert ;

De fait, la banque indique que les engagements de Jérôme Kerviel sont limités à 280 millions, mais l'enquête des services de la banque de France ont confirmé que Jérôme Kerviel avait pris des engagements pour 30 milliards d'euros courant 2007, qu'en juin il avait une perte de 2,2 milliards d'euros, et qu'un autre trader dans le même cas que lui s'était suicidé. Mais que le 31 décembre 2007, le solde des transactions de M. Kerviel avait produit un bénéfice de 1,4 milliards d'euros qui avaient été pris en compte dans l'exercice 2007.

Le 22 février, le journal Capital informe que les cinq traders dont Jérôme Kerviel a indiqué qu'ils étaient aussi en dépassement de plusieurs milliards ont été identifiés et seront prochainement entendus par la Brigade financière (sauf celui qui n'a pas survécu à ses pertes et s'est suicidé en juin 2007). Il leur sera demandé s'ils utilisaient aussi de faux e-mails pour dissimuler leur activité[29].

  • L'Inspection générale de la Société générale dans son rapport de synthèse de la mission Green du 20 mai 2008 a relevé qu'il n'existait « pas sur ce périmètre de contrôle sur les transactions annulées ou modifiées, ni sur les transactions à départ différé, ni sur les transactions avec des contreparties techniques, ni sur les nominaux élevés en position, ni sur les flux non transactionnels en cours de mois, autant d’analyses qui auraient probablement permis d’identifier la fraude ». Figurent en annexe de ce rapport un certain nombre de "Focus"établissant l'insuffisance des systèmes de contrôle et la carence de ceux existant. Ainsi le "Focus n° 13" intitulé "Une analyse approfondie des informations disponibles relatives à la trésorerie aurait pu permettre de détecter la fraude" fait ressortir que les soldes importants de trésorerie générés par l'activité de Jérôme Kerviel "depuis mars 2007 sont sans rapport avec le mandat de trading confié à JK (market making (9) et arbitrage (10) sur les produits Turbos en France, Finlande, Suède et au Royaume-Uni)".[30].
Durée des activités irrégulières et réaction aux alertes

Il n'est pas contesté que Jérôme Kerviel ait commencé à prendre des positions irrégulières, longtemps avant le mois de janvier 2008, même si l'on dispose de deux versions discordantes, quant au début de ces dérapages : Fin 2006 pour la Société générale[31], dès la fin 2005 selon Jérôme Kerviel[20] ; cette version de Jérôme Kerviel est confirmée par le rapport de synthèse de la mission Green du 20 mai 2008 de l'Inspection générale de la Société générale. L'Inspection générale de la banque relève, en effet, que les premières positions irrégulières ont été prises sur le titre ALLIANZ autour du mois de juillet 2005 [32].

On sait également que la Société générale a reçu, à plusieurs reprises, des alertes d'Eurex, agissant comme organisme de compensation de contrats à terme sur le DAX, sans pour autant mettre fin aux irrégularités commises par leur traders. Le Canard enchaîné du 30 janvier 2008 fait ainsi état de trois alertes successives (en 2005, 2006 et novembre 2007). La troisième aurait selon l'hebdomadaire satirique conduit Jérôme Kerviel à justifier de la couverture de ces risques par la production d'un faux document, qui aurait suffit à rassurer les autorités chargées du contrôle[27] ; L'alerte de novembre 2007 est corroborée par les déclarations du procureur de la République du 28 janvier 2008[33], ainsi que par le rapport de la rapport de synthèse de la mission Green du 20 mai 2008 [34] qui précise que la Société générale « s’est borné à communiquer les explications du trader ». Notons que dans ses conclusions intermédiaires au 20 février 2008 de son rapport de synthèse de la mission Green l'Inspection générale de la Société générale a relevé que différents services de la banque avaient déclenché « sur le périmètre de JK », 2 alertes en 2006 et 46 en 2007 [35].

Sécurité des systèmes informatiques

La Société générale assure que le trader, pour camoufler ses opérations spéculatives, a « usurpé des identités en se servant des codes d’accès informatiques, appartenant à d'autres opérateurs, afin d'annuler certaines opérations ». Jérôme Kerviel ne conteste pas avoir utilisé des comptes qui n'étaient pas les siens, disant avoir « emprunté » les mots de passe de certains collègues[36]. La question qui reste ouverte est de savoir si M. Kerviel passait des écritures dans la comptabilité de la banque ou pas, c'est-à-dire sur les vrais engagements et les vrais paiements. Car c'est sur elle que portent les contrôles, pas sur les tableurs internes au service.

Limites de trading pour un employé individuel

Des commentateurs se sont particulièrement étonnés de ce qu'un employé isolé soit autorisé, à prendre des écritures de contrepartie en comptabilité, à prendre des engagements d'un montant si élevé (une cinquantaine de milliards d'euros). Ainsi un « concurrent » cité par le Financial Times souligne-t-il qu'un tel montant d'engagements ne le surprendrait pas s'il était confié à une équipe, mais ne lui paraît pas raisonnable pour un employé moyennement expérimenté[28] ; Le Figaro du 28 janvier cite d'ailleurs un représentant de la Société générale qui lui déclare : « La première leçon est de mettre en place un système de contrôle qui porte sur la taille nominale de toutes les opérations d'arbitrage. »[37].

Le rapport de Christine Lagarde, ministre de l'Économie

Dans ce rapport, cinq à six failles précises des systèmes de contrôle de la Société générale sont identifiées, pour l'essentiel au niveau subalterne du « middle office » [38]. Surtout ce rapport souligne que les outils de contrôle ont paradoxalement fonctionné, mais que la banque n'a pas tenu compte des signaux en citant notamment l'exemple des alertes envoyées par le marché à terme allemande Eurex.

Le rapport ne précise pas si les achats et les ventes de warrants sur lesquels Jérôme Kerviel a pris des options ont réellement été achetés et vendus, et figuraient dans la comptabilité sur laquelle portent les contrôles.

Le changement brusque de politique d'engagement de la banque devant les signes d'arrivée d'un effondrement de la Bourse

L'opportunité du désengagement en conditions difficiles

Lorsque le système de fraude a été découvert, la perte enregistrée était significativement plus faible que les 4,8 milliards d'euros auxquels elle s'est conclue in fine, voire nulle.

Dans un article polémique publié le 27 janvier par le Financial Times, Frank Partnoy, professeur de droit à l'université de San Diego les estime à 1,5 milliard d'euros[39].

Le procureur de la République de Paris du 28 janvier, dans ses déclarations à la presse du 28 janvier [40] sur le site du Nouvel Observateur les estime lui à zéro, mais en reprenant des informations qui lui ont été fournies par la Société générale et n'ont jamais été publiées ou déclarées, ce qui rend leur vérification difficile.

Le président de la banque, Daniel Bouton a rappelé que « Si une guerre avait éclaté lundi ou si les marchés avaient chuté de 30 %, la Société générale risquait le pire avec une telle exposition ». Il a surtout rappelé l'évidence: les fuites auraient tôt ou tard averti les spéculateurs que la banque devrait, tôt ou tard, vendre cette position, avec le risque que ces spéculateurs ne tentent d'anticiper la vente.

La banque a donc préféré déboucler les positions au plus vite du lundi au mercredi suivant, mais jouant alors de « malchance » (selon les termes de Daniel Bouton) avec la chute des bourses en ce début de semaine, ce qui a conduit à la perte record de près de 5 milliards €. En revanche, les conseils de Jérôme Kerviel tentent de défendre son image en attribuant la perte à cette décision de gestion qu'ils estiment calamiteuse, dénonçant « les conditions volontairement précipitées et tout à fait anormales » dans lesquelles la banque « a liquidé des positions qui auraient pu se redresser avec le temps »[41].

Les conséquences sur les marchés financiers

Certains commentaires de presse ont vu dans la forte chute des marchés intervenue le lundi 21 janvier 2008 (une chute de 6 % en moyenne des actions européennes[42], la plus forte baisse depuis le 11 septembre 2001) la main de la Société générale, en comparant la taille de la position de la banque et les volumes d'échanges moyens sur les trois marchés dont elle s'est désengagée.

La Société générale s'en défend, soulignant d'une part que la chute des cours des actions sur les marchés asiatiques a précédé le début des opérations de débouclage de ses positions sur trois indices européens, et d'autre part que les ventes nécessaires n'ont jamais excédé 8 % des transactions journalières sur aucun des trois marchés concernés[43], ce qui en fait était une contrainte règlementaire et explique que la liquidation ait pris, fait exceptionnel, trois jours.

De son côté, la Federal Reserve américaine a démenti jeudi 24 janvier avoir été informée de cette fraude lorsqu'elle a procédé à l'importante baisse de taux d'intérêt (75 points de base) du mardi 22 janvier[44].

Les conséquences pour la banque

Cette perte de 4,9 milliards d'euros[45], cumulée à celle de 2,1 milliards, met la banque en situation de devoir reconstituer ses fonds propres en prévoyant une augmentation de capital dont elle compte obtenir 5,5 milliards d'euros.

En plus de Jérôme Kerviel, qui semble avoir été mis à pied, la banque aurait pris des sanctions contre plusieurs managers dont Luc François, le patron du pôle actions et dérivés, et Pierre-Yves Morlat, responsable du trading actions. Et également affecté (??) Jean-Pierre Lesage, responsable des Ressources de SG CIB. Par ailleurs, Christophe Mianné est rétrogradé au poste de responsable du pôle actions et dérivés, fonction qu'il partageait jusqu'en décembre avec Luc François. En décembre, M. Mianné avait été promu à la tête de l'ensemble des activités de marché, selon le quotidien La Tribune, qui lui avait consacré un article[46].

La perte a entraîné la remise en cause (par les médias et certains hommes politiques notamment) de la crédibilité du président de la Société générale Daniel Bouton[47]. Si le conseil d'administration du 30 janvier 2008 l'a maintenu dans ses fonctions, un Comité spécial d’administrateurs indépendants a été créé afin de contrôler la gestion de cette crise (enquête, mise en place de mesures internes, qualité de l'information donnée par la banque, etc.). Ce comité comprend trois personnes : Jean-Martin Folz (président), Jean Azéma et Antoine Jeancourt-Galignani[48].

La crise a mis la Société générale en position de vulnérabilité face aux banques qui pourraient souhaiter la racheter. La BNP Paribas a fait part de son intérêt, avec l'appui du gouvernement, qui préfère éviter le rachat par une banque non française. La Commission européenne demande au gouvernement de rester neutre face aux différentes offres pouvant apparaître. Daniel Bouton déclare vouloir préserver l'indépendance de la Société générale.[49]

Suites judiciaires

Actions publiques

Le 24 janvier 2008, une enquête administrative de la Commission bancaire, l'organe de contrôle des banques qui dépend de la Banque de France, a été déclenchée pour connaître les causes de la fraude de 4,9 milliards dont fait état Daniel Bouton[50].

Sanction de la Commission bancaire[51]

Le 4 juillet 2008, la Commission bancaire inflige à la Société générale un blâme et une amende record de 4 millions d'euros pour des carences graves du système de contrôle interne [52]. Elle remarque que les défaillance relevées, en particulier les carences des contrôles hiérarchiques, se sont poursuivies pendant une longue période, à savoir l'année 2007, sans que le système de contrôle interne n'ait permis de les déceler et de les corriger.

Le même jour, le Parquet de Paris a ouvert une information préliminaire pour « fraude massive présumée qui a coûté 4,9 milliards d'euros à la Société générale » et demandé au parquet de Nanterre de se dessaisir en sa faveur. pour informer sur les trois premières plaintes[53].

Plaintes contre la Société générale

  • Le 22 janvier, une première plainte contre X par un petit porteur pour « abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux, complicité et recel »[54],
  • Le 23 janvier, une plainte est déposée par l'Association des petits porteurs actifs (APPAC) pour « diffusion de fausses informations ou trompeuses ayant agi sur le cours de Bourse des titres »[54].
  • Le 28 janvier, une autre plainte est déposée par l'APPAC pour « délit d'initié » et « manipulation de cours » contre la Société générale et Robert A. Day, administrateur de la banque depuis 2002, pour avoir vendu les 9 et 10 janvier 2008, lui pour 85,7 millions et les Robert A. Day et Kelly Day Foundations pour 8,63 millions et près de 960 000 euros d'actions. L'action de la Société générale qui prenait 1,32% de hausse à 71,99 euros, a perdu alors plus de 22% de sa valeur entre la clôture du 9 janvier et celle de Vendredi[55].
  • L'association de défense des actionnaires minoritaires (ADAM) se joint à cette plainte.

Plainte de la Société générale

La banque a déposé une plainte le 24 janvier 2008 après-midi à l'encontre de son courtier Jérôme Kerviel pour « faux en écriture de banque, usage de faux en écriture de banque et intrusion informatique » auprès du Tribunal de Nanterre, le site de La Défense de la Société générale dépendant de cette juridiction.[54].

Convoqué le samedi 26 janvier, Jérôme Kerviel se présente spontanément en début d'après-midi à la police. Il est immédiatement placé en garde à vue. Le lundi 28 janvier, au terme de sa garde à vue Jérôme Kerviel est déféré au parquet « pour faux et usage de faux », "introduction dans un système automatisé de données informatiques", "abus de confiance aggravé par le caractère professionnel de l'auteur" et "tentative d'escroquerie"[56].

Le 28 janvier, à l'issue d'une garde à vue de 48 heures, il a été présenté avant 13H00 au pôle financier avec une demande d'inculpation par le Parquet de Paris de "tentative d'escroquerie" (art. 313-1)[57], "faux et usage de faux", "abus de confiance aggravée", et d'"atteinte à un système de données informatiques". Sa détention provisoire a été demandée afin de « protéger le suspect des risques de pression » jusqu'au procès.

Mais les juges d'instruction chargés de l'affaire, M. Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset, n'ont pas suivi le parquet et ouvert l'instruction, en ce qui concerne Jérôme Kerviel, pour un simple "abus de confiance" (art. 314-1)[58], pour "faux et usage de faux" en écriture privées (art. 441-1)[59] et pour « introduction dans un système informatisé de traitement automatisé de données informatique » (art. 323-1)[60].

Une dépêche de l'AFP du même jour précise que « au titre du contrôle judiciaire, M. Kerviel ne peut pas quitter le territoire, entrer en relation avec des salariés de la Société générale et exercer toute activité professionnelle ayant trait aux marchés financiers ». et donne diverses réactions :

M. Daniel Bouton, l'a qualifié de « fraudeur formidablement dissimulateur ».

Le président Nicolas Sarkozy a estimé qu'une telle crise « ne peut pas rester sans conséquence s'agissant des responsabilités, y compris au plus haut niveau »[61].

M. Jean-Claude Martin, procureur de la République, qui exigeait la mise en détention immédiate de Jérôme Kerviel jusqu'à la date du procès, a décidé de faire appel de celle de remise en liberté à l'issue de la garde à vue[62].

Il apparaît des dépositions faites au cours de l'enquête préliminaire et rapportées par M. Jean-Claude Martin, que M. Kerviel n'a soustrait aucune somme d'argent, mais qu'il a engagé des fonds de la banque au-delà du seuil auquel il était autorisé, en abusant certaines procédures de contrôle avec de fausses informations, mais sans sortir du cadre de ses fonctions. Que les profits ou les pertes générés par ces dépassements qui ont commencé à intervenir dès 2005-2006, étaient acquis à la banque, et qu'elle en a plusieurs fois tenu compte pour le calcul de ses rémunérations. Que, c'est pour augmenter sa part de rémunération professionnelle, que M. Kerviel a pris plus de risques.[63].

Pour Me Elisabeth Meyer, avocate de l'accusé, il n'est plus question des fraudes et de l'escroquerie reprochées par M. Bouton. La question qui reste à déterminer, est celle de savoir dans quelle mesure le caractère pénal des fautes reprochées à M. Kerviel s'applique à des procédures et à des documents internes à une entreprise dans le cadre des relations entre employés, et dans quelle mesure ces pratiques étaient courantes et ont été tolérées, ratifiées voire encouragées plusieurs fois par ses supérieurs hiérarchiques. Auquel cas, il ne s'agirait pas de fautes pénales, mais de fautes professionnelles sanctionnables, en fonction de l'appréciation de leur gravités, par un licenciement[64].

Après avoir été placé le 8 février 2008, en détention par ordonnance de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, Jérôme Kerviel a été remis en liberté à la mi-mars 2008.

Notes et références

  1. Communiqué de presse de la Société générale du 24 janvier 2007 ; conférence de presse du même jour ; presse notamment Journal suisse Le Temps
  2. curieusement souvent arrondi à 4,9 dans les médias
  3. Communiqué de presse SG, 24/01/2008
  4. Daniel Bouton, conférence de presse de la SG, 24/01/2008
  5. Communiqué de la SG du 27 janvier 2008, page 4
  6. à la dernière publication la fin septembre 2007, selon le communiqué des résultats du troisième trimestre de la SG, 7 novembre 2007, page 4
  7. (en) Rogue traders, article publié par le Financial Times le 24 janvier 2008 (lien consulté le 28 janvier).
  8. Société générale, deux estimations des pertes, selon Le Point http://www.lepoint.fr/actualites-economie/l-adam-demande-une-enquete-de-l-amf-sur-la-societe-generale/916/0/221042
  9. Communiqué de presse de la SG du 27 janvier 2008, page 1
  10. Le caractère de "futures" des contrats apparaît dans le communiqué de presse de la SG du 27 janvier 2008, p. 2 ; la répartition précise entre les trois indices a été exposée le même jour par Jean-Pierre Mustier, directeur-général adjoint de la Banque, lors d'une conférence de presse comme retranscrit par une dépêche de l'Agence France-Presse disponible sur le site du quotidien La Libre Belgique, consulté le 28 janvier 2008.
  11. a  et b Communiqué de presse de la SG du 27 janvier 2008, page 3
  12. La procédure de débouclage par trader unique a été évoquée par Jean-Pierre Mustier dans sa conférence de presse du 27 janvier, et est signalée par une dépêche de l'Agence France-Presse disponible sur le site du quotidien La Libre Belgique ; le montant (légèrement revu en baisse) est évoqué dans un article en ligne sur le site challenges.fr, sites tous deux consultés le 28 janvier 2008.
  13. Fragilisée, la Société générale redevient une proie, in Investir n°1777, samedi 26 janvier 2008, page 12
  14. Notamment L'action Société générale chute sur des rumeurs de dépréciations, dépêche Reuters du 18 janvier 2008, 17h28 ; Défiance face aux banques françaises in Investir du 19 janvier 2008 ; La Société générale lourdement sanctionnée à la Bourse de Paris in La Tribune du 21 janvier 2008 , Société générale share slide in Wall Street Journal, 22 janvier 2008 ; Des craintes de dépréciations d'actifs font plonger le titre SG, in Les Échos, 24 janvier 2008 ; Le cours de la SG sous pression, in La Tribune, du 24 janvier 2008
  15. Société générale : Kerviel mis en examen mais libre sous contrôle judiciaire
  16. Pour quelques exemples, un « responsable d'une maison de courtage européenne » qui ne prétend que « rapporte[r] les avis de certains de ses clients » dans une dépêche Reuters du 24 janvier de Raoul Sachs et Juliette Rouillon publiée par Le Monde, ou un « cadre dirigeant d'une banque concurrente » cité par le Financial Times du 25 janvier, ou Gregory Moore, gérant de Montsegur Finance, interwievé par RFI (articles consultés le 28 janvier).
  17. Selon une dépêche AFP disponible sur le site du quotidien L'Écho (consulté le 28 janvier 2008).
  18. Selon une dépêche Associated Press du 27 janvier, disponible en ligne sur le site argent.canoe.com et consultée le 28 janvier
  19. Article publié sur mediapart.fr le 29 janvier 2008 (consulté ce même jour)
  20. a  et b Gérard Davet et Élise Vincent, Jérôme Kerviel : « Je ne peux croire que ma hiérarchie n'avait pas conscience des montants que j'engageais », Le Monde, article daté du 29 janvier 2008.
  21. Extraits des procès-verbaux des auditions de Jérôme Kerviel
  22. Dépêche Associated Press du 29 janvier 2008 consultée ce même jour sur le site de La Vie Financière.
  23. Société générale : enquête "fructueuse", Kerviel clame son innocence - AFP 27 janvier 2008
  24. L'enquête sur la Société générale prend une nouvelle tournure sur Yahoo
  25. Société Générale - SocGen : Noyer accuse les contrôles internes, 'LCI.fr', 24 janvier 2008
  26. «Nous avons subi un choc, nous allons le surmonter», propos recueillis par Bertille Bayart publiés par Le Figaro (article daté du 25 janvier).
  27. a  et b La confession du trader sur procès-verbal, Hervé Martin, Le Canard enchaîné du 30 janvier 2008, p.3
  28. a  et b Bank’s version of events raises questions, au Financial Times, article daté du 28 janvier
  29. Actualités économiques France - magazine bourse - actu finances : Capital.fr
  30. MISSION GREEN Rapport de synthèse, page 8 et pages 48 à 50, Société Générale Inspection Générale, 20 mai 2008
  31. Dépêche AFP du 28 janvier 2008 disponible en ligne sur le site de La Libre Belgique (consultée le 30 janvier)
  32. [page 31 du rapport, téléchargeable en ligne [1](consulté le 26 mai 2008)
  33. Dépêche AFP du 28 janvier 2008, sur le site de cbanque, consultée le 30 janvier.
  34. [page 8 du rapport, téléchargeable en ligne [2]
  35. [pages 14 à 20 du rapport, téléchargeable en ligne à partir de l'article du 21 février 2008 ce qu'a vraiment fait Jérôme Kerviel de Nicolas Cori, journaliste à Libération disponible sur son blog[3](consultée le 22 février 2008)
  36. Selon Kerviel, d'autres traders procèdent comme lui, article de Cyrille Louis dans Le Figaro du 29 janvier 2008.
  37. La banque tente d'expliquer la catastrophe, Carole Papazian, Le Figaro, article daté du 28 janvier 2008.
  38. Société générale : le rapport Lagarde dénonce les failles du système de contrôle des salles de marché - BANQUE SOCIETE GENERALE
  39. Financial Times
  40. Nouvel Observateur disponibles en ligne
  41. Déclarations retranscrites par une dépêche de l'AFP du 27 janvier disponible en ligne sur le site du Monde (consulté le 28 janvier 2008).
  42. Voir par exemple, Edward Hadas, La Réserve fédérale a-t-elle été trompée par le trader fou ?, Le Monde, 26 janvier 2008, ou Nicolas Cori La Société générale soupçonnée d’avoir attisé le krach, Libération du même jour
  43. Dépêche Reuters du 28 janvier 2008
  44. Reuters, 24 janvier 2008, 23:56:49, Fed says was unaware of SocGen losses[4]
  45. La Société générale demeure bénéficiaire mais son bénéfice est sévèrement amputé par ces moins values
  46. Dépêche Reuters du 25 janvier et Dépêche citée par le China Post le 28 janvier
  47. Notamment : Le Figaro Economie du 30 janvier 2008 titre "Société générale : le conseil se prononce sur le sort du président", Les Échos du 30 janvier titrent "Conseil à haut risque à la Société générale"
  48. Communiqué de la SG du 30 janvier 2008
  49. Les Échos, jeudi 31 janvier 2008, page 1
  50. La Banque de France enquête sur la Société générale
  51. Décisions juridictionnelles publiées par la Commission bancaire au cours du mois de juillet 2008
  52. AFP: Affaire Kerviel : la Société générale sanctionnée par la Commission bancaire
  53. Société générale : le parquet de Paris traitera toutes les plaintes, Challenges.fr, 25 janvier 2008.
  54. a , b  et c Société générale : une enquête sensible de très grande complexité, La Tribune.fr, 25 janvier 2008.
  55. Société générale : Day n'était pas informé des pertes
  56. AFP 28/01/2008
  57. "... le fait par l'abus d'une qualité vraie, de tromper une personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d'un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque..."
  58. "... le fait pour une personne de détourner, au préjudice d'autrui, des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui a été remis ou qu'elle a accéptés à charge de les rendre, de les représenter, ou d'en faire un usage déterminé".
  59. "... toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice à autrui ... qui a pour objet ou peut avoir pour effet d'établir la preuve d'un droit ou d'avoir des effets juridiques."
  60. « Le fait d'accéder ou de se maintenir, frauduleusement, dans tout ou partie d'un système de traitement informatisé de données... »
  61. AFP, 28 janvier 2008.
  62. Placement en détention de Kerviel rééxaminé dans 15jours/1 mois, Le Monde.fr, 29 janvier 2008.
  63. Les Échos 28/01/08
  64. [5], info.france2.fr, 29 janvier 2008.

Sources externes

voir aussi

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