- Fraticelli
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Les Fraticelli, parfois appelés par erreur Fratricelli, étaient des groupes catholiques médiévaux qui pouvaient tracer leurs origines aux franciscains, mais qui devinrent une entité séparée. Les Fraticelli furent déclarés hérétiques par le pape Boniface VIII en 1296. Michel de Cesena (1270–1342) et Pierre Olivi (1248-1298) furent des initiateurs de ce mouvement.
Le Fraticelli (« petits frères ») étaient des partisans extrêmes des règles de saint François d'Assise, particulièrement en ce qui concerne la pauvreté : ils considéraient la richesse de l'église comme scandaleuse, et que celle des ecclésiastiques infirmait leur statut. Ils ont été ainsi conduits à la révolte ouverte contre l'autorité entière de l'Église.
Le nom Fraticelli est employé pour différentes sectes hérétiques apparues aux quatorzième et quinzième siècles, principalement en Italie, qui se sont séparées de l'ordre franciscain à cause des conflits au sujet de la pauvreté. Les Apostoliques (également connu sous le nom de Pseudo-Apôtres ou frères apostoliques) sont exclus de la catégorie, parce que l'admission à l'ordre de saint François d'Assise a été expressément refusée à leur fondateur, Gerard Segarelli. Ils n'ont eu aucun raccordement aux franciscains, en fait désirant les exterminer. Il est donc nécessaire de différencier les divers groupes de Fraticelli, bien que ce seul terme puisse être appliqué à tous.
La persécution des Fraticelli est un des sujets du roman d'Umberto Eco, Le Nom de la rose.
Origine du mot
Du point de vue philologique, Fraticelli est un diminutif dérivé de l'italien frate (frati pluriel), lui-même dérivé du latin frater "frère", souvent raccourci en italien par Fra quand il se rapporte au clergé.
Frati était une désignation des membres des ordres mendiants fondés pendant le treizième siècle, principalement les franciscains. Le latin Fraterculus ne se trouve pas dans les vielles archives qui concernent les Fraticelli. L'étymologie du nom Frères Mineurs (Fratres Minores) est équivalent au diminutif Fraticellus . L'idéal du fondateur des Frères Mineurs, saint François d'Assise, était que ses disciples, par la pauvreté évangélique, l'ascèse et l'humilité, devaient ramener le monde vers le Christ. Les Italiens appelaient fraticelli tous les membres des ordres religieux (en particulier les ordres mendiants), et particulièrement les ermites, s'ils observaient ces préceptes monastiques ou règles pour leurs propres vies.
Histoire et branches
L'origine des Fraticelli et la cause de leur croissance dans et en dehors de l'ordre franciscain doivent être cherchées dans l'histoire des Spirituels. Il doit suffire ici de noter qu'en conséquence des sévères exigences de saint Francois en matière de pauvreté, ses adeptes se divisèrent en deux branches, les Zelanti, ou Spirituels, et les Relaxati, connus plus tard comme les Cordeliers. Les papes du treizième siècle sont intervenus pour provoquer l'harmonie entre les deux factions, et Grégoire IX, Innocent IV et Nicolas III ont donné dans leurs bulles pontificales des explications bien fondées sur ces questions. Mais les différences n'ont pas été entièrement ajustées ni l'unité complètement reconstituée entre les Spirituels et le corps principal de l'ordre, la Communauté (Fratres de Communitate).
Angelo da Clareno et le premier groupe de Fraticelli
Le premier groupe de Fraticelli a été commencé par frère Angelo da Clareno (ou da Cingoli). Angelo et plusieurs frères de la Marche d'Ancône avaient été condamnés (vers 1278) à l'emprisonnement à vie, mais furent libérés par le général de l'ordre, Raimondo Gaufredi (1289-95) et envoyés en Arménie.
Exilés d'Arménie vers la fin de 1293, ils revinrent en Italie, où en 1294 Célestin V, remarquable pour son ascétisme mais dont le pontificat ne dura qu'à peine six mois, se fit un plaisir de les autoriser à vivre comme ermites dans le respect méticuleux des règles de saint Francois. Après l'abdication de Célestin V, son successeur Boniface VIII retira toutes les concessions de Célestin, et ils émigrèrent en Grèce, où certains d'entre eux attaquèrent la légitimité de l'action papale. Comme le pape, par l'intermédiaire du patriarche de Constantinople, prit des mesures contre eux, ils se sauvèrent en Italie, où leur chef, Fra Liberatus, essaya de revendiquer leurs droits, d'abord auprès de Boniface VIII (mort le 11 octobre 1303), puis de Benoît XI, qui mourut aussi prématurément (le 7 juillet 1304). Liberatus mourut en 1307 durant son voyage pour rencontrer Clément V (1305-14) à Lyon, et Angelo da Clareno hérita de la conduite de la communauté. Il resta en Italie centrale jusqu'en 1311, quand il alla en Avignon, où il fut protégé par ses mécènes : les cardinaux Giacomo Colonna et Napoléon Orsini.
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