- Françoise Dior
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Françoise Dior Nom de naissance Marie, Françoise, Suzanne Dior Naissance 7 avril 1932
Décès 21 janvier 1993 (à 60 ans)
ParisNationalité Française Marie Françoise Suzanne Dior, née le 7 avril 1932 à Paris, morte le 21 janvier 1993, était une militante nationaliste d'extrême-droite française, connue pour son engagement néo-nazi.
Sommaire
Biographie
Origines, influences et mariage
Fille de l'écrivain Raymond Dior, rédacteur au Crapouillot[1], et de Madeleine Leblanc, nièce du couturier Christian Dior, elle devient une admiratrice d'Adolf Hitler et de la France d'Ancien Régime. D'abord royaliste[2], elle épouse le 27 avril 1955 le comte Robert-Henry de Caumont La Force[3], petit-fils d'Aynard Guigues de Moreton de Chabrillan, qui prétend un temps au trône de Monaco après la mort, en 1949, du prince Louis II. Ils ont une fille, Anne-Marie Christiane, née le 4 novembre 1957, qui se suicide le 5 juillet 1978[4]. Ils divorcent en 1960.
Engagement politique
En 1962, Françoise Dior fonde la section française de la World Union of National Socialists (WUNS), une association néonazie internationale, à partir de noyaux isolés d'étudiants[5].
À l'été 1962, ayant entendu parler par la presse du Mouvement national-socialiste anglais (National-Socialist Movement), elle partit pour Londres[6]. Elle s'y fiance à l'homme politique John Tyndall, qui est plus tard arrêté et emprisonné, ainsi que d'autres membres du parti, pour activités paramilitaires. Elle épouse Colin Jordan, qui est libéré avant Tyndall. Les deux hommes, anciens alliés politiques, sont par la suite toujours opposés. Après une cérémonie civile à Caxton Hall, Françoise Dior et Colin Jordan célébrent leur mariage le 5 octobre 1963, au 74 Princedale Road, London W11, ancienne demeure d'Arnold Leese. La presse publie les photos, où on les voit mêler le sang de leurs doigts au-dessus d'un exemplaire de Mein Kampf, et Françoise Dior proclamer qu'elle aspire à « donner le jour à un petit nazi[7] ». Trois ans plus tard le couple se sépara, et Françoise Dior rentre à Paris le 16 mars 1966 avec son sécretaire Terence Cooper.
Le 4 juin 1964, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris la condamne à quatre mois de prison ferme pour activités subversives (elle avait collé des svastika sur le murs de l'ambassade britannique de Paris avant son mariage). Prononcée par contumace, pendant son séjour anglais, cette condamnation demeure sans effet jusqu'à la fin d'octobre, quand elle est arrêtée à Nice ; elle purge l'intégralité de sa peine dans cette ville, puis voyage dans le Tyrol du Sud, en Autriche et en Bavière, où elle rencontre plusieurs chefs terroristes, avant de retourner à Londres[8], en avril 1967. Là, elle est arrêtée, internée à la prison de Holloway et condamnée en janvier 1968 à deux ans de prison pour conspiration dans l'incendie volontaire de synagogues[9] ; libérée avant la fin de sa peine grâce à sa bonne conduite en prison (un tiers est accordé en Angleterre,) elle vit à Jersey, Iles Anglo-Normandes pendant six mois avant quitter le Royaume-Uni pour la France avec Terence Cooper, et abandonne l'action directe et l'activisme politique pour se consacrer à l'ésotérisme dans un presbytère normand[8], à Ducey où elle accueille notamment une théoricienne du néo-nazisme, Savitri Devi d’octobre 1970 à mai 1971[10].
En 1983, elle rejoignit le RPR[réf. souhaitée]. Elle épousa en troisièmes noces le comte Hubert de Mirleau, ancien secrétaire général adjoint du Cercle Montherlant et adhérent du Front national[11],[12].
Fumeuse invétérée depuis l'adolescence, elle décède d'un cancer du poumon en 1993, à Paris, à l'âge de 60 ans.
Notes et références
- Marie France Pochna, Christian Dior, Flammarion, 1994, 387 p., p. 56.
- Nicholas Goodrick-Clarke, Hitler's Priestess: Savitri Devi, the Hindu-Aryan Myth, and Neo-Nazism, NYU Press, 2000, 280 p. [lire en ligne], p. 203.
- Joseph Valynseele, Les Princes et ducs du Premier Empire, non maréchaux: leur famille et leur descendance, Centrale de l'Ouest, 1959, 323 p., p. 130
- (en) « Descendants of Guilhem-Raymond V de Caumont » Voir
- Patrice Chairoff, Dossier néo-nazisme, Ramsay, 1977, 468 p., p. 31.
- Interview de Françoise Dior à propos de son futur mariage avec Colin Jordan sur ina.fr [vidéo], 2 octobre 1963
- (en) John Tyndall: Racist idealogue who led a succession of far-right groups - The Times, 20 juillet 2005
- Patrice Chairoff, Dossier néo-nazisme, Ramsay, 1977, 468 p., p. 320.
- Nicholas Goodrick-Clarke, Hitler's Priestess: Savitri Devi, the Hindu-Aryan Myth, and Neo-Nazism, NYU Press, 2000, 280 p. [lire en ligne], p. 208.
- SCRIBD.com
- Anne-Marie Duranton-Crabol, « La « nouvelle droite » entre printemps et automne (1968-1986) », dans Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 17, no 17, 1988, p. 46 [texte intégral].
- Jean-Yves Camus, Le Front National: histoire et analyses, O. Laurens, 1997, 287 p., p. 166.
Sources
- Nicholas Goodrick-Clarke, Hitler's Priestess : Savitri Devi, the Hindu-Aryan Myth, and Neo-Nazism, New York University Press, 1998 (ISBN 0-8147-3111-2) et (ISBN 0-8147-3110-4), pp.203-205, et 208
- Martin Walker, The National Front, Londres, Fontana, 1977 (ISBN 0-0063-4824-6).
Lien externe
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- Mort d'un cancer
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